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Vos questions / nos réponsesBonjour, Ma fille de 39 ans se drogue depuis 20 ans. Elle a commencé par l'héroïne. Depuis 20 ans, nous sommes passés par tous les stades : subutex puis, methadone, séjours plus ou moins longs dans des hôpitaux psychiatriques ou centres de cure. Il y eut des hauts et des bas. Elle était même à zéro de méthadone il y a 3 ans, mais une mauvaise rencontre l'a fait replonger et la méthadone est revenue, avec son cortège d'autres médicaments pour calmer ses TOC et ses crises d'angoisse. Elle est suivie depuis tout ce temps pour une association locale d"aide aux toxicomanes qui lui délivre ses ordonnances. Depuis 2 ans, elle vit avec un garçon qui l'aide et qui l'aime, c'est un ancien alcoolique repenti très attentif et très gentil ; mais la situation ne va pas durer car je sais (elle me l'a avoué) qu' elle est repartie depuis plusieurs mois à consommer de nouveau des produits en plus des médicaments et elle se mure durant des jours dans un silence inquiétant. Son compagnon ne sait plus que faire et nous appelle à l'aide. Elle ne travaille pas, perçoit l'AAH et habite à 150 km de chez moi. Elle n'a plus communiqué avec moi depuis novembre, même à Noël ou pour son anniversaire récent, elle ne répond à aucun de mes messages ou appels..Elle dit à son compagnon qu'elle nous aime mais qu'elle a comme un blocage pour nous parler, Je vais la voir demain pour essayer de lui parler et la convaincre de se faire soigner en hôpital. Je me sens tellement impuissante et je voudrais tant qu'elle sorte de cet enfer; Merci pour vos conseils et votre aide.
Mise en ligne le 15/01/2021
Bonjour,
Nous comprenons bien votre sentiment d’impuissance et votre désarroi dans la situation évoquée.
A la lecture de votre message, nous devinons une réelle fragilité chez votre fille. Malgré la capacité qu’elle a eu à se libérer de sa consommation à un moment donné, il semble que face à des événements ou des situations de tentation ou encore des émotions envahissantes, elle ait trouvé un apaisement en revenant vers le produit.
Nous n’avons pas connaissance de ce qui a généré les difficultés de communication avec votre fille mais il n’est pas rare que le sujet de conversation focalisé sur la question du produit soit à l’origine d’une rupture de dialogue. En effet, l’usager se sent alors « réduit » à la seule consommation et non entendu dans sa souffrance, dans sa fragilité, ses difficultés. Il n’est pas impossible que votre fille tente de faire des efforts qui ne soient pas visibles pour son entourage. Sur la question de la dépendance, elle a connaissance de la possibilité d’être aidée par des professionnels spécialisés, de la possibilité d’un soutien thérapeutique.
Pour répondre à la question précise « comment sauver ma fille malgré elle ? », il n’est pas possible d’aider une personne malgré elle, vous pouvez être force de propositions mais il est nécessaire que la personne que vous souhaitez aider se saisisse de ce qui se présente à elle.
Aussi, de votre place de mère, vous pouvez lui dire votre désarroi face à son silence, votre inquiétude de la sentir en souffrance, votre souhait de l’aider à prendre soin d’elle ; lui demander si vous pouvez contribuer à un mieux-être et de quelle façon vous pourriez le faire pourrait vous apporter des pistes pour l’aider en fonction de ses besoins et de ses attentes vis-à-vis de vous.
Si évoquer la situation sous forme d’échanges semble pouvoir vous aider dans l’appréhension de cette visite ou encore pour être orientée vers un soutien destiné à l’entourage, sachez que nous sommes joignables de façon anonyme et gratuite tous les jours de 8h à 2h au 0800 23 13 13 ou par chat via le lien ci-dessous de 8h à minuit.
Bien à vous
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