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Petite amie a la derive

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Bonjour, je connais cette fille dont je vous parle depuis 1an et demi, période au cours de laquelle nous avons développé une petite complicité qui s'est concrétisée par le fait que l'on sorte ensemble depuis 2 mois. La relation a pris naissance suite a mon hospitalisation pour des problèmes qui n'ont rien a voir avec la drogue. Je consomme personnellement régulièrement du cannabis et à l'occasion de l'alcool. Pendant ces 2 mois nous ne nous sommes pas vu sur une période d'environ un mois, cause vacances. En sortant avec elle, elle m'a appris qu'elle consommait différents produit festivement, notamment cocaïne, LSD, ecstasy, MDMA, entre autres et de l'alcool très régulièrement. Ça m'inquiète énormément, je découvre une personne complètement à la dérive, bien loin de l'image que j'en avais avant d'être avec elle. Je lui fais part de mon inquiétude (peut-être trop souvent mais elle parle très fréquemment de défonce) et vraisemblablement elle culpabilise et commence a remettre en jeu notre relation. Elle ne me fait pas de place dans sa vie, sa priorité étant tournée vers les soirées avec ses ami(e)s qui se terminent toujours en défonce. Le lendemain voire surlendemain grosse fatigue voir déprime et si l'on se voit, ça ne se passe généralement pas super bien. Je supporte difficilement de la voir comme ça. Elle ne me cache jamais ce qui s'est passé en cours de soirée mais du fait de mon inquiétude je pense qu'elle a commencé à me mentir sur sa consommation réelle. J'aimerais savoir lui parler. Elle a vécu des événements tragiques qu'elle occulte. Son petit frère s'est suicidé l'an dernier et sa grand-mère est décédée alors que nous étions en vacances chacun de notre côté, tout récemment. Elle évoque quasiment jamais ces événements, en particulier son petit frère et je pense qu'elle préfère fuire dans la fête et la consommation de drogue/alcool. La communication devient de plus en plus difficile alors que je suis attaché et que je veux réussir à ce qu'elle m'écoute. Mais je ne fais pas partie de son monde, et de plus en plus je pense qu'elle va s'éloigner pour ne pas faire face à mon inquiétude et réaliser l'impact de sa consommation sur sa vie. Elle a un travail qui ne lui plait guère, ne lui occupe pas assez l'esprit et lorsqu'elle en sort, elle recherche à faire la fête plutôt que de passer du temps avec moi. La relation commençait à prendre avant notre départ en vacances mais depuis son retour elle a tout remis tout en question, le lendemain d'une grosse prise de MDMA. Peut-il s'agir d'un moment de déprime post-conso ou quelque-chose de plus profond qui lui fait prendre conscience de son comportement qu'elle a du mal à remettre en question. Si je l'écoute elle souhaite diminuer sa conso, mais je la crois de moins en moins. Elle dérive de plus en plus. Que puis-je faire?

Mise en ligne le 31/10/2011

Bonjour,

L'usage régulier de produits stimulants tels que la cocaïne ou la MDMA peuvent effectivement induire, comme vous le soupçonnez, un état de dépression et de fatigue intense dans l'aprés coup des prises. C'est d'ailleurs un des aspects qui peut favoriser l'accroche psychologique à ce type de drogues, l'envie de reconsommer, l'usager supportant mal cet état de mal-être. Ces effets négatifs peuvent perdurer plusieurs jours et être redoutés et difficilement supportables pour certains. 

Au delà de ce mode d'action neurologique, bien d'autres facteurs entrent en compte dans les raisons qui conduisent un individu à consommer des drogues de manière problématique, répétitive, abusive... A juste titre, vous semblez faire un parallèle entre les habitudes de consommation de votre petite amie, son envie et sa manière de faire la fête avec ses ami(e)es, et son éventuelle fragilité psychologique en lien avec des évènements tragiques et douloureux dans son existence. Elle seule pourrait le dire mais il est vrai que cela fait penser à quelque chose de l'ordre de la fuite.

De la même manière qu'il n'est pas possible d'obliger quelqu'un à ne plus consommer, il n'est pas possible non plus d'obliger quelqu'un à entendre et prendre en compte ce que l'on souhaiterait lui faire comprendre. Le psychisme humain a bien des "ressources" pour lui éviter de voir ce qu'il ne veut pas voir et d'entendre ce qu'il ne veut pas entendre. Ce n'est donc pas tant que vous ne savez pas lui parler, elle n'est peut-être pas tout à fait prête à recevoir ce que vous avez à lui dire.

La formule que vous utilisez en disant que votre petite amie est à la dérive, s'étend probablement, au delà de ses habitudes de consommations, à quelque chose de plus intérieur qui la maintient dans une certaine fragilité. Il n'y a qu'elle qui puisse vouloir et pouvoir regarder les choses en face pour tenter de régler ce mal-être, autrement que dans l'illusion de la fête et de la prise de drogues. Vous pouvez continuer à lui dire ce que vous en pensez, à la conseiller, mais libre à elle de le prendre en compte ou pas. Reconnaitre que l'on ne va pas si bien n'est pas évident pour certains et peut nécessiter du temps.

Il se peut que votre petite amie soit vraiment sincère quand elle vous dit vouloir diminuer ses consommations mais peut-être se rend-elle compte que cela passera par bien d'autres choses que simplement diminuer, c'est à dire une remise en question plus générale, des changements d'habitudes de vie auxquelles elle semble tenir par ailleurs.

Si vous souhaitez aborder de manière plus approfondie cette situation qui vous préoccupe, n'hésitez pas à nous joindre au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, 7/7, de 8h à 2h). Notre service est également ouvert à votre petite amie, si elle le souhaite.

Cordialement.

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