loloba - 18/07/2025 à 16h07

Bonjour, je suis dépendant au tramadol et en effet arrêter est un enfer, comment cela se passe avec du sub ?buprénorphine? est ce que c’est érable du coup? on arrête d’un coup le tramadol et on prend cela et on a pas d’effet de sevrage?

Ancienaddict - 23/11/2025 à 12h55

Bonjour,
Quand on est au plus mal on a tendance à témoigner et se plaindre mais quand ça va mieux on omet de le dire, alors pour tous ceux qui se battent, qui doutent qui sont au plus bas voici un témoignage qui, j'espère, vous donnera un peu d'espoir.

En 2021 suite à un gros accident qui m'a provoqué une fracture avec déplacement du calcaneum à la cheville, on m'a prescrit de l'ixprim pour soulager ma douleur. Cette phase de ma vie n'était déjà pas joyeuse alors j'ai trouvé dans le tramadol un réconfort et une béquille physique et morale.
J'en ai pris pendant 4 ans, en augmentant la dose progressivement, au plus haut de ma consommation j'en étais à 15 cachets par jour. J'ai tenté de baisser la conso, j'ai consulté une psy qui m'a fait un programme de réduction progressive mais je n'ai jamais réussir à m'y tenir.
A chaque fois que j'ai tenté, les effets du manque étaient si violents que j'ai vite rechuté.

Puis un jour de mars 2025, j'ai décidé que ça en était trop, j'ai rassemblé toutes mes forces et mon courage et j'ai pris la décision d'affronter mon addiction. J'ai profité d 1 semaine de congés pour arrêter brutalement et définitivement. Pour m'aider dans ces jours qui je savaient allaient être rudes, j'ai acheté un anti diarrhéique et antivomissement, du paracetamol et un régulateur de tension artérielle.

Les 5 premiers jours étaient infernaux. Sueur, douleurs, insomnie, bouffées de chaleurs, perte d'appétit. J'étais au plus bas, mais c'était décidé qu'importe le manque, qu'importe les symptômes j'allais y arriver. Plus jamais, j'en avais marre de cette prison chimique.
Ce fut éprouvant, dur, j'ai douté, pleuré, mais j'ai tenu le coup. Puis j'ai commencé petit à petit à aller mieux, plus de palpitations, plus de sueur, le plus dur c'était la nuit. Je ne trouvais pas le sommeil, parfois j'avais chaud parfois froid, je cogitais, mais hors de question de replonger, dès l'aube je sortais de chez moi marcher un peu, ça me faisait du bien, même si après une petite promenade de 20 minutes j'étais essoufflé.

Aujourd'hui je suis clean depuis 8 mois et je n'ai jamais était aussi libre. Je dors bien, je mange bien, je suis sorti de cette prison d'addiction. Je n'ai plus aucun symptôme. Je n'ai plus aucune tentation. Je me suis fait la promesse de ne plus laisser aucune addiction dicter mes choix. Et je revis.

Petite précision: on m'a proposé un traitement de substitution (méthadone) mais j'ai pas voulu troqué la peste pour le choléra.

Je me suis sevré à la dure, seul, ce fut dur, très dur mais Aujourd'hui j'ai retrouvé ma liberté et ça valait tous les sacrifices du monde.

Courage à vous tous. La volonté est votre seul salut.