Par chat
Chattez avec
Drogues Info Service
Vos questions / nos réponses
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesChattez avec
Drogues Info Service
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesMon fils de 27 ans est actuellement hospitalisé dans un hôpital psychiatrique à cause de ses troubles de comportement suite à des prises de produits parallèlement à son traitement de substitution de Méthadone... ceci est un raccourci de quatre années longues et douloureuses... actuellement sous suivi médical ... Méthadone, plus TERTIAN (pour ses troubles psychiatriques).... en attendant son intégration dans un centre de post Cure ! La semaine dernière, permission à la maison pour le WE, dès le vendredi impossible de le contenir à la maison il lui fallait absolument sortir... à son retour... les explications de Pinochio .... (Pinochio car depuis qu'il est tout petit, il ment... pour rien pour tout... je lui disais tjrs que son nez s'allongeait et que ses oreilles bougeaient.... !! car bien souvent il était pris sur le fait...) Lundi retour à l'hôpital pour la semaine et Jeudi... nouvelle permission à la maison pour le WE... Jeudi à lundi matin... Ce matin retour à l'hôpital, des analyses sont programmées pour contrôler ses problèmes hépathiques ... et ... autres !!! Cet après-midi, coup de tél, ce dernier m'avoue avoir fumé de l'héroïne lors de sa première sortie.. ma question : l'héroïne peut être décelée combien de temps après la prise ! Peut-on aller en post cure si l'on est consommateur occasionnel ??? Son manque de maturité, le bloque au stade de l'adolescence ! comment faire pour lui faire comprendre qu'il est temps de grandir et de se prendre en charge... Pourquoi est-il toujours dans cette notion de plaisir alors qu'il souffre très certainement de son état ! Nous le soutenons le plus que nous pouvons, nous lui disons, nous lui prouvons chaque jour notre amour... mais rien n'y fait les mots rebondissent ! Merci de m'éclairer !
Mise en ligne le 02/02/2010
Bonjour,
Tout d'abord, voici les réponses aux deux premières questions :
- la durée moyenne de détection de l'héroïne est de 2 jours dans les urines et de quelques heures dans le sang.
- pour faire une postcure, il faut être sevré, donc ne plus prendre d'héroïne du tout. On peut cependant continuer à prendre les traitements de substitution. La postcure est un lieu où l'on travaille la stabilisation du patient par rapport à son sevrage, et par rapport à ses projets de réinsertion dans la vie sociale.
Ensuite, il est vrai que l'entourage est en général très désemparé devant les difficultés du sevrage. Le temps de maturation d'un jeune toxicomane est souvent perturbé et ralenti. Comme vous le dites, c'est comme s'il était resté "bloqué" à l'adolescence.
Le temps que prendra la réussite du sevrage échappe à l'entourage. Et cela échappe même au patient et aux soignants. C'est variable et imprévisible. Les rechutes sont fréquentes, elles font en quelque sorte partie du traitement. En conséquence, l'entourage engagé dans le soutien d'un proche, doit faire preuve de beaucoup de patience. Il vous faut accepter que vous ne pouvez pas "tout" pour votre fils. Il a entrepris les démarches pour s'en sortir, c'est le point le plus positif. L'important est de maintenir le dialogue, même quand vous doutez. L'important est aussi de faire confiance dans ses capacités de changer, et dans le soutien que peuvent lui apporter les professionnels qui le suivent.
Pour le patient, la sortie de la dépendance est un combat. Au départ, la prise du produit lui a apporté du plaisir, a soulagé des souffrances intérieures qu'il n'arrivait peut-être pas à surmonter. Ensuite, la dépendance s'installe car la personne souhaite retrouver cet état de plaisir, qui devient idéalisé. Même quand les désagréments l'emportent, la quête de ce plaisir reste très prégnante. Et la personne a peur d'affronter le quotidien, sans avoir son produit qui la "protège" des épreuves, même les plus banales.
Arrêter de prendre un produit, c'est aussi faire le deuil de ce qu'on connaît, de ce l'on a été. C'est prendre des risques psychiques, et c'est cela le plus difficile. Les troubles psychiatriques dont souffre votre fils compliquent aussi la dynamique du sevrage. Il pourrait être utile que vous-mêmes, en tant que parents, ayez un lieu de parole, individuel ou collectif, pour ne pas être seuls face aux problèmes de votre fils.
Si vous souhaitez parler de tous ces aspects de façon plus approfondie, vous pouvez nous appeler à Drogues Info Service (0800 23 13 13, appel anonyme et confidentiel, gratuit depuis un poste fixe), tous les jours de 8h à 2h.
Cordialement.