Olivier 54150 - 13/10/2022 13:53:00

Bonjour NF1534

La peur de la rechute, je l'a vie aussi et c'est sûrement la croyance que je vais encore avoir besoin du produit dans l'avenir.
Donc c'est important de comprendre, savoir que je n'ai pas besoin de ce truc, plus jamais.
Si je prends mon abstinence à l'alcool comme référence, je dirais que c'est en traversant moultes épreuves sans avoir besoin de boire que j'ai renforcé ma non consommation. 24 ans sans une goutte d'alcool, c'est pas rien.

Quand j'ai arrêté le thc en 2014, malgré mes 15 bédos par jour depuis plusieurs années, ça été plutôt vite et bien. En à peine 4 mois tout étaient réglé. Plus de traitement, la fierté d'être sortie de ce truc, une sérénité retrouver suivi de pas mal d'événements heureux. (Congé sabbatique, achat immobilier, découverte de ce site, rencontres extraordinaires...)
J'étais très loin d'imaginer une éventuelle
re consommation. Alors dans quelles circonstances j'ai pu ce moi d'août 2018 penser qu'un joint me ferait du bien ?

C'est une histoire intime, c'est l'histoire d'Almarita pour les modérateurs qui s'en souviennent
Une rencontre qui m'a fait vivre l'inédit. Je parle d'émotions. Des trucs que je n'aurais jamais pu imaginer.
C'est dans l'incapacité de comprendre ces émotions, autant positives que négatives mais dans un spectre jusque là inconnu que j'ai dis oui, cela me ferais du bien.

Bien sûr ça a fonctionné, la finalité de tout psychotropes étant d'éteindre ce feu d'émotions. C'était ça ou brûler vif.

Passion, honte, chagrin, incompréhension, choix impossible, émotions contradictoire... le thc cette fois-ci ne me servais pas de substitut à l'alcool mais à une personne.

J'ai appris et vécu que la dépendance à une personne pouvait être la pire de toute, la plus douloureuse.
Michel Raynaud l'explique très bien avec son livre "l'amour est une drogue douce en général" expérience d'imagerie cérébrale à l'appui.
Il suffit d'identifier l'extraordinaire de ce que l'on vie à l'intérieur de soi à cette personne. Le piège parfait pour les humains.

Je dois absolument comprendre que ma chimie neuronale ne dépend que de moi, que j'en suis responsable. Sortir enfin d'une certaine victimisation.

Il me semble aussi important de ne pas sous-estimer le produit. Notre relation à lui qui est très personnel.
Certains peuvent fumer trois joints par ans, pas moi. Boire un seul verre d'alcool, pas moi.

Autant mon arrêt en 2014 a été radical autant ma reprise fut ambiguë en 2018. Tentative d'une consommation maîtrisé, arrêt, rechute, arrêt, rechute...
Voir https://www.drogues-info-service....teurs/Re-re-arreter-les-psychotropes
Je crois que l'important est que je n'ai jamais re fumé au même niveau qu'avant 2014 (15 par jour)

C'est nous qui faisons la dureté du produit, c'est personnel.
Il peut arriver que la nourriture soit une drogue dur, surtout ce n'est pas un choix.
Alors le p'tit joints, le p'tit verre qui fait pas de mal, faut arrêter avec ça et banir ces pensées pièges. Plus de drogue douce ou dur... C'est un poison pour sois, ou pas.
C'est le minimum à comprendre.

Aussi, et tu en parles très bien :
Accepter d'aller mal sachant que ça ne vas pas durer.

""Si notre regard portait au-delà des limites de la connaissance, et même plus loin que le halo de nos pressentiments, peut-être recueillerions-nous avec plus de confiance encore nos tristesses que nos joies. Elles sont des aubes nouvelles où l’inconnu nous visite. L’âme, effarouchée et craintive, se tait : tout s’écarte, un grand calme se fait, et l’inconnaissable se dresse, silencieux.""
-Rainer Maria Rilke:
Extrait de "Lettres à un jeune poète"

Encore merci pour cette découverte du PAWS. C'est mettre un nom sur la complexité à revenir à l'homéostasie, s'il n'y a pas vraiment de règle car c'est en fonction des personnes et des moments sa vie, c'est donner du sens. C'est important.

Donner du sens peut nous extraire d'une certaine passivité, donner l'impulsion et agir pour aller mieux.
J'ai cherché un peu, mais si tu as un lien sur le sujet, je prends

À très vite
Oliv