Profil supprimé - 18/02/2013 à 13h09

Bonjour,
Je viens de lire votre message qui m'a particulièrement touchée puisque je suis la maman d'une fille de 14 ans qui en est à sa 11ème fugue depuis le mois de novembre...
La dernière date de ce week end et elle a volé de l'argent dans le sac de sa grand mère pour acheter de quoi se faire quelques joints...
Vous avez un gros avantage sur elle, c'est que vous êtes conscient de votre dépendance et que vous avez le souhait d'arrêter, même si ce souhait n'est pas permanent.
Bon courage, j'espère que vous trouverez assez de force pour tourner le dos à tout ça.

Profil supprimé - 20/03/2013 à 10h54

Bonjour Mademoiselle. Je suis un papa qui connaît malheureusement bien la question. Mes enfants sont tombés dans le piège de la drogue. Cela a tout détruit. Notre lien, notre famille, et ma femme a fait une tentative de suicide. Elle n’en pouvait plus. Plus aucun dialogue ou écoute possible. Et ce dans les deux sens. Je ne viens pas vous raconter mon histoire en particulier (blog, réactions aux actualités, bouquin, etc…) je viens tenter de vous apporter une part de discours que j’ai en vain essayé d’apporter à mes enfants. La différence entre vous et eux, c’est que vous avez compris ! Vous êtes consciente de cette manipulation de l’esprit. Et c’est énorme. Et c’est cette conscience qui va vous faire gagner le round ! Quelle que soit la drogue, toutes sont là comme autant de pièges de l’esprit. Elles sont là pour
diminuer, réduire, et embrouiller. Elles empêchent le jugement, le ressenti. Elles privent de l’esprit d’analyse, de l’acuité naturelle de l’être humain à réagir. Elles manipulent. A l’adolescence, parce qu’on le fait croire, on vous le fait croire à vous les jeunes, on pense que c’est l’acte de rébellion souverain, rébellion à la famille, rébellion à la société, rébellion aux ordres, dépassement d’interdit, or c’est totalement faux. Il n’y a aucune rébellion dans ce geste, si ce n’est une soumission inconsciente à un avilissement de l’être humain et de ses capacités. Je ne vais pas appeler cela un avantage, non pas du tout, mais le petit « moins », c’est que la dépendance physique, même si elle est réelle au même titre que le tabac, est totalement « dépassable »,contrairement aux drogues dites dures. La dépendance est dépassable aussi, mais plus difficilement car il y a dépendance physique forte. Avec le cannabis, l’herbe, elle est surtout liée à la peur. La peur de vivre. La peur du quotidien. La sempiternelle question qui amène à refaire le geste : « comment je vais pouvoir vivre sans ? ». Cette peur est sournoisement distillée par les toxiques du canna. Dites vous bien qu’elle ne vous appartient pas. Pour aider mes enfants, j’ai cherché à comprendre et j’ai rencontré des personnes,maintes et maintes fois, et chaque fois, ou la plupart du temps en tout cas, toutes
ont reconnu après avoir arrêté, que cette peur est totalement injustifiée. Elles se sont aperçu, juste à peine quelques jours après, leur organisme nettoyé, une fois les toxiques évacués, (boire beaucoup d’eau, en permanence), que cette sensation de peur du quotidien avait disparu. Ce sentiment d’impuissance aussi.Et même mieux que ça, elles reconnaissaient que retrouver leur réactivité, leur esprit aiguisé, leur vivacité, quel que soit leur quotidien, était un réel plaisir déjà, mais aussi que ce sentiment de puissance sur les évènements leur
rendaient leur joie de vivre. Surtout poursuivez dans votre décision. Continuez à en parler autour de vous, vous faire aider. Arrêtez progressivement si vous le voulez, mais arrêtez je vous en conjure. Vous êtes consciente, et c’est cette conscience là qui va vous tirer de ce gouffre là. unpereencolere