bonjour et merci pour l'attention que vous pouvez apporter par la réponse a des questions et ce que ce soit par ecrit ou par oral via le téléphone , car je suis un "pestiféré" pour beaucoup de persone de mon entourage ou disons plutot de ce qu'il en reste : rien . donc vous etes parfois mon seul lien avec ce qui s'appelle la société , dont je ne fais plus parti depuis fort longtemps . Je suis préocupé par une consommation qui ne cesse d'augmenter , je ne suis jamais satisfé et je consomme tout et n'importe quoi a partir du moment ou je peux obtenir ne serais-ce qu'un petit flash . je suis un perdu car je sais que tout ce que je prends mais nuisible et j'ai les bras completement sclerose , je ne peuxplus tapper mes jambes sinon elles s'infectent d'un rien , mais pourtant je continue a me shooter , sniffer alors que je sais pertinement que je me détruit . je suis dans un trip d'autodestruction ou les drogues vont me servir de fondement . je suis barré et perdu , je n'arrive pas a trouver d'oreilles à qui faire confiance . la solitude est vraiment de temps en temps insupportable meme si paradoxalement je l'aime aussi beaucoup . Que faire ?

Mise en ligne le 05/05/2012

Monsieur bonjour,

Vous dites à plusieurs reprises que vous êtes perdu, d’un côté vous avez envie de vous en sortir et d’un autre côté « à quoi bon »… Cela fait plus de vingt ans que vous êtes consommateur de drogues, vous êtes allé voir des professionnels en addictologie, ce qui n’est pas rien, et la seule chose que nous savons c’est que vous étiez sous traitement de substitution. Pourtant, ce traitement a été détourné et aujourd’hui encore vous essayez par tous les moyens de retrouver un « petit flash » en vous injectant ou sniffant « tout et n’importe quoi ». Les questions qui se posent alors sont qu’est ce que le flash vous procure ? Quelle fonction a-t-il pour vous ? Qu’est ce qui fait qu’à un moment donné de votre vie, la rencontre avec la drogue vous a apporté un réconfort, une aide, un apaisement etc.

Il peut paraitre difficile de sortir de sa toxicomanie quand on sait qu’à côté de ça il ne reste plus rien (d’un point de vue relationnel ou social). Mais parfois, c’est lorsqu’on se croit dans une situation de « non retour » que les choses peuvent changer. Votre famille pense que vous êtes un pestiféré, a-t-elle tord ? Se rend-t-elle compte que derrière ce corps meurtri se trouve un homme en souffrance ? Il est difficile d’aider quelqu’un qui ne veut ou n’a pas les moyens de s’en sortir par lui-même, aussi nous pouvons supposer que votre famille s’est protégée de cette situation en coupant les ponts avec vous. Mais aujourd’hui, vous, n’auriez-vous pas besoin de l’appui de quelqu’un pour vous aider ? Vous dites que vous ne trouvez pas « d’oreilles à qui faire confiance ». Reprenez contact avec les professionnels du CARRUD ou du CSAPA et faites le point avec eux par exemple. Votre consommation augmente, cela vous préoccupe, il est préférable que vous soyez suivi par un médecin et un psychologue. Vous pouvez également faire une cure afin de vous reposer et de prendre soin de vous. Vous pouvez aussi  contacter les Narcotiques Anonymes afin d’intégrer un groupe d’entraide, au 01.43.72.12.72 (ouvert du 20h à 22h) ou sur leur site Internet : http://www.narcotiquesanonymes.org/

Il nous semble important d’avoir un espace pour vous et échanger avec d’autres. Cela signe l’ouverture, l'engagement... Vous êtes jeune, pourtant vous semblez avoir un lourd passé derrière vous. Vous ne pourrez jamais éliminer ce bagage, mais vous pouvez le rendre plus supportable (tel un baluchon) en allant fouiller dedans, en pliant vos affaires plutôt que de les laisser "en boules". Ce n'est pas un travail facile et rapide, mais c'est faisable, notamment par le biais des autres, en reprenant du plaisir, en retrouvant une place dans la société etc. mais surtout en ayant envie que cette situation d'autodestruction s'arrête.

Avec nos encouragements!

Bien cordialement.