Riri - 09/03/2021 13:19:48

Bonjour à tous,

Je suis touchée par vos histoires, et cela fait écho à la mienne.
J’ai sûrement moins de vécu que vous par rapport au cannabis mais ce n’en est pas moins difficile.
J’ai commencé à 17ans quotidiennement sans arrêt jusqu’à aujourd’hui, j’ai 25ans, je fumais entre 4 et 15 joints par jour, mais seulement le soir si je travaillais, sinon la journée sur mes jours off.
Je n’avais beau pas beaucoup les charger, au bout de quelques taf seulement je me retrouvais au fond de mon canapé à ne plus pouvoir bouger, parfois même ne plus pouvoir communiquer.
Je suis quelqu’un de très très angoissée depuis toute petite (crises de spasmophilie quotidiennes durant mes études, impossibilité de sortir de chez moi seule même la journée depuis petite aussi). Le cannabis me permettait d’oublier tout ça et de me sentir « bien ».
Seulement la fatigue quotidienne, m’a mémoire qui n’existait quasiment plus (j’avais beau avoir vu un film 2jours plus tôt je ne me souvenais de rien et avait l’impression que c’était la première fois que je le voyais), la concentration qui n’était plus possible non plus. Lors de discussion entre amis, je n’arrivais pas à trouver mes mots, je me sentais stupides et parfois même je n’arrivais plus à réfléchir ou même à penser. Il y avait beaucoup de facteurs qui me disaient d’arrêter.
Je suis en couple depuis 4ans, et mon conjoint a commencé malheureusement à cause de moi. Étant donné que ça fait moins de temps que moi, et qu’il ne ressent pas les mêmes effets, il ne souhaitais pas arrêter. En voyant que j’éprouvais vraiment le besoin d’arrêter il a accepté (j’ai énormément de chance).

Cela fait 5jours que nous avons arrêté. Je me sens beaucoup mieux, même si c’est vraiment très dur le soir. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de moi, de ne plus être moi même, de m’être perdue. Le sommeil est forcément complique, je dors quelques heures par nuits seulement, je me réveille toutes les 30min. L’angoisse est très présente le soir.
Je reste quelqu’un de très positive et je suis super fière ne serait-ce que d’avoir arrêté une journée (c’était impossible avant, pas une journée sans avoir fumé pendant 8ans sauf un arrêt de 1semaine une fois). Je ressens que c’est différent de la fois précédente, que cette fois ci je suis prête et déterminée.
Ce n’est pas le cas pour mon conjoint. Lui est le contraire de moi, quelqu’un de très négatif, impulsif etc. Il n’a pas vraiment de passion dans la vie en tout cas pas d’échappatoire et j’ai peur que ça le détruise mais qu’il ne veuille pas me le montrer.
Avez vous des conseils à me donner? C’est censé être plus facile d’arrêter à deux et pourtant nous sommes tellement différents que je n’en suis plus si sûre.

Je reste positive, je compte les jours, les premiers sont sûrement les plus difficiles, mais la fierté est tellement présente que c’est très motivant.

Je n’imagine pas que je pourrais reprendre un jour, même si l’envie est forcément toujours là. J’ai l’impression que ça m’a détruit ces 8 années, que ça a amplifié toutes mes angoisses, et que je dois totalement me reconstruire.

Merci pour vos témoignages plus qu’encourageant.

Bon courage à toutes les personnes en sevrage, ou qui souhaitent arrêter, je vous donne toute ma force et ma positivité.