Bonjour Je vous avez contacté le 3/1 dernier lorsque je me suis aperçue que mon petit ami prenait de la cocaïne en soirée. Ne sachant pas comment réagir, j'ai décidé de lui en parler directement et de lui dire ce que je ressentais par rapport a ça, et au fait qu'il me le cachait depuis plusieurs mois. Aujourd'hui, avec ses amis il en prend encore en soirée et cela leur semble banal dans le milieu de la nuit ou cette drogue s'est démocratisée. D'autant plus, que pour lui, je devrai accepter qu'il en prenne au lieu de vouloir qu'il arrête. Il m'a avoué que cela arriverait encore en soirée.. Je sais que le changement et l'arrêt doit venir de sa part, mais je ne sais pas quoi faire pour l'amener a ne plus en prendre. Ses amis me le cache également car ils savent que je suis contre, et en prennent discrètement dans les toilettes quand nous sommes ensemble. Je n'ai plus confiance sachant que malgré toutes nos discussions, il ne compte pas changer. Pouvez vous me conseiller sur l'attitude a avoir vis a vis de tout cela? Merci

Mise en ligne le 27/02/2014

Bonjour,

La question de la dépendance ou de consommation de psychotropes est complexe et nécessite souvent du temps pour évoluer ou se résoudre. Que cela concerne la personne qui consomme les drogues ou les personnes qui l’encouragent à décrocher.

Nous pouvons vous apporter des éléments de réflexion à vos questionnements, mais il se peut qu’un soutien qui s'instaure dans la régularité vous soit nécessaire.

Nous comprenons que vous cherchiez une solution pour amener votre ami à cesser ses consommations. Or, il nous semble que (et cela peut paraître surprenant),la première étape pour vous consisterait à abandonner cette idée.

Cela ne veut pas dire d’abandonner l’idée de le soutenir et de vouloir son bien-être. Mais d’abandonner l’idée de vous sentir responsable de ses décisions concernant ses prises de cocaïne. La dépendance amène l'usager à adopter un comportement, malgré lui, malgré l’effet destructeur de cette conduite.

Pouvoir sortir de la dépendance, nécessite un investissement trés important de la personne et un apprentissage, une découverte de soi. S’il entreprend de diminuer ou d’arrêter ses consommations, il ne pourra pas forcément s’adapter au rythme qui vous rassurerait ou vous satisferait. Et cela pourrait induire en lui une pression et un repli sur lui s’il ne parvenait à être à la hauteur de vos souhaits et espérances.

Vous avez sans doute bien fait de lui faire part de vos inquiétudes. Vous pouvez lui proposer de se confier sur ses ressentis concernant ses consommations et ses autres préoccupations (professionnelles, relationnelles, bien-être etc). Vous pouvez l’informer de l’existence d'aides anonymes et gratuites auprès de médecin et/ou psychologue et/ou de travailleurs sociaux dans les CSAPA (Centres de Soins en Addictologie), dont nous vous parlions dans votre précédente question.

Vous devez garder à l’esprit qu’avec toute votre bonne volonté vous ne pourrez pas remplacer le soutien qu’apporterait une personne extérieure à votre relation. Il est important également de trouver et poser vos limites. Vous-même pouvez demander un soutien individuel pour trouver votre positionnement, celui qui sera le plus adapté à chacun de vous dans cette situation. Des psychologues proposent un accompagnement dont vous pourriez bénéficier dans les CSAPA ou en privé.

Certains CSAPA proposent un accueil des couples ou de groupes familiaux pour un accompagnement autour de la problématique des consommations. Cet accueil ne concerne que les personnes volontaires pour une telle démarche. Si votre conjoint et vous-même étiez intéressés, ce serait une piste supplémentaire.

Vous pourrez trouver de telles adresses dans notre rubrique « s’orienter » ou en appelant nos écoutants au 0800231313 qui, en plus d’orienter proposent un soutien ponctuel. Notre ligne est joignable de 08hà 02h, 7j/7. Les appels sont anonymes et gratuits depuis un poste fixe.

Bien cordialement.