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Re !
Oui, j'ai fait une tartine, mais cela fait un moment que j'y réfléchis. Pour moi aussi, c'est une réflexion intéressante.
Je l'avais commencée, puis laissée tomber parce que visiblement, la plupart des soignants que je croisais s'en foutait : ils savaient mieux que nous.
Certains toxs pensent que les ex-toxs savent mieux que les soignants.
Je pense que c'est la somme de toutes ces expériences, pratiques et théoriques, qui fera avancer la chose.
Je pense que c'est aussi trop compartimenté, qu'il y a même des guerres de position néfastes entre psychologue et psychiatre, psy et neurologues, alors que justement, tout entre en ligne de compte dans ce combat contre l'addiction en général.
La génétique, la biochimie du cerveau, la psychiatrie ET l'anti-psychiatrie. Et les ex-toxs bien sûr. Et qu'il faut regarder ce qui fonctionne au niveau mondial et pas juste local.
Je sais trop bien qu'il y a un immense travail à faire !! Quand je vois qu'aujourd'hui encore, beaucoup de gens, au lieu de parler de dépression, psychose, bipolarité, disent " c'est les nerfs " une expression qui remonte au 18eme, ben, ça fait peur !!
J'ai l'impression que chacun possède un petit bout de la solution, mais que faute de moyens, et pour des questions d'ego et de spécialité, ils campent sur leurs positions.
Au USA, le point positif c'était :
les soignants avaient une vraie expérience et s'en étaient super bien sortis - une des soignantes (je ne sais pas quel était son statut) avait fumé du crack et s'était prostitué, l'autre avait était un ex très alcoolique, etc...
On était pas mal occupé, par groupes, basés sur le système des alcooliques anonymes et des exercices pratiques - et des thérapies psys et comportementales.
Le mauvais point : on était en dortoirs de vingt, côté male/female et une grande salle commune. Mais il n'y a jamais eu de bagarres ou de tension, peut être parce que, deuxième mauvais point, le "stage" ne durait que quinze jours, trois semaines max, et il y avait une liste d'attente longue comme le bras. Donc les gens savaient pourquoi ils étaient là, et que au moindre faux pas, c'était la porte.
Et n'avaient pas le temps de se reconstruire suffisamment pour se mettre à flirter.
Une forte présence de la religion, propre aux alcooliques anonymes, avec une prière au début. Depuis, j'ai lu que la foi, croire en quelque chose, était un facteur important pour éviter la rechute. Je pense que c'est juste : je ne crois pas aux religions d'état, mais pour la première fois, j'ai rencontré une sorte de foi, de certitude, sur le fait d'être mère et d'avoir un enfant. Je ne me pourrissais plus la vie avec des questions pseudo-existentielles, je savais pourquoi j'étais là, et tout était beaucoup plus simple. Il me semble que c'est ce que la religion apporte à quelqu'un qui a la foi : appartenir à une famille ou à un groupe, avoir des certitudes, donner un sens à sa vie et à ses actes - entre autres.
Ce que m'a apporté l'HP français, en plus d'apprendre à jouer à la belote et au tarot, et d'avoir l'occasion d'en apprendre plus sur les diverses pathologies mentales et la nature humaine, c'est un lit à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit - et je crois que cela m'a parfois sauvé la vie.
Des portes entre moi et la came.
Certains infirmiers psys avec qui je pouvais parler
Les journées s'étiraient, levés à huit heures, à onze heures visite de l'interne ou du psy dans les chambres, plus pour former la cohorte des étudiants qu'autre chose.
Une fois tous les deux jours, une demi-heure de rendez vous avec le psychiatre, plus là pour doser le traitement que vraiment entamer une thérapie verbale.
Et les réflexions et les soupirs de la plupart des infirmiers, qui étaient là pour donner des médicaments à des patients et pas s'occuper de tox. Mais vraiment.
Eux avaient signé pour travailler en psychiatrie, c'est à dire préparer les médicaments, noter les symptômes, gérer les patients et passer les consignes. Pas discuter avec les patients, et surtout pas des toxicomanes.
Il faut dire que cette ville, c'est le trou du cul du monde - mais je l'adore !! Un des taux de délinquance les plus bas de france, presqu'autant de vaches que d'habitants, même si cela a changé ces dix dernières années.
Je crois que le centre méthadone a ouvert en 90, et le demi-pavillon peu après, avant ça, il n'y avait rien.
Je pense que cela évolue - heureusement - mais il reste que le "ton" est donné par le chef de service, c'est lui qui oriente la façon dont les patients sont perçus.
Et quand je suis arrivée enceinte, le psy m'a dit d'accoucher sous x. Vu mon passif, je ne m'attendais pas à ce qu'ils m'accueillent à bras ouverts donc je l'ai bien vécu. Il m'a fallu un moment avant de les convaincre. Là, ils ont parlé de miracle.
Aujourd'hui ils parlent de "réussite".
J'aimerais bien que d'autres prennent le temps, comme je l'ai fait, de lister ce que l'hp leur a apporté, en positif comme en négatif. Ou le centre, ou la post-cure dans laquelle ils étaient.
Perso, on m'a jamais parlé de post-cure par exemple. Ils devaient estimer que je n'étais pas prête.
Question au modérateur : pourquoi certains psys pensent qu'il ne faut pas de mixité ?
Si vous avez le temps, à l'occase, cela m'intéresse !!
bonne journée à tous
bluenaranja
Profil supprimé vendredi 06 janvier 2012 16:09:26