Bonjour à tous, et merci d’avance à tous ceux et celles qui me répondront ou qui liront simplement mon témoignage. J’ai besoin d’aide et espère pouvoir en trouver.
J’ai 27 ans, et jusqu’à mes 21 ans j’étais vraiment très éloignées de tout ça. Jamais touchée à la drogue, je ne sortais pas, j’avais une vie simple métro/boulot/chéri et j’étais heureuse. Puis à 21 ans, mon copain me quitte et dans ma recherche de reconstruction je me mets à sortir en boîte et bar, toujours à l’écart de l’alcool (je n’aimais pas ça). Je rencontre un beau garçon, 10 ans plus vieux, il me charme et mon jeune cœur fraîchement brisé accepte volontiers. Seulement, problème : cet homme à de gros soucis avec la justice et la drogue (il a vraiment tout essayé) et il est accros et dealer de ketamine depuis longtemps. Il me fait croire qu’il cherche à arrêter, il cherche la redemption, et moi qui ai le syndrome de l’infirmière je le crois et fais tout pour l’aider. Je l’héberge, lui trouve un boulot, et c’est parfait pendant 2-3 mois jusqu’à que je découvre que dans mon dos, il continuait son trafic et ce servait de mon logement pour stocker et recevoir ses clients. De plus en plus, il m’impose visuellement sa consommation, m’oblige à le voir complètement hors de son corps (en khole pour les connaisseurs) et de surcroît il enchaîne les infidélités, toujours avec une puissante excuse : la drogue. Il est très doué pour me manipuler, il fait des promesses, je pardonne, et ça recommence et continue pendant 2 ans. Sans parler des nombreuses infidélités et de l’argent qu’il me volait pour financer son trafic, j’ai commencé doucement à mourir de l’intérieur. Et un soir, après une soirée, j’hésite entre me laisser effondrer et lancer une dernière bataille alors que je découvre une énième infidélité. Je veux que ma peine cesse, et je prends une trace de ké, dans l’espoir que mes émotions se déconnectent, et que dans un second temps peut-être il ait le déclic d’arrêter en voyant ce qu’il m’avait fait faire. Bien évidement comme je n’étais qu’un outil, il n’a pas regretté une seconde, et moi j’ai petit à petit pris goût à la déconnexion de mes emotions que m’offrait la ké. J’ai fini par le quitter et révéler mon addiction à mes amies, qui m’en ont énormément voulue, je les dégouttais, elles m’ont menacées à plusieurs reprises de me virer de leur vie si je continuais. L’engrenage de mon addiction était déjà lancée, je ne pouvais pas les perdre, je leur ai juré d’arrêter mais je n’ai jamais réussi.
Année après année, j’ai développé une énorme accoutumance, si bien que l’alcool et venu se rajouter car les traces ne me faisaient rien. Vraiment rien, je crois que ce n’était que placebo, et pourtant je ne peux pas m’en empêcher.
Quand je ne consomme pas, c’est simple c’est comme si je ne voulais plus vivre. Je reste dans mon lit à scroller les réseaux sociaux sans bouger, je m’éloigne de tout le monde.
Quand je consomme, je ris, je souris, je fais toutes les activités qui me passionnent.
Je ne suis pas addict qu’à la drogue, je suis addict au bonheur, et elle me fait croire qu’il n’y a qu’elle qui peut me l’offrir.
J’ai 27 ans et j’ai déjà gâché mes plus belles années. Aujourd’hui, je suis bien décidé à ne pas laisser la personne qui m’a mise là dedans gagner, et c’est un petit pas, mais cela fait 2j et 8h que j’ai jeté ma conso. Pas de craving physique, juste une profonde dépression.
J’espère pouvoir échanger avec vous,
Avec toutes les amitiés,
Ephopa