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Bonjour,
Merci pour vos réponses qui comptent dans mon cheminement.
Moi aussi j'assume le forfait du téléphone. Je réglais l'assurance puis c'était lui. Sauf que depuis 3 mois il a quitté son boulot sur un coup de tête.
Je suis séparée de son père depuis ses 1 an. Lui-même a été consommateur, dealer et il avait des comportements relationnels inadaptés.
Il refusait de travailler, il mentait, manipulait, il était jaloux, avec des idées paranoïaques et il ne faisait rien à la maison.
Enceinte, il me maltraitait verbalement : "tu es grosse, tu es moche".
Lorsqu'il a été violent envers moi, je l'ai quitté. Ses parents validaient son comportement, sa mère arrosait ses plants destinés essentiellement à la revente.
Cependant ils m'aimaient et je me suis attachée à eux parce qu'ils étaient gentils avec moi. Ils palliaient aux défaillances sociales de leur fils âgé de 7 ans de plus que moi.
Lorsque je suis partie, à 25 ans, privée moi-même d'affection paternelle et voyant mon bébé demandeur de son père, j'ai accepté qu'il devienne un papa.
J'ai considéré que mes ex beaux-parents sécurisaient leur petit fils et je voulais que mon fils est l'affection d'un père qu'il était heureux de retrouver. Il le réclamait.
Je me sens donc responsable de ce qu'est mon fils aujourd'hui car sa représentation est celle de son père à qui j'ai donné carte blanche tout en étant vigilante.
Malgré mes valeurs transmises (amour, confiance, amitié, travail, respect, empathie, éducation bienveillante) , depuis l'adolescence tout est balayé par l'usage du cannabis.
Mon fils dit avoir souffert de son intégration au lycée et il explique que son appartenance au groupe passait par le joint.
Je reste dubitative car jusqu'au collège il avait des amis agréables qu'il a délaissés ensuite. Pourtant il pratiquait le tennis, il jouait du piano, il était sportif et il passait avec joie l'été dans un club de plage, face à mon commerce de restauration.
Désormais il me reproche de ne pas être riche pour exaucer ses vœux. Il a une représentation de la femme réduite à un objet que l'on obtient lorsqu'on a beaucoup d'argent. Il voudrait être rentier.
Il est dépendant des jeux à gratter en plus du tabac et du cannabis. A ma connaissance.
Selon moi, notre histoire s'est compliquée lorsque j'ai eu un autre garçon alors qu'il avait 14 ans puis lorsqu'il est rentré au lycée.
Jusque-là il faisait le minimum au collège mais je lui faisais confiance car les résultats étaient moyens. C'était un enfant calme, doux, poète, sensible. Il a pleuré chaque jour pour ne pas aller à l'école et cela jusqu'au CM1. Le psy disait qu'il voulait rester avec moi.
Je l'ai forcé pour certains apprentissages : natation, vélo et je voyais bien que la participation aux tâches ménagères était une corvée.
Ensuite les résultats au lycée étaient mauvais. J'aurais dû le sortir de là. Je n'ai jamais pris de décisions tranchées seule car je consultais les profs qui me disaient que c'etait l'adolescence et qu'un projet l'aiderait.
J'ai également sollicité un addictologue et des professionnels qui me disaient de lâcher prise.
Finalement, il a terminé le lycée dans un sport étude pour devenir prof de tennis mais il a échoué. Cela m'a coûté 16 ans d'épargne.
On ne le lui a pas reproché. Je voyais bien que là-bas aussi il transgressait les règles. Je me suis rendue compte qu'il n'assumait pas ses actes et qu'il n'avait ni honte ni remord lorsqu'il nuisait à autrui.
Ensuite il a voulu travailler. Il a enchaîné des boulots en restauration, il s'est mis à nous voler, à nous mentir, à conduire sans permis et à notre Insu, à casser notre cadre du vivre ensemble ainsi que notre voiture.
Mon mari qui est rentré dans notre vie depuis ses 5 ans est une perle de patience. Même lui ne le supporte plus.
Alors on lui a demandé d'aller chez son père avec qui j'avais peu de contact mais plutôt avec les grands parents. Son père a été le handicap comme à Pékin express.
Par exemple, il a vu pendant des mois une jeune femme dans les bois avec son fils de 8 ans qui attendait en jouant la gameboy dans la voiture. Il lui a demandé de mentir à la compagne habituelle. Son père (40 ans) a ri lorsque je l'ai appelé pour lui dire que son fils allait mal depuis des mois et qu'il devait organiser sa vie de façon à securiser son fils. Voyant sa réaction, j'ai appelé ma belle famille qui l'a finalement cadré.
Puis l'amante est venue chez moi pour me raconter des propos délirants.
J'ai ensuite reçue dans ma boite aux lettres une grande enveloppe qui était adressée à son père. Erreur de la poste suite à un changement d'adresse. Ce fût la seule. Elle contenait des lettres et des photos d'hommes suite à une annonce pour du triolisme qu'il pratiquait avec sa concubine.
Ensuite mon fils est parti rapidement de chez son père. Il a erré, il a épuisé son réseau d'amis en profitant de leur empathie qui aboutissait par une mise à la porte.
Il travaillait pour avoir le chômage et pour se droguer.
Il me fuyait, il fuyait mon cadre. Peu ou pas de nouvelles.
Jusqu'au lendemain de Noël où il m'appelle depuis Intermarché pour venir le sortir de là. 2ème fois à voler. Je paye 200 euros pour le libérer et pour empêcher une action judiciaire.Je suis heureuse de voir mon fils après tous ces mois sans nouvelles.
Mes propos sont positifs, je lui rappelle ses qualités et je lui apporte mon soutien dans ses projets. Il est chez sa grand-mère paternelle depuis 1 mois.
Lui il me ment sur tout, son regard est sombre. Je ne dis rien. Je soutiens l'avenir.
Il travaille un peu puis il part sur Bordeaux. Je lui paye sa caution et le 1er mois de loyer. Tout roule à peu près. Il sait que je l'aide à condition d'une formation ou d'un travail et/ou de soins. Je règle ses dettes.
Il trouve où ik cherche à chaque fois un bon poste. Je vois qu'il a des aptitudes relationnelles, qu'il est apprécié.
Puis tout s'arrête brutalement, comme d'habitude. Il perd son logement et grâce à facebook il atterit chez un pote à 25km de chez moi. Il lui dit que je suis morte. L'autre le prend en pitié, ayant lui aussi perdue sa mère d'1 cancer lorsqu'il avait 5 ans.
De loin, avec les réseaux sociaux, je suis son parcours. Je m'actualise. Je cherche à le croiser et je tombe sur lui qui marche dans la rue à grands pas vers le tabac presse. Une épave qui avance : cheveux longs, sale, portant des guenilles, il se parle. Non il exprime de la colère en fait car son porte-monnaie est vide. Il ne me voit pas. Je me gare et je l'interpelle.
Bonheur des retrouvailles, pourtant rien ne change.
2020 : il se retrouve à nouveau à la rue, on est début septembre. A sa demande, je viens de lui acheter une tente et un sac de couchage pour camper avec les amis. Mais je savais que c'était pour vivre dehors.
Je rentre dans son nouveau jeu. Il essaie de me soutirer de l'argent en me faisant culpabiliser. Cela ne marche pas. Je lui dis que je crois en lui, qu'il se reconnecte avec son potentiel et qu'il va y arriver. Je lui indique le FJT à droite et la mission locale à gauche. Je coupe les ponts. Il est odieux comme à chaque fois que je lui rappelle le cadre.
Il part chez sa grand-mère et il trouve un poste de veilleur de nuit.
Ensuite il me fait part de ses avancées, la grand-mère veut aussi qu'il travaille. Le père reste le même.
Je l'aide. Je lui ai offre l'abonnement du bus, je l'accompagne les dimanches, lui fais son linge et de temps en temps quelques courses. Il se plaint de ne pas avoir de copines ou qu'il manque d'argent. Le contexte sanitaire n'aidant pas pour les relations. Il commence à emmener sa pipe au travail. Je lui rappelle les sanctions professionnelles. A priori il cède.
Depuis il est parti sur un coup de tête. Une fois de plus. Il ne récupère pas ses papiers, comme d'habitude. Il a à mon sens trouvé une dernière victime pour profiter d'elle. Dernier copain d'enfance qui est en rémission d'1 cancer du poumon. J'ai de la peine, je le connais bien. Est-ce que je dois intervenir ? Je ne sais pas.
Depuis je ne l'aide plus. Il voit son père qui lui dit "je t'aime mon fils".
Qu'est ce qu'aimait un enfant ? Je crois qu'il cherche à garder son emprise sur lui. Pour mieux m'atteindre sans doute car je ne me suis pas soumise. Qu'est ce qu'il lui apporte ?
Cela me soulage de vous raconter tout cela. Je ne suis pas spécialiste mais selon moi son père est un pervers. Il y a une évolution, il travaille depuis 15 ans, il en a 57.
J'ai cru qu'avec l'amour et des valeurs mon fils avancerait dans la vie avec confiance. Je me suis trompée et j'ai laissé le loup dans la bergerie.
Il ne s'est jamais impliqué ni dans son éducation, ni financièrement ni lorsque mon fils errait.
JE ME SENS RESPONSABLE et c'est pour cela que je suis là pour lui.
Le comportement de mon fils est le résultat de ma croyance : je donne une chance aux autres. Je considère l'autre. Je n'avais pas non plus les codes liés à la paternité. Je misais tout sur l'affectivité et l'attachement.
Je ne veux pas juger définitivement quelqu'un. Je crois toujours en l'évolution de l'humain.
Je suis en thérapie, je sauve ma peau bien usée. J'ai compris que je devais avancer sur ma propre histoire.
Mon mari et moi avons surmonté cette épreuve parmi d'autres. Nous avons tout pour être heureux.
Notre fils rayonne dans notre famille et je savoure ces moments précieux.
Vous l'aurez remarqué je dis mon fils et pas notre fils lorsque je parle de mon aîné. Cela se mérite.
Je viens de faire mon (long) récit et je me sens mieux. Je vous remercie pour ce site formidable et pour toutes les réactions des uns et des autres.
Bien à vous,
Pépite
Pepite mercredi 06 octobre 2021 10:06:34
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