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Dépendance héroïne

Par Azema

Bonjour, mon compagnon est sous méthadone 40 par jour et va chercher son ordonnance tous les 15 jours. Depuis Mai il a repris sa consommation (héroïne par injection et cocaïne d'après ce qu'il me disait). D'après lui ça faisait 7 ans qu'il avait tout arrêté. Depuis août suite à une séparation géographique de ses enfants , il a rechuté complètement.... Tous les jours... Il l'a fume, j'ai retrouvé "des box " ( il m'avait dit que ça s'appelait comme ça ) mon jus de citron disparaissait ainsi que le papier aluminium. A l'heure actuelle il est allé chercher son traitement pour 15jours samedi, aujourd'hui il n'a plus rien pour demain. Hier il m'a dit qu'il n'avait plus rien dans son "kepa" et hier soir c'était l'enfer il n'a pas dormi de la nuit a vomi toute la nuit en hurlant que sa méthadone ne faisait plus effet.... Il refuse la cure car il dit " qu'il n'aura aucun revenu" ( il est intérimaire) est ce vrai? Il est suivi par son médecin traitant toutes les semaines . Suivi également par le CSAPA mais loupe les rdv en présentiel depuis que nous avions demandé un rdv ensemble et qu'il nous a été refusé... Suivi également par un thérapeute car nous faisons une thérapie de couple et notre thérapeute lui a proposé de faire de l'hypnose pour les addictions . Il a accepté a condition que je sois présente.... Je me sens impuissante , nous attendons un enfant .A nous deux c'est notre 5eme et le 1er ensemble. Pour lui,c'est moi son remède d'après ce qu'il dit .j'aimerais tant l'aider mais je ne sais même pas comment. Dimanche il a passé sa journée à fumer l'héroïne dans le garage... J'ai essayé les menaces, les ultimatum , je suis partie chez mes parents deux mois avec mes enfants ,la thérapie ( qu'il a accepté puisque je suis là) , changer de CSAPA ( il a refusé à la dernière minute d'y aller), faire une cure( refuse pour l'argent), un psychologue en cmp ( refuse d'appeler il faut que ce soit moi qui le fasse) , jai même jouer la carte de transparence en lui disant que je préférais qu'il se drogue a la maison que je ne sais où et m'inquiéter...( Il l'a pris au mot et même devant moi ça ne le gène pas....) Je suis à court de solutions....si vous en avez je prends....

Mise en ligne le 19/10/2022

Bonjour,

Nous comprenons votre sentiment d'impuissance. Vous avez bien fait de venir vers notre équipe et de ne pas rester seule avec ce poids sur le coeur.

Il est vrai que des reprises de consommation peuvent survenir, en particulier dans une période éprouvante, comme la séparation entre votre conjoint et ses enfants. Depuis cette rechute, il semble être tenu en étau par son envie de consommer, les symptômes de manque et les limites de la méthadone (dosage, quantité...).

Son traitement de substitution avait été évalué par rapport à sa consommation à un instant T. Il n'est donc peut être pas adapté à ses consommations actuelles. De plus, il est très risqué de cumuler la méthadone et l'héroïne, cela peut entraîner une overdose et une dépression respiratoire.

Nous pensons qu'au vu de la situation, il lui est nécessaire de se rapprocher de professionnel-le-s. L'arrêt de l'héroïne est un processus très difficile, tant physiquement que psychologiquement, que vous seule en tant que compagne ne pouvez pas gérer. Ce serait vous mettre dans un rôle pour lequel vous n'êtes pas préparée. Il parait bien difficile de pouvoir humainement cumuler les casquettes de femme, de compagne, de maman, de femme enceinte... et de soignante à domicile.

Vous avez déjà essayé de nombreuses stratégies pour tenter de motiver sa démarche de se faire aider. Pourtant, il ne semble pas s'investir vraiment dans ce processus, puisque tout ce qui est prévu est mis en échec (suivi en CSAPA, cure de sevrage, CMP...). Cela ne tient pas de vous, vous vous êtes montrée patiente et on ne peut plus créative. Peut-être manque-t-il simplement un élément crucial: sa motivation.

Il vous identifie comme une personne ressource, et c'est extrêmement positif. Vous êtes amoureux, bientôt parents d'un enfant à tous les deux, nous percevons que de forts liens vous unissent l'un à l'autre. Cependant, et malgré tout l'amour et la force que vous pouvez lui transmettre, vous n'aurez pas le pouvoir de le "guérir". Vous pouvez être son soutien, mais pour se rétablir, il doit être lui même acteur,  en ayant recours à des aides extérieures, formées et neutres, que ce soit en ambulatoire ou en hospitaliation complète par exemple.

A titre d'information, le statut d'intérimaire permet d'être couvert-e en cas d'arrêt maladie (avec un délai de carence de 3 jours, cela signifie qu'il ne sera indemnisé qu'à partir du 4ème jour d'arrêt). S'il est malade (ou hospitalisé) pendant une mission, il peut donc bénéficier d'un arrêt de travail et d'une indemnisation de la Sécurité Sociale. Cela peut le rassurer et étendre les outils à sa portée.

Nous nous doutons à quel point cette situation peut être épuisante pour vous, surtout dans une période de grands bouleversements comme la grossesse (même si ce n'est pas votre première). Nous espérons que vous avez la possibilité d'avoir du soutien de la part de vos proches (membres de la famille, ami-e-s...). Il vous est possible, si vous en ressentez de le besoin, d'être accompagnée en CSAPA, sans votre compagnon. Cela vous permettrait d'avoir votre propre espace de parole, où déposer tout ce que vous ressentez, et d'être soutenue. Vous aussi avez peut être besoin que l'on prenne soin de vous.

N'hésitez pas à recontacter notre équipe en cas de besoin, par téléphone (au 0 800 23 13 13, entre 8h et 2h, appel gratuit et anonyme), ou par tchat (entre 14h et minuit). Notre service est ouvert tous les jours sans exception.

Nous vous souhaitons une bonne continuation.

L'équipe de Drogues Info Service.

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