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Allegra - 26/07/2023 00:23:15


@ Lemouvement

Je rejoins Cécile. Je trouve cela incroyable que tu aies tenu si longtemps. J'espère qu'il mesure la chance qu'il a et l'amour que tu lui portes.
J'ai l'impression que ton conjoint ne s'est pas complètement perdu dans cette addiction et qu'il a su tenir pied. Il sait qu'il a un problème, il sait qu'il te fait souffrir, il souffre de te faire souffrir. Il n'est pas complètement perché dans son monde. Et cela change un peu la donne. Même si cela est très dur pour toi, le fait de te savoir être prise en considération et même être comprise par lui doit peut-être rendre ta souffrance plus supportable. Il est aussi dans la démarche de se faire aider et de se soigner. Vous allez ensemble chez le psychologue, vous parlez.
Ce qui n'est pas le cas de Cécile puisque son compagnon est complètement engouffré là dedans et il n'arrive pas à se mettre à sa place. C'était pareil pour moi avec mon ex qui était dans le déni le plus total.

Je trouve cela tellement beau que pour toi le savoir en vie près de toi te suffit.
Mais parfois n'as-tu pas peur ? Peur qu'il n'arrive pas à en sortir, que cela finisse par le détruire psychiatriquement (parce qu'on parle de drogue dure) ? Et toi ? Quelles seraient les conséquences pour toi ?
Excuse moi si ma question est brutale ou indélicate.

Me concernant, ton analyse est pertinente. Oui, j'ai souvent ressenti cette impression d'échec. L'amour était là et il était fort. Il y avait beaucoup de choses : de l'attirance, de la tendresse, de la complicité, de l'humour. On se sentait vraiment bien ensemble si bien qu'on avait l'impression de se connaître depuis toujours. Quand il allait mal, je le maternais beaucoup : je le veillais quand il était en manque, je le berçais dans mes bras. Je le lavais, je l'habillais quand il était faible. Eh puis bien sûr, on avait des rêves et des projets.
Ces rêves et ces projets, je les ai réalisés sans lui. Alors il m'est arrivé d'avoir le sentiment de l'avoir abandonné oui. Tu as vu juste.
Mais je sais pertinemment que je n'aurais pas pu l'aider car il était en permanence dans le déni.

Je n'idéalise pas ce moment de ma vie. Quand j'y repense, je revois également les moments difficiles. Et ces souvenirs nourrissent aussi le traumatisme que je ressens. Les fois où il était défoncé. Les mensonges. Des méchancetés qu'il a pu me dire. La fille avec laquelle il s'affichait après l'annulation de notre mariage et alors que j'essayais de l'aider. Le fait qu'il n'ait jamais demandé après moi, après notre rupture définitive : il n'a jamais pris de mes nouvelles auprès de quiconque. Simplement pour savoir comment j'allais.

Même si ma position paraît paradoxale, je ne regrette pas cette décision de l'avoir quitté.

Je ne prends pas mal du tout tes propos. Tu dis les choses telles qu'elles sont. Je dois arrêter de ressasser les mêmes questions, de torturer mon cerveau et de tourner en boucle.

Allegra mardi 25 juillet 2023 22:23:15