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Quelle solution pour aider un proche à sortir de l'héroïne

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Bonjour,
J'ai un fils de 22 ans qui à des problèmes avec les stupéfiants.
Il a suivi le parcours classique :
Alcool, cocaïne et rabla ....
Ensuite il a suivi quelques séances dans un centre d'addictologie et tout allait mieux.
Il a passé son permis et à trouvé un job.
Avec ce job il a eu un salaire et les séances au centre d'addictologie se sont espacées pour devenir inexistantes.
Bien sûr il a des copains de même profils.
Il travaille mais cela ne sert à rien puisqu'il dépense tout.
Aujourd'hui 3 chemins s'offrent à lui :
1/ Continuer les opiacés
2/ Retourner au centre
3/ Suivre une cure de désintoxication radicale.

Je suis bien sûr pour la 3 ème solution.

J'aimerais avoir vos avis et surtout des informations sur les hôpitaux dans lesquelles les traitements sont efficaces.

Je vous remercie pour vos informations

Bruno

PS : il habite chez sa mère et au quotidien bien sûr il est invivable.

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1 réponse


Moderateur - 13/04/2016 à 16h50

Bonjour Bruno,

La "désintoxication radicale" c'est souvent le souhait tout à fait compréhensible des proches des usagers de drogues. Cela reflète malheureusement aussi souvent une incompréhension de ce qu'est la dépendance aux drogues en général, aux opiacés en particulier. En effet, si techniquement on peut sevrer "radicalement" votre fils, dans la pratique c'est faire trop peu de cas de "l'esprit". Votre fils a ses raisons pour s'être plongé dans le monde de la drogue, il subit aussi des influences, il n'est peut-être pas armé pour affronter la vie quotidienne et ses soucis sans drogue, il aura à faire face aux tentations et à l'envie d'en reprendre. Bref, sans préparation, travail de soutien psychologique et volonté ferme d'en sortir, dès la cure "radicale" réalisée il y aura toutes les chances qu'il se précipite sur la première occasion pour en consommer. De plus à cette occasion là il sera exposé à un risque maximal d'overdose car c'est au moment des rechutes après un sevrage que les usagers d'héroïne y sont les plus vulnérables.

L'option 2, c'est-à-dire la reprise du suivi au long cours avec le centre d'addictologie, même si c'est plus long et que cela ne garantit pas qu'il arrête tout de suite, semble être la meilleure voie. L'arrêt cela se construit, s'étaye dans le long terme si on veut que cela réussisse. Plus que tout il est indispensable qu'il soit impliqué et qu'il souhaite évoluer. L'évolution n'est pas forcément le sevrage. Cela peut être la substitution, la diminution progressive, le changement de mode de consommation vers un mode où il réduit les risques, etc. Il y a mille et une manière d'améliorer déjà la situation actuelle, bien avant d'envisager le sevrage. C'est en fait à lui, avec l'aide du centre d'addictologie, de construire son parcours vers un recouvrement satisfaisant de sa qualité de vie.

D'ailleurs vous ne dites rien de ce qu'il veut lui, ni de comment sa consommation lui porte préjudice aujourd'hui. Cherchez d'abord le dialogue avec votre fils et à mieux comprendre les contraintes que lui imposent ses dépendances. Un jour il arrêtera sans doute mais pour y arriver un parcours doit être fait, ce chemin il ne l'a peut-être pas encore commencé bien que l'on puisse tout de même mettre à son actif le fait qu'il ait, à un moment donné, consulté dans un centre d'addictologie, passé son permet et trouvé un job. Il y a eu des efforts.

Je note enfin que vous vous plaignez qu'il dépense tout son argent là dedans alors que par ailleurs il est hébergé chez sa mère et qu'il gagne un salaire. Il a donc théoriquement les moyens de se payer son propre logement (si le salaire est suffisant). C'est à sa mère et vous-même de vous reposer la question des conditions de vie que vous lui offrez et de ce que cela lui permet de faire ou non. S'il se retrouve en situation de devoir s'assumer financièrement il aura moins de liberté pour s'acheter de la drogue. Cela ne le fera pas arrêter mais cela l'obligera sans doute à faire d'autres arbitrages.

Cordialement,

le modérateur.

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