vivredansleclean - 11/09/2015 17:17:31

Salut a toi ! Je viens de lire ton post, je me suis inscrite aujourd'hui sur ce site.
Je sais a quel point c'est difficile de se confier a des gens qui sont finalement proches, la est le cœur de notre maladie, car oui la dependance est une maladie (j'ai été plutôt soulagée d'apprendre que je n'etais pas folle)
en tant que dépendante, j'ai beaucoup de mal a exprimer mes emotions, alors je garde tout en moi, puis je consomme dessus. Mais ca c'etait avant.

Je vais te parler un peu de moi, car c'est ce que j'apprends a faire depuis 6 mois!

J'ai commencé a fumer a l'age de 15 ans, pas d'evenement particulier a ce moment la, j'ai commencé a fumer seule par contre, donc ca a ete tres vite l'escalade. Je suis sortie du systeme scolaire l'année qui a suivi...
J'ai commencé m'isoler de plus en plus chez mes parents, et il m'etait impossible de passer 24h sans fumer, tout mon emploi du temps tournait autour de ca. A quel h j'allais devoir aller voir mon dealeur? est ce qu'il sera dispo avant que je sois a sec? si je n'en ai plus, comment je vais faire pour dormir?
t'as surement du connaître les nuits blanches pour cause de panne, ou le bon vieux somnifere pour essayer de remplacer..
Je commençais aussi a mettre des plans a mes proches, presque tout le temps, parce que je preferais rester chez moi a consommer, puis plus le temps passait et moins j'etais a l'aise en societé.
Pour ce qui est du sommeil, je pensais que ca m'aidait a dormir (a manger aussi, la foncedalle on connaît bien) puis sur les dernieres années c'etait cauchemars a répétitions, je refusais de dormir la nuit, j'aimais beaucoup trop l'ambiance nocturne.
il y'a 2 ans, je l'ai dis a ma mere, car j'en pouvais plus de m'enfoncer dans mes mensonges, je pensais qu'elle allait m'extirper de tout ca, et j'ai beau avoir des parents médecins, ils n'ont pas su quoi faire face a tout ca.

Puis est venu le moment ou j'en pouvais vraiment plus de tout ca, j'avais plus de vie, plus le gout a rien, j'en venais meme a chialer un peu partout, au restau, en boite (les rares fois ou j'y allais...) alors j'ai demandé a ma mere de trouver une solution, un jour alors que j'etais dans mon lit, a 17h en pleurs..
Elle a appelé une amie a elle, car sa fille a fait une therapie de 3 mois dans un centre, j'ai pris mon courage a 2 mains et j'ai appelé. J'ai fais un sevrage de 10 jours avant d'y aller, en arrivant a l'hôpital je me sentais soulagée, je faisais enfin quelque chose de bien pour moi. Pour etre honnete, le sevrage physique etait facile, j'ai pas ressenti de manque physique. C'est plus psychologique qu'autre chose.

Le 3 mars 2015 je suis rentrée dans ce centre, pour 3 mois, c'etait tres difficile, mais labas je me suis retrouvé avec 25 personnes comme moi, d'un coup tu te sens bien moins seule.. Et j'ai passé 3 mois a remuer ma merde, a mettre le doigt sur des souffrances d'enfance, ou meme du present. On parlait de nous en permanence, c'etait ca la clé.
Labas, on m'a expliqué que je devais aussi arreter l'alcool (meme si j'etais pas accro) et toutes les autres substances (md, coke ou autre prises de soirées), j'ai pas tout de suite compris pourquoi mais j'ai appliqué bêtement. En sortant j'avais exactement 90 jours d'abstinence de TOUT, c'etait presque impensable.
J'ai passé 3 mois apres ca, en foyer, avec d'autres dépendants, aujourd'hui je suis retournée chez mes parents, j'ai encore pleins de choses a construire, j'ai peur de beaucoup de choses encore, mais je suis clean (depuis 6 mois maintenant), j'ai un super programme, qui m'aide, ou je peux parler de moi, de mes peurs, de mes envies de reconsommer (parce que oui ca arrive souvent) mais un jour a la fois je tiens. J'ai jamais été plus heureuse et fiere de moi que maintenant. C'est long, c'est dur, mais c'est possible.

Si tu veux en discuter, si tu as des questions, n'hesite surtout pas a venir m'en parler, je suis la.

En esperant t'avoir apporté un peu d'espoir pour aujourd'hui.