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quelle attitude adopter

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ma fille de 20 ans est actuellement sous subutex. Elle a stoppé ses études, ne fait plus rien, vit la nuit et dort le jour.je l'ai emmené au CMP de ma ville qui nous a orienté vers l'association TANDEM, ou elle peut être prise en charge par une éducatrice. Mais elle n'a toujours pas pris son rdv ... Je vais le faire à sa place, car je n'en peux plus de la voir ainsi. De plus mon ex mari me met une pression supplémentaire en me disant que je dois l'empêcher de sortir le soir et de voir ses amis, qui malheureusement vivent comme elle ! Je ne peux pas l'attacher, j'ai essayé le dialogue, l'écoute, elle essaie seulement de me rassurer mais rien ne change. Mon ex mari veut la prendre chez elle le soir pour l'empêcher de sortir, bien sur elle ne veut pas y aller, et j'ai peur que cette solution la fasse partir définitivement. Quelle attitude adopter ? On me dit de lui faire un peu confiance (car elle nous ment constamment), et d'attendre que ça vienne d'elle ? J'ai l'impression d'être complètement impuissante, et j'ai vraiment peur pour sa santé ?

Mise en ligne le 20/10/2011

Bonjour,

Nous vous déconseillons de prendre rendez-vous à sa place si ce n'est pas elle qui le demande. Nous comprenons que vous soyez très tentée de le faire mais s'il n'y a pas d'engagement minimum de votre fille dans cette démarche, alors cela est voué à l'échec. Alors oui, il va falloir "attendre" que votre fille fasse elle-même la démarche de se faire aider, et dans cette attente, vous risquez de vous sentir terriblement impuissante. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire. D'ailleurs, si vous ne pouvez pas prendre rendez-vous pour elle si elle ne le souhaite pas, vous pouvez en revanche, sans attendre, prendre rendez-vous pour vous avec TANDEM. En effet, si vous en ressentez le besoin - il nous semble en tout cas que vous pourriez en avoir besoin -, l'association TANDEM peut vous accompagner en tant que parent, même si votre fille refuse d'y aller pour l'instant.  Vous pourriez trouver dans ce lieu écoute, soutien et conseil face aux difficultés que vous rencontrez. En allant chercher de l'aide pour vous, vous montrez à votre fille qu'il est possible de faire des démarches pour aller mieux, que les tiers et les professionnels, par leur écoute et leur disponiblité, peuvent aider à apaiser les souffrances et à avancer vers un mieux-être.

Vous avez raison, vous ne pouvez pas l'attacher, cela ne servirait à rien. Mais, étant donné qu'elle vit chez vous, vous pouvez essayer de limiter et cadrer ses sorties, exiger une participation, même minime, à la vie de famille, qui impliquerait qu'elle soit éveillée le jour et recommence à dormir la nuit et non l'inverse. Si votre ex mari veut se rendre utile, il pourrait d'ailleurs essayer de vous épauler pour réintroduire un cadre chez vous, des horaires, tout en respectant sa liberté à elle aussi (il ne s'agit pas de l'emprisonner).

Votre ex-mari vous "met la pression" ; vous n'approuvez pas le fait qu'il veuille la prendre chez lui pour l'empêcher de sortir et en redoutez les conséquences. Il nous semble important qu'en tant que parents vous arriviez tous les deux, autant que possible, à trouver une ligne de conduite "commune" en ce qui concerne les attitudes à adopter face à votre fille. Sa proposition manque de nuances mais signife tout de même qu'il se préoccupe du devenir de sa fille. De votre côté vous avez la même préoccupation et si vous pouviez faire face à deux à votre fille qui habite chez vous, cela aurait probablement plus d'impact.  N'y a-t-il pas un terrain d'entente à trouver entre vous ?

Votre fille traverse manifestement une période difficile ; vous nous dites qu'elle est actuellement sous subutex, nous supposons donc qu'elle a fait une première démarche pour être aidée. Elle a probablement au moins rencontré un médecin qui lui a prescrit le traitement de substitution. C'est un point positif, c'est un point de départ. Un soutien psychologique est souvent nécessaire en complément de la substitution et c'est là notamment que l'association TANDEM pourrait lui être utile. Mais pour cela il faut se sentir prêt, et ce n'est peut-être pas encore le cas de votre fille. Si votre fille ne prend que du Subutex, sa santé n'est pas compromise. Le Subutex est un médicament de substitution qui est peu toxique pour l'organisme et qui peut être prescrit pendant plusieurs années. En revanche, si elle fait certains mélanges, si elle prend d'autres drogues, si elle a une consommation anarchique (phases d'arrêt et de reprise, dosages inégaux), alors le danger est plus grand. Dans le dialogue que vous avez avec votre fille ou avec ses proches, il serait intéressant d'essayer de savoir si elle prend autre chose et comment elle consomme son Subutex. Cela vous permettrait, en vous renseignant plus précisément ensuite, de mieux vous rendre compte dans quelle mesure son comportement est vraiment inquiétant pour sa santé et si votre peur est justifiée ou non. 

Le dialogue reste primordial dans votre situation, et même si pour l'instant rien ne change, il est important de garder le contact avec elle par ce moyen. Nous vous encourageons à maintenir cette possibilité de dialogue qui semble jusqu'à présent plutôt préservée entre vous. La question de la confiance est importante. On vous a dit de lui faire confiance mais vous vous rendez bien compte aussi qu'elle vous ment. Dans ces circonstances il est logique de ne pas vouloir faire confiance. Mais en fait "faire confiance" peut se faire à plusieurs niveaux. Il ne faut peut-être pas, pour l'instant, lui faire confiance pour être crédible et honnête. Mais vous pouvez et devez avoir confiance en elle pour qu'elle s'en sorte un jour et lui transmettre cette confiance que vous pourriez avoir en ses capacités. De même, si elle vous dit qu'elle veut faire telle ou telle démarche pour s'en sortir, appuyez-là, montrez-lui que vous lui faites confiance, y compris quand vous n'y croyez pas vraiment. L'important est que les choses partent d'elle et qu'elle se sente soutenue dans ses démarches positives. C'est cela qui va lui redonner de la confiance en elle et les capacités de s'en sortir un jour. En même temps que vous lui dites que vous lui faites confiance pour s'en sortir, vous envoyez implicitement le message que ce n'est pas vous qui avez la solution pour elle mais que c'est elle qui l'a. C'est très important car cela resitue le problème à son niveau à elle et cela la responsabilise.

Pour d'autres informations, ou tout simplement pour en parler, vous pouvez contacter l'un de nos écoutants au 0800 23 13 13 (Drogues Info Service, appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, tous les jours de 8h à 2h du matin).

Bien à vous.

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