XIII_ETRANGE - 21/09/2021 00:01:58

Bonsoir Zk63, (et aux autres lecteurs )

Tout d'abord, félicitations à toi. Tu as déjà fait un énorme pas dans ta décision d'aller mieux. Même si actuellement, ton mental t'envoie des signaux contradictoires.

Avant de continuer, j'aimerais moi aussi partager mon expérience de cette douce (et amère) drogue.
J'ai commencé à fumer du tabac vers l'âge de 13 ans. Au début, c'était plus un besoin d'expérimenter, mais c'est vite devenue une addiction. J'ai essayé le joint a 15 ans.

Je ne consommais pas excessivement puis... Des problèmes familiaux m'ont bien vite rattrapé et je me suis retrouvée seule. C'est pile à ce moment là, vers mes 18 ans, que j'ai commencé à consommer régulièrement. Un joint le weekend. Puis un joint le soir. Je vais sur mes 24 ans et tout comme toi / vous, j'ai ressenti le besoin urgent d'arrêter tout ça.

Ma première motivation d'arrêter tout ça, fut les symptômes bien trop angoissants pendant ma consommation. Qui m'ont lentement, mais sûrement, poussée vers une solitude extrême jusqu'à obtenir une jolie et grosse dépression. Cette sensation de vide ultime, je la connais très bien. Ces démons qui attendent derrière la porte que je ferme les yeux... Aussi. J'ai toujours eu des problèmes de sommeil et bref je te passe les détails, je ne connaîtrais sans doute jamais le plaisir de m'allonger et de m'endormir rapidement mdr

J'ai essayé de consulter des médecins il y a quelques mois : médecin traitant, psychologue, sophrologue, puis dernièrement psychiatre. Lorsque ce dernier m'a prescrit un somnifère puissant et des anxiolytiques... J'ai craqué. J'avais envie de tout sauf de déclencher une nouvelle dépendance. Qu'importe. J'écris tout ça pour que vous compreniez la descente émotionnelle vécue.

Mais, ces derniers jours, je vais beaucoup mieux. Faut dire que je me suis remise à voyager (plus peur des contrôles en voiture)
Ce qui m'a aidé aussi c'est que j'ai réussi à arrêter la cigarette il y a un an, lorsqu'un de mes meilleurs potes a fait un AVC malgré ses 21 ans a cause du cannabis et de l'alcool justement. Je ne pensais pas ça possible... Mais, si.
Le joint, c'est plus dur a arrêter. J'ai beaucoup aimé la métaphore utilisée précédemment pour décrire cette relation qui nous lie avec cette drogue, comme de l'amour. Oui c'est totalement vrai...

Toutefois, comme l'amour, on ne peut pas s'oublier soi ! Ce n'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on doit s'infliger des symptômes négatifs sur notre santé. Le cannabis est un peu (a mon sens) un pervers narcissique qui aime a la fois nous réconforter et a la fois nous éloigner de tout.
Lorsque j'en consommais activement (jusqu'à 6/j) je me disais que je n'avais besoin que de ça. Je n'avais plus envie de rien si ce n'est d'être tranquille chez moi à fumer devant la télé, un bouquin, bref tant qu'il était là tout allait bien. Sauf que même ça, chiller, j'ai fini par ne plus l'apprécier.

Ce qui m'a permis d'en sortir, c'est mon goût pour la lecture. J'ai réussi, grâce à tout ce qui est axé sur le bien être, à réapprendre à mon corps ce qu'est le calme, la sérénité, sans me défoncer pour ne plus rien sentir et être anesthésiée. Et je vous assure, la tachycardie et autre palpitations ça me connait... J'ai commencé aussi a me parler comme si je parlais a un ami. C'est con dis comme ça ... Mais je me faisais toujours beaucoup de reproches. Puis j'ai reporté toute la haine que j'avais engendrée envers moi, vers mon "ancien amant", le cannabis. Et ça a marché. Pour moi.

Pourtant, ça reste très dur. Je sais que l'impression horrible qu'on y arrivera jamais ne partira pas de si tôt malgré mes semaines sans conso. Alors voici mes conseils, si tu sens que tu es vraiment sur le point de craquer, va au tabac du coin et achètes toi du cbd. Ce sera bien mieux que d'en reconsommer avec du thc. Si tu te sens assez forte pour te passer de l'acte de fumer, je te conseille de te trouver UN truc qui te réconforte ET fais du bien à ton corps. Pas question de remplacer une addiction par une autre donc évite alcool, caféine, tabac, médoc etc. Si tu es sportive, cours, boxes, nages... Si tu aimes le cinéma, va te balader près du théâtre ou renseigne toi pour faire une activité en rapport. Si tu aimes être seule, va te ressourcer en forêt. Qu'importe ce que tu fais tant que ça te fais du bien. Je sais que c'est dur à entendre, mais je t'assure que c'est ce qui me permet de tenir aujourd'hui, demain, après-demain... jusqu'à, un jour je l'espère, ne plus du tout y penser.

Si tu craques, cesses de te blamer, mais donnes toi les moyens de ne pas recommencer. Si tu as quitté ton travail, ce n'était sans doute pas ce qui te fallait, alors motives toi, enfiles tes baskets et va à la recherche de ce qui te fait vibrer.
Et si tu n'as toujours pas la motivation après mon témoignage, lis en d'autres jusqu'à trouver celui qui te permettra d'aller mieux.

N'aies plus peur d'échouer et commences à croire en toi.
Comme je le disais dans ma première phrase tu peux déjà être fière de toi car commencer à arrêter c'est le plus grand pas. Les suivants sont fatiguants, mais tu y arriveras.

PS : Lorsque tu t'en sentiras capable, il faudra sans doute également affronter ce qui t'a fait tomber dedans. Peu importe ton vécu, tu mérites d'aller bien. Les personnes qui t'aideront ne seront pas aussi nombreuses que celles qui te feront du mal, mais si toi tu te soutiens, tu y arriveras.

Je t'envoie de la force !!