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Moderateur - 27/07/2021 18:20:38

Re-bonjour,

Chaque entreprise ou institution qui a mis en place un protocole de dépistage des stupéfiants adopte un peu sa propre manière de faire. Mais en effet, pour un salarié, lorsque le dépistage est prévu et qu'il est positif il doit pouvoir avoir la possibilité de faire faire une contre-expertise. Cette contre-expertise n'est vraiment utile que s'il n'a pas consommé de drogue et qu'il pense donc que le premier test a rendu un "faux positif". Pour lui le test s'est trompé et il veut pouvoir le prouver. En revanche si le premier test rend un résultat cohérent avec ce que fait ou a fait la personne (par exemple le fait d'avoir consommé du cannabis), alors la contre-expertise est inutile : elle ne fera que confirmer le premier résultat.

En fait la contre-expertise est surtout un changement de méthode. Alors que le premier test est facile à mettre en œuvre et le résultat rapide mais "grossier", le second "test" est en fait souvent une analyse toxicologique plus longue à mettre en œuvre mais beaucoup plus précise. L'analyse toxicologique est capable d'identifier précisément les stupéfiants présents dans l'échantillon (souvent un échantillon de sang mais cela peut aussi être de la salive ou un cheveu ou de l'urine à nouveau), à la molécule près et en donnant la quantité précise qui est présente.

Oui le THC reste moins longtemps dans le sang que dans l'urine pour une consommation occasionnelle où les phénomènes de stockage du THC n'entrent pas en ligne de compte. Mais c'est désormais moins le cas pour les consommations régulières : le cannabis a été stocké et, après l'arrêt, il est progressivement libéré, ce qui implique qu'il repasse, en petites quantités, dans le sang. Or, les méthodes d'analyse toxicologiques ont fait de tels progrès qu'elles sont capables aujourd'hui de dépister ces infimes traces de THC dans le sang. Alors qu'il y a quelques années nous n'annoncions que des délais de dépistage de quelques heures dans le sang quelle que soit la consommation, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Pour les consommateurs réguliers intensifs qui arrêtent on peut retrouver des traces de THC ou de THC-COOH dans le sang de façon certaine jusqu'à 30 jours après l'arrêt. Mais cela dépend aussi des métabolismes (donc des personnes) et du moment de prélèvement de l'échantillon.

Mais malheureusement, vous concernant, l'essentiel n'est pas là : vous n'êtes pas encore salarié de l'entreprise ou de l'institution dans laquelle vous souhaitez rentrer. Vous n'avez donc pas les mêmes droits qu'un salarié. Si vous en avez la possibilité je vous invite donc à vraiment vérifier que vous avez bien le droit à une contre-expertise en cas de résultat "positif". Il est possible que non, que l'entreprise ou l'institution se contente de vous dire que vous ne pouvez pas être embauché pour l'instant au vu du premier résultat "positif". Vous pouvez être invité à tenter votre chance une autre fois, lorsque vos résultats seront négatifs.

Les règles de dépistage des entreprises sont inscrites dans leur règlement intérieur ou dans des règlements spécifiques pour les Institutions. Le service de santé qui procède à l'examen d'embauche ou la DRH peuvent sans doute vous éclairer sur le sujet. Si la procédure de contre-expertise est prévue même à l'embauche le service de santé au travail vous le dira très probablement si votre résultat est positif.

N'oubliez pas, aussi, que les tests de dépistage ne disent pas tout. Par exemple un résultat positif vous concernant dira bien que vous avez consommé du cannabis à un moment donné mais il ne racontera pas qu'en fait vous avez arrêté. C'est peut-être quelque chose que vous pouvez expliquer si le résultat est positif, dire que vous êtes un ancien consommateur et que tout cela est derrière vous. En fonction des personnes que vous aurez en face cela peut jouer... ou pas. Mais rassurez-vous aussi : le résultat du test est soumis au secret médical. C'est le service de santé qui a accès au résultat mais pas l'employeur. Le service de santé déclarera que vous ne pouvez pas être embauché pour raisons médicales sans en préciser la raison. Vous ne serez pas définitivement disqualifié auprès de l'employeur.

Cordialement,

le modérateur.

Moderateur mardi 27 juillet 2021 16:20:39