overlord_ - 06/03/2021 09:50:20

Bonjour à tous,

Je relance cette discussion pour y apporter mon témoignage et vous encourager à persévérer dans votre décision d'arrêt.

J'ai commencé à fumer tous les jours comme la plupart d'entre vous vers 17/18 ans (premier joint à 15 ans). J'en ai bientôt 39 et mis à part quelques périodes d'arrêt de maximum 2 mois, le cannabis a été mon compagnon de tous les soirs (parfois dès le matin selon les périodes), avec mes amis fumeurs mais surtout seul dans ma petite bulle, pour l'apéro, pour mater un film, dessiner, lire...

Après les délires du début entre potes, la beuh a été mon échappatoire, ma récompense après le boulot, mais aussi mon auto-médication pour gérer (ou plutôt fuir) une sorte d'anxiété, une timidité, un manque d'affirmation et des problèmes familiaux dont j'ai toujours souffert... Évidemment j'ai vite compris que ça ne faisait qu'empirer les choses mais si vous êtes ici, vous savez tous que la dépendance et le côté "pervers" de cette substance vous maintient dans votre zone de confort , dans vos petites habitudes de plaisir, de fuite et de remise au lendemain...

Loin de moi l'idée de diaboliser cette plante ou de généraliser mon rapport avec elle mais il ne fait aucun doute qu'il est grand temps de m'en défaire car elle m'aura fait plus de tort que de bien.

Aujourd’hui, ça fait un peu moins d'un mois que j'ai décidé d'arrêter complètement et définitivement (?) bien décidé à reprendre ma vie en mains, à retrouver toutes mes facultés, ma joie de vivre, à ne plus procrastiner, à voir mes problèmes en face et à initier le changement qui me fait défait depuis si (trop) longtemps.

Le bilan de ma vie de fumeur est teinté d'un sentiment de gâchis : vie professionnelle qui ne me convient plus, vie sentimentale chaotique, solitude et sentiment dépressif face à ce constat mais je maintiens l'espoir d'une vie meilleure dont l'arrêt total du cannabis est la première étape indispensable.

Outre la première semaine qui a été un enfer (insomnies, anxiété, irritabilité...), je suis toujours un peu dans le brouillard mais je sais qu'après 20 ans de fumette quotidienne, le sevrage est encore long (certains parlent de 8 mois, même si on a tous des histoires et des cerveaux différents).

Le sentiment de solitude et de déprime est bien présent mais je fais en sorte de les apaiser en faisant du sport, en méditant, en voyant des amis non fumeurs et en m'obligeant malgré la déprime (et le manque de motivatio qui va avec) de faire des choses constructives qui me font du bien. Bref, prendre soin de moi. Rester en mouvement pour ne pas tomber. Pas toujours évident en cette période bizarre mais il semble que le ciel s'éclaircit tout doucement.

Voilà, merci de m'avoir lu. Je serai heureux de lire vos réactions, autres témoignages d'arrêt et encouragements si le cœur vous en dit.

A tous ceux qui souffrent des effets du sevrage, tenez bon ! Soyez patient, proactif et ne lâchez rien! Je suis persuadé que l'arrêt est salvateur et va nous permettre de retrouver cette flamme qui sommeille en nous vers une vie en adéquation avec qui nous sommes vraiment. Une vie plus joyeuse, plus libre et plus heureuse.

Bonne journée à tous!