unpèreencolère - 15/02/2013 17:18:54

Si votre sœur s'en sort, elle vous devra une fière chandelle, même si aujourd'hui la relation est difficile. Mais visiblement vous êtes la seule personne aimante qui ait vraiment le désir de l'aider, et même si c'est dur, il ne faut pas que vous baissiez les bras. Même si elle a commencé à toucher à la MDMA, la limite de non-retour n'est peut-être pas installée encore, et c'est maintenant qu'il faut agir, sans attendre. Après c'est la chute, le joint est dépassé depuis longtemps, la coca et l'héro font leur rentrée, et rien n'est plus possible, ou du moins, rien n'est plus possible sans la volonté farouche de la personne elle-même de s'en sortir vraiment. Il est déjà difficile de faire entendre raison à un fumeur de joints, alors à l'étage supérieur c'est une difficulté encore plus grande, voire impossible car ils sont vidés de tout.

Il faudrait que votre mère se relève aussi et vous accompagne, il ne faut pas rester seule, il faut vous faire aider. Et même si elle a baissé les bras, c'est par découragement et parce qu'elle a l'impression qu'il n'y a plus d'issue. A toutes les deux vous serez plus fortes. Et il faut aussi vous adresser à des accompagnants professionnels. Il est certainement possible de joindre directement des personnes sur ce site pour commencer à entamer un dialogue d'abord entre vous et eux, puis avec eux et votre maman, de façon à ce qu'il y ait cohésion, cohérence, et après bien sur en accompagnant votre sœur dans cette démarche là.

Je parle en connaissance de cause. Je suis un papa qui est devenu un père en colère. Mes deux enfants qui ont une vingtaine d'années se droguent. Un père qui n'a pas tapé du poing assez vite. Un père qui s'est laissé envahir par l'impuissance et qui a fui sa famille, c'est pour cela que je comprends la réaction de votre maman. Que je la comprends et ne la couvre pas de culpabilité. Quand la douleur est trop grande, qu'on ne voit aucune porte de sortie, qu'on se sent impuissant, c'est la fuite qui nous apparaît. Mais ça n'arrange rien, elle le sait bien aussi, et même cette impression de baisser les bras doit être un malaise pour elle.

Vous semblez être le moteur de toute cette démarche, lourde charge, mais il faut continuer. Resserez les liens avec votre maman, parlez-lui. Vous pouvez peut-être lui faire partager mon message. Elle se sentira moins seule et pas un cas particulier. Ensemble vous pourrez affronter la situation plus facilement. Et dernière chose, vous abordez le décès de votre papa et l'hyperactivité de votre sœur depuis son enfance. Il y a là sans doute matière à creuser pour trouver la raison de ce besoin de se droguer. Un hyperactif est "hyper"sensible, et l'absence de votre père à toutes les deux doit être une souffrance qu'elle n'a pas encore pu digérer. Il vous faut du courage mais je sens bien que vous en avez.