Je suis perdue, je viens d'accoucher de mon premier bébé et depuis quelques temps monsieur est différent. À l'époque il trainais dans la drogue et a même été en prison pour ça. Il a depuis un traitement méthadone tout se passait très bien sauf qu'il a revu des gens il y a peu et depuis il est bizarre. Il pique du nez si il reste à rien faire, il a beaucoup de boutons sur le visage, des fois il est super avenant des fois super froid, il a les yeux lourds et aujourd'hui j'ai trouvé un " stéricup " avec du noir dedans et une espèce de boule noire aussi j'ai été voir sur internet ça ne présage rien de bon ???? je lui ai demandé pourquoi il s'endormait partout il m'a dit qu'il a voulu baisser son traitement méthadone et que c'est pour ça sauf que tout réuni je me dit qu'il me prend bien pour une imbécile. Sauf que maintenant que notre fille est née j'ai une peur bleue de le laisser seule avec elle donc je les laisse jamais et quand j'ai demandé qu'est ce qu'il fou avec un stéricup il m'a raconté je ne sais quoi et s'est énervé en jurant qu'il prend pas de drogue. Je sais plus quoi faire si je doit le croire ou pas. J'y arrive pas toute façon j'ai l'impression que tout est sous mon nez mais j'arrive pas à y croire ????

Mise en ligne le 09/09/2021

Bonjour,

Nous sommes sensibles à vos doutes et à vos inquiétudes. Vous avez bien fait de vous adresser à notre service afin d'y voir plus clair.

Les éléments que vous avez relevés pourraient porter à croire que votre conjoint a repris ses consommations d'héroïne: endormissements, changements d'humeur, matériel de consommation...

Cependant, la reprise des consommations est quelque chose qui peut arriver, même sous traitement, et même en ayant un bon suivi. Les "rechutes" peuvent survenir à des moments difficiles de la vie, ou à une période de grands changements. Peut-être que votre compagnon a ressenti du stress ou des appréhensions à l'approche de la naissance de votre fille ou vis-à-vis de son rôle de père, et qu'il a eu recours à un produit qui l'apaisait.

C'est tout à fait normal de vouloir croire votre compagnon, d'accorder votre confiance au père de votre fille avec qui vous avez entrepris des projets de vie. Cela ne fait pas de vous une imbécile, mais quelqu'un qui fait confiance à ses proches, et c'est une très elle qualité. Les mensonges de votre conjoint ne sont pas forcément malveillants, peut-être qu'ils traduisent une tentative maladroite de dissimuler la vérité pour ne pas vous décevoir, vous inquiéter, ou vous perdre.

Néanmoins, à cette période de votre vie, et avec l'arrivée de votre fille, vous avez le droit de penser à vous préserver vous, et votre petite. Votre sécurité émotionnelle est importante. Votre besoin de savoir votre fille en sécurité est tout à fait légitime.

C'est la raison pour laquelle nous vous conseillons d'essayer de rouvrir le dialogue avec votre conjoint, en parlant de vos ressentis, et de vos observations. Vous pouvez par exemple aborder son état de somnolence ou de tension qui vous interroge. Vous pouvez également le questionner sur comment il se sent depuis l'arrivée de votre fille, et sur les bouleversements que cela a pu avoir dans votre vie à deux. En vous centrant sur ces éléments, il pourra peut-être se sentir moins "fautif", et plus enclin à se confier.

S'il n'est pas vraiment constructif de l'obliger à reconnaître la reprise de ses consommations, il est possible de lui faire comprendre que vous avez perçu que quelque chose ne va pas pour lui, et que vous êtes présente pour l'aider. En revanche, nous sommes conscients que le soutien que vous pouvez lui donner nécessite qu'il soit lui-même à votre écoute. Cela pourrait être bénéfique pour vous deux qu'il entende vos besoins à vous (réponses, honnêteté, reprise de son suivi...). Nous vous encourageons à lui faire part de ce dont vous avez besoin pour restaurer la confiance entre vous, et aller de l'avant.

Si vous souhaitez évoquer la situation sous forme d'échanges directs, vous pouvez contacter nos écoutants au 0800 23 13 13, de manière anonyme et gratuite, tous les jours de 8h à 2h.

Bien cordialement