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Il a commencé par le cannabis.
Une « petite fumette », comme on dit avec légèreté. Un truc que beaucoup banalisent.
Mais moi, j’ai vu tout de suite le regard changer. J’ai vu son absence s’installer. Son âme reculer d’un pas.
Puis ce fut les allers-retours à l’hôpital. Les angoisses. Les tentatives de suicide.
Et un jour, il a trouvé des forums. Des sites où l’on apprend à se détruire avec méthode. Où l’on partage des doses comme d’autres partagent des recettes de cuisine.
C’est monté en flèche. Tramadol, opiacés, cocaïne, héroïne… Et cet hiver, le mot qui glace le sang : le crack.
Alors j’ai pris une décision de mère. D’instinct. De survie.
Je l’ai arraché à la France, à son environnement, à ses mauvaises habitudes.
Je l’ai emmené loin. Dans un pays où l’on soigne autrement. Où l’espoir prend une autre forme, moins administrative, plus humaine.
Et ça a marché. Il a repris pied. Lentement. J’ai cru qu’on y arrivait. J’ai cru.
Mais il y a quelques jours, il est retombé.
Depuis, il dort. Vingt-quatre heures qu’il est là, dans ce lit. Immobile.
Et moi, je ne sais plus quoi faire. Je suis là, debout, à côté de lui. Mère d’un enfant qui ne m’entend plus.
Je suis déchirée. Vidée. Silencieuse.
Mais je sais que d’autres mères vivent ce même silence.
Je sais que quelque part, dans d’autres chambres, d’autres cuisines, d’autres voitures garées au bord de la route, il y a des femmes qui pleurent sans bruit.
Alors je vous le dis, à vous : je vous comprends.
Votre douleur est la mienne.
Et même si nous sommes à bout, nous tenons. Parce que l’amour d’une mère n’a pas de point final.
Tara samedi 19 juillet 2025 19:04:58