Notre histoire dure depuis 4 ans, dont 3 de mensonges, héroïnomane occasionnel au départ, il m'a fait croire que ça continuait à être le cas, je lui ai naïvement fait confiance... je n'ai jamais pris de drogues dures, je ne sais pas ce que c'est et ce que ça fait... nous avons un petit garçon de deux ans, une maison, un chien... bref tout pour être heureux... mais... il m'a avoué il y a deux mois qu'il était dépendant, je lui ai posé un ultimatum, il se fait soigner, et on tente de reprendre sur de bonnes bases ou bien, il ne fait rien et je prends les enfants (j'ai un premier fils d'une union précédente) et je pars. il a choisi de se soigner, et j'en suis ravie... mais... il y a toujours des mais... après un très dur week end de manque avant de commencer le traitement, je me suis vu mettre un réveil chaque jour une heure plus tôt afin qu'il prenne son médicament à l'heure qui lui convient, il disparait de la maison dès qu'il est debout et ne rentre que tard le soir, je sais où il est et ce qu'il fait, et ce n'est rien de mal, mais il n'est pas là... depuis qu'il est sous traitement, il est égoïste, amer, limite hargneux... et moi je me rends compte que le pardonner, est bien plus difficile que ce que je pouvais imaginer... je suis sans cesse sur la défensive, je traque, je guette, j'enquête même parfois... cette situation n'est pas saine, j'ai peur de lui mettre trop de pression, je lui ai dit qu'au moindre pas de travers, je le quittais, et je pense que c'est ce que je ferai, car je n'ai plus aucune force psychologique, je ne suis plus capable de me battre encore... je ne dors plus, mange par nécessité, je crois bien que je suis toxico par procuration... au bout du rouleau, au bord du gouffre...

Mise en ligne le 04/11/2014

Bonjour,

Vous vous sentez trahie par trois années de mensonges parce que vous avez fait confiance à votre conjoint, "héroînomane" plus ou moins occasionnel. Vous semblez être à bout et cela est compréhensible. Aider quelqu'un qui consomme de la drogue n'est jamais simple. Savoir adopter une juste distance avec votre conjoint est, au vu de ce que vous nous décrivez, une nécessité pour vous.

Votre compagnon semble être en souffrance, sa toxicomanie en est l’illustration. Il a entamé une démarche de soin ce qui est très positif, il est au début de son parcours de soin. En effet plus une dépendance s'installe dans le temps, plus il est difficile d'en sortir. Arrêter n’est pas seulement une question de volonté, c'est une démarche individuelle qui peut prendre du temps à s'élaborer. La guérison de votre conjoint ne dépend pas de vous il doit être prêt et volontaire.

Un fois le sevrage physique effectué il reste le sevrage psychologique qui peut être beaucoup plus long et demandera parfois plusieurs mois. Il peut entrainer nervosité, angoisse, colère, hargne, voire souffrances physiques comme vous avez pu le constater.Il nous semble également nécessaire d’envisager un suivi psychologique pour l’aider dans cette periode de sevrage mais aussi pour comprendre ce qui l'a poussé à consommer de l'héroine pendant ces années.

Il serait judicieux si ce n'est pas déjà le cas, que votre ami se fasse aider dans une structure spécialisée en addictologie. En effet il existe des Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention des Addictions (CSAPA) dans lesquels il pourrait consulter des professionnels ( médecin, psychologue, travailleur social, infirmier..) gratuitement et de façon confidentielle. Cela lui permettrait d'avoir l'avis d'une équipe spécialisée sur sa situation actuelle. Nous vous indiquons des adresses proches de chez vous en bas de page.

Aider un proche n'est jamais facile, c’est à la fois être à ses côtés pour lui proposer un soutien, mais cela implique également d’être conscient qu’il reste le seul à pouvoir réellement agir. Il s'agit surtout de faire attention à vous parce que nous avons nos propres limites. Dans ce même CSAPA vous pouvez consulter au titre de l’entourage pour être écoutée, soutenue et conseillée sur la manière la plus appropriée de l’aider.

Vous pouvez également nous contacter par tchat (en dehors des week-ends)  en vous connectant sur notre site ou nous appeler sur notre ligne au 0800 23 13 13 (gratuit et anonyme depuis un poste fixe tous les jours entre 8h00 et 2h00 du matin) pour être ponctuellement soutenue, écoutée, conseillée et aidée.

Enfin, si vous le souhaitez, nous vous invitons à regarder ou à participer à nos forums sur le site de Drogues Info Services.

Prenez soin de vous. 

La maison des addictions

CSAPA de Briey