Pepite - 06/12/2023 21:17:54

Bonsoir,

Nous faisons face à des difficultés qui ne sont pas les nôtres même si elles retentissent sur nous.
Chacun affronte ses obstacles et bénéficie de soutien dans ce cadre là.
Mais en aucun cas pour des choix qui vont à l'encontre de ses valeurs.
Il reste à trouver la meilleure option relationnelle (adaptative) si on souhaite garder un lien d'attachement. D'ailleurs, quel est-il ?

Je suis la mère d'un homme de 27 ans qui a des addictions depuis plus d'une décennie. Nous sommes passés par tout un tas de phases chaotiques, d'épisodes colorés par des crises, de longues absences, des confusions et des émotions ambivalentes.
Face à ses conduites abjectes et épuisantes, j'ai été maladroite, agressive, désespérée. Je l'ai rejeté, abandonné, jugé, blessé, détesté et j'ai même voulu qu'il disparaisse de ma vie, qu'il meurt.
J'ai été gravement malade. J'ai beaucoup perdu, du temps, de l'argent, de l'énergie.

L'amour est toujours là. Je vis probablement sur des souvenirs, alimentés par encore une petite culpabilité et avec l'espoir qu'il peut avancer vers d'autres aventures que celles-ci.

Aujourd'hui et depuis quelques semaines il est à nouveau en errance. Il dort dans des bateaux.
Ce fut très dur de le laisser dans la rue mais inévitable.
Il profite de la Maraude, des soins que je lui donne lorsque je suis disponible. Je l'aide aussi pour les papiers.
Il sait comment faire pour se soigner. Il n'en a pas l'intention. J'ai arrêté de lui en parler.

Je privilégie quelques moments ensemble. Une marche, un câlin sur le canapé, un récit, une respiration loin de ces choix qui lui appartiennent et que je mets à distance pour moi, pour mon couple et son petit frère.

Je lui ai donné mes limites, les possibles et la respiration nécessaire pour que chacun vive au mieux dans ce contexte atypique.

En espérant que mon témoignage vous apporte des éclaircissements.

J'ai lu vos récits qui sont tous poignants. Protégez les enfants.

Prenez soin de vous, c'est le plus important.

Pépite