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Bonjour, Je vous écris car je me pose beaucoup de questions sur mon couple à cause de la « drogue ». Il y a un peu plus de deux ans, j’ai rencontré mon copain. Avant de sortir avec lui, il m’a avertit qu’il avait des soucis avec la drogue, plus exactement avec l’héroïne en sniff. Il m’a dit qu’il voulait s’en sortir et qu’il irait voir un spécialiste pour se faire aider et arrêter d’en prendre. Il a le mérite d’avoir été honnête avec moi et d’avoir la volonté de s’en sortir. (il est sous subutex depuis deux ans, et cela fait trois fois qu’il baisse son traitement, à l’heure d’aujourd’hui, il prend 3,6mg de subutex par jour). Je n’y connais pas grand-chose et à l’époque, j’ai cru que ça ne durerait pas longtemps, que ce serait vite de l’histoire ancienne mais je me suis trompée. La première année de notre relation, j’étais peu présente (voyage à l’étranger) et il a rechuté mais sans me l’avoir dit. Je ne l’ai su qu’après lui avoir posé 1000 fois la même question lorsqu’une personne de mon entourage m’as mise en alerte. Je suis tombée des nus lorsque j’ai appris que OUI il en reprenait ! Encore une fois il a été honnête mais il sait que je ne pardonnerai pas un second écart. Suite à ça, nous avons eu un meilleur dialogue à ce sujet mais je ne peux oublier qu’il me l’ai caché car je le prend encore aujourd’hui comme une trahison ! Par conséquent, j’ai du mal à lui faire confiance, et plus le temps passe, plus je pense à l’avenir. Sera-t-il toujours fragile même s’il arrive à arrêter ? Je sais que ça doit être difficile pour lui d’être avec une personne qui ne lui fait pas confiance mais on m’a souvent dit que les drogués ou drogués en voie de guérison sont très malins pour mentir, même à la personne qu’ils aiment plus que tout ! J’ai des millions de questions qui me viennent à l’esprit. Peut-il réellement s’en sortir un jour définitivement ? Est-ce qu’une cure peut l’aider ? est-elle nécessaire à la guérison ? Il a l’air de vouloir s’en sortir définitivement mais ce ne sont que des mots… Ma famille et mes amis s’inquiètent beaucoup pour moi et moi aussi alors que ses parents,eux, ne lui posent pas vraiment de questions, et lui font confiance. Je pense qu’il devrait aller en parler mais il ne veut pas, il dit qu’il s’en sort très bien comme ça et qu’il veut vraiment s’en sortir mais seul ou juste avec l’aide du subutex, est-ce possible ? est-ce raisonnable ? Il me sera vraiment difficile de rompre avec lui car les sentiments sont là mais trop de doutes, de questions sont présentes et gâchent notre relation. Est-ce que je peux lui faire confiance ? Comment puis-je voir s’il en reprend ? Les tests de toxico pourraient-ils le prouver ? Il sait que si un jour j’apprenais qu’il en avait repris, je le quitterai définitivement donc je sais que du coup il m’en parlera pas mais j’ai besoin de savoir !! Une relation ne peut fonctionner que si il y a confiance mais avec un ex héroïnomane il est difficile de faire confiance et de croire en ce qu’ils disent et en l’avenir car je suppose que l’avenir avec un ex héroïnomane est incertain ? J’aimerai aussi savoir si le subutex peut rendre somnolant ? Mon copain a eu une période où il s’endormait limite debout. Ou est-ce un signe qu’il retouchait à la drogue ? J’aimerai beaucoup que vous m’éclaircissiez sur tous ces points, je suis dans une phase où je suis totalement perdue et je ne sais plus quoi faire ?

Mise en ligne le 27/06/2012

Bonjour,

En vous lisant, nous comprenons effectivement que vous vous sentiez perdue, et que l'avenir de votre relation soit suspendu à de nombreuses questions et incertitudes. Nous allons tenter d'y apporter quelques éléments de réponse, ou du moins quelques pistes pour que vous puissiez continuer à avancer dans votre réflexion.

Lorsque vous avez rencontré votre compagnon il y a deux ans, vous avez cru que le traitement ne durerait pas longtemps et que ce problème de drogue serait rapidement de l'"histoire ancienne". Vous savez aujourd'hui qu'une démarche de soins lorsque l'on consomme de l'héroïne, cela prend du temps, des mois, voire des années. Ces années sont souvent ponctuées de rechutes, ça aussi, aujourd'hui, vous le savez. Une personne qui a consommé une drogue reste effectivement "fragile" par rapport à ce produit, même quand elle a arrêté d'en prendre. Toutefois, cela ne veut pas dire qu'un arrêt définitif est impossible. Le dosage du subutex que prend votre compagnon baisse régulièrement, ce qui veut dire que cela avance.

Il vous dit pour l'instant vouloir arrêter seul, avec la seule aide du subutex. Il se peut que cela fonctionne, tout comme il se peut que cette aide soit insuffisante. Il existe de nombreuses raisons de consommer une drogue, ces raisons sont propres à chacun. Cependant, on retrouve bien souvent dans l'histoire de chacun des consommateurs des événements, des traumatismes, des choses qui ont fait énormément souffrir et qui font souffrir encore aujourd'hui et que la personne cherche à apaiser par le moyen de la drogue. C'est pourquoi il peut être nécessaire de faire un travail psychologique, d'être soutenu par un professionnel qui accompagnera et soutiendra le travail sur le passé et le présent qui font mal, avec l'apprentissage d'une vie "sans produit". Le souci, c'est qu'on ne peut pas forcer quelqu'un à faire ce travail. Cela relève d'une démarche personnelle que l'on fait au moment où l'on s'y sent prêt. Vous pouvez toutefois continuer de le proposer régulièrement à votre ami. De même, une cure peut s'avérer nécessaire, mais ce n'est pas systématique. C'est un peu à chacun de trouver le chemin qui lui convient le mieux.

Sa première rechute vous a fait l'effet d'une trahison et vous n'en supporterez pas une seconde. Il est souvent très difficile pour le proche de vivre dans l'angoisse d'une éventuelle rechute. Il est également très difficile pour la personne qui consomme de savoir qu'une éventuelle rechute signerait l'arrêt d'une relation, ou du moins la mettrait fortement à mal. C'est un peu comme une pression, une difficulté supplémentaire alors que la démarche d'arrêt l'est déjà bien assez comme ça. Vous nous dites qu'après cela, il s'en est suivi un meilleur dialogue entre vous. C'est un point très positif. Il faut tenter de privilégier ce dialogue du mieux possible, afin que chacun puisse dire à l'autre où il en est, ce qu'il ressent, ce qui l'inquiète. Une rechute décourage, désespère, donne l'impression que tout est à recommencer, pour l'un comme pour l'autre. Porter un autre regard sur la rechute peut aider à avancer. Une rechute peut venir dire que la personne a encore besoin d'apprendre sur elle, sur les raisons de ses consommations, sur les situations qui la mettent en danger de reconsommer. Cela peut venir dire aussi que l'aide, le soutien choisi ne sont pas suffisants, ou que l'on a voulu aller trop vite en baissant le dosage du traitement de façon prématurée (la diminution du subutex se fait très progressivement, par petits paliers successifs).

On peut apprendre beaucoup d'une rechute, pour peu que l'on puisse la regarder comme un élément, douloureux certes, mais faisant partie du parcours.Considérer la rechute comme telle peut être bénéfique pour vous, car cela pourra vous aider à moins la redouter. Cela pourra être bénéfique également pour votre compagnon qui n'aura plus au-dessus de sa tête cet énorme interdit contre lequel il est bien impuissant. Ce pourrait être une pression en moins, ce qui ne peut être que profitable dans sa démarche.

Le subutex peut rendre somnolent. Ce n'est donc pas forcément un signe de reconsommation d'héroïne. Les tests de dépistage n'apportent une information que très ponctuelle et ne sont donc pas d'une grande utilité, à moins d'en faire constamment, ce qui n'est pas envisageable dans une relation. Pour savoir s'il en reprend, le moyen le plus simple est d'instaurer avec lui un climat de confiance afin qu'il puisse, sans risque, vous dire qu'il a eu besoin de reconsommer. Vous nous dites que s'il rechute à nouveau, vous le quitterez, on peut donc supposer qu'il fera de son mieux pour vous le cacher. Nous vous invitons à vous demander si c'est bien la rechute qui serait pour vous le coup d'arrêt de votre relation, ou bien plutôt le fait qu'il ne vous le dirait pas. Vous lui interdisez de rechuter mais vous attendez de lui qu'il vous le dise. C'est bien compréhensible de votre côté, et bien difficile à tenir du sien.

Vous avez entendu que les personnes toxicomanes peuvent aller jusqu'à mentir aux personnes qu'elles aiment le plus. Nul n'étant devin, la confiance est peut-être un "risque" que l'on choisit de prendre, ou pas. Reste à savoir si vous vous sentez aujourd'hui de le prendre, et si oui, avec quel soutien pour vous-même. L'entourage de la personne toxicomane vit souvent douloureusement la situation. Beaucoup d'émotions se bousculent au fil des semaines et des aléas de la démarche de soins. L'espoir, la confiance, et puis subitement la méfiance, l'inquiétude, la colère et la déception... Tout cela est légitime et il peut être important que l'entourage soit entendu et soutenu par rapport à la souffrance que cela peut engendrer. Les centres de soins, d'accompagnement et de prevention en addictologie (CSAPA) reçoivent les personnes toxicomanes ainsi que leur entourage pour apporter à chacun l'aide dont il a besoin. Nous vous donnons quelques coordonnées en fin de messages, n'hésitez pas à les contacter.

Si vous souhaitez d'autres informations, ou pour poursuivre votre réflexion, vous pouvez contacter l'un de nos écoutants au 0800 23 13 13 (Drogues Info Service, appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, tous les jours de 8h à 2h du matin).

Bien cordialement.

Pour obtenir plus d'informations, n'hésitez pas à prendre contact avec les structures suivantes :


Centre Solea

2, place Payot
25000 BESANCON

Tél : 03 81 83 03 32
Site web : www.addsea.fr
Secrétariat : Du lundi au vendredi de 9h à 16h
Accueil du public : Lundi et mercredi de 9h à 17h, mardi et jeudi de 9h à 18h, vendredi de 9h à 16h
Consultat° jeunes consommateurs : centre Soleabis, au 3 rue Victor Cellier à Besançon.
Substitution : Délivrance de Méthadone à des horaires spécifiques : lundi, mercredi et vendredi de 9h à 16h sans interruption, le mardi et jeudi de 9h à 13h30 sans interruption.
COVID -19 : Contact de septembre 2021:Port du masque obligatoire et désinfection des mains.

Association Addictions France CSAPA de Besançon

11 rue d'Alsace
25000 BESANCON

Tél : 03 81 83 22 74
Site web : www.addictions-france.fr
Secrétariat : Lundi de 9h à 12h et de 13h à 16h30, du mardi au jeudi de 9h à 12h et de 13h à 17h, le vendredi de 9h à 10h et de 15h à 16h
Accueil du public : Lundi de 9h à 12h et de 13h à 16h30, du mardi au jeudi de 9h à 12h et de 13h à 17h, le vendredi de 9h à 12h et de 13h à 16h Permanences d'accueil sur rendez-vous à Morteau, et Quingey
Consultat° jeunes consommateurs : Les consultations sont préférentiellement localisées sur l'extérieur du CSAPA les jeudis au Centre Socio-Culturel Martin Luther King (quartier Clair Soleil) ou au Centre Mandela dans le quartier de la Planoise.

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