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DENI TOXICO COMMENT ARRIVER A LIBERER LA PAROLE

Par Amandine77

72 réponses


Cecile24 - 01/08/2023 à 21h51

Coucou Lemouvement,

Non tu ne t étales pas t inquiète. Tu as du vécu sur ce sujet donc c est toujours bien d avoir une autre façon de voir les choses, une autre façon de procéder. Merci

Je sais que ça ne doit pas être évident pour lui mais je lui en veux d etre retombe la dedans et encore plus depuis nos dernières vacances ou il avait tenu 3 semaines et sans galerer , tout ça parce qu il ne veux pas couper avec ses fréquentations. J ai pris une belle claque d ou la vente de notre maison qui ne l a même pas fait réagir...

Je sais qu il faut un sacré mental pour t en sortir et je sais aussi que lui ne l a pas , il est influençable et faible . Il fait l homme en sortant avec ses potes , en m ignorant, en se droguant mais pour moi un homme c est quelqu'un qui affronte ses problèmes . Lui , fuit les problèmes qu il crée et après me fait culpabiliser sur mes réactions . Moi je dis toujours ne t embarque pas dans quelque chose que tu sais que tu n arriveras pas à t en sortir.

Bien sur, des erreurs ça arrive c est pour ça qu en 2021 quand il m a annoncé cela j ai essayé de l aider mais quand il a replonge en août 2022 après nos vacances j ai baissé les bras ...

Il consomme du crack et ce toute la journee ... les moments où il est à jeun sont devenus très rares . Le matin , il se lève c est café/ crack , c est toute la journee, et une bonne partie de la nuit ... je dirais qu il consomme 2g / jour où plus .

En fait à aucun moment je le vois essayer de résister ou même triste c est bête à dire et peut etre meme tordu mais j aimerais le voir pas bien au moins ça montrerait qu il essaie...

Pour ce qui est des réactions, je te félicite je ne sais pas comment tu fais pour rester calme et compréhensive car moi je n y arrive plus . Je sais pertinemment que mes reproches , mon état d esprit fermé ne l aident pas mais j en peux plus de tout ça. Quand je le vois avec ses gros yeux comme si ils allaient sortir de sa tête, je me ferme totalement. J ai été compréhensive et j ai fait des choses qui allaient contre mes convictions pensant l aider et en fait je me rends compte que j ai fait pire que mieux ...

Je sais que tes réactions sont les bonnes, que tu as réussi à créer un climat de confiance et de calme chez toi , tu as un tres bon etat d esprit !!!! mais c est devenu au dessus de mes forces

Je travaille à temps plein, je gère mes enfants, la bouffe , la paperasse, la maison et toute cette merde . Je ne sais pas comment je tiens encore debout ...

Le déroulement d un samedi ou d un dimanche : se lève à 12 ou 13h00 parce que les enfants le réveille, mange un truc vite fait, part pendant 2 à 3 heures se defoncer , revient 30 min et repart se d4foncer ou voir ses potes, revient pour se laver manger et repart se defoncer toute la nuit ...

Il a la belle vie !!!!

@ Allegra fait nous juste un petit coucou même si tu n as pas envie de t exprimer.

Lemouvement - 02/08/2023 à 13h58

Hello Cécile,

Il ne travaille plus? Ou il consomme aussi sur son lieu de travail?
Vraiment tu ne peux pas t en vouloir d avoir été compréhensive et d avoir essayé de l aider en 2021. Tu ne peux pas non plus t en vouloir d avoir cherché la vérité, elle serait ressortie de toute façon et peut-être encore plus douloureusement. Tu as fait ce que tu as pu, et ce n est pas ta comprehension qui l a poussé plus loin dans la consommation.
Ceux qui cherchent la substance finissent tjs par la trouver, qq soit le moyen ou la manière.
Je comprends que tu n arrives plus à garder ton calme, c est naturel au vu de la situation et de l absence d amorce de solution de son côté.
Si tu te sens à bout, tu dois te faire confiance sur tes sensations, et prendre du recul avec cette situation que tu ne peux pas changer. Tu n as pas besoin d attendre d aller trop loin avec Toi-même, c est cela se protéger. Et ça ne signifie pas que tu n es pas forte, cela signifie que tu sais t écouter, et si tu reprends du calme et de l énergie nécessaire, tu seras plus à même d affronter la situation. L épuisement te fait sortir de toi-même plus rapidement, et en ça tu ne te reconnais plus.
Je ne pense pas qu il soit bien dans cette situation. Je pense que malgré la defonce dès le matin, il y a tjs des petits bouts de cerveau qui leur envoie la réalité de la défonce ("qu il fait n importe quoi"blunk, mais la défonce vient étouffer cette voix.
Tu ne pourras pas savoir ce qui l a poussé à rechuter (ou je devrais dire à chuter dans une nouvelle substance) après toutes ses années d abstinence.
J ai l impression que les consommateurs d héroine trouvent une correspondance dans le crack, parce que souvent ils vont vers cette drogue.
Peut-être qu il a naïvement cru que ce ne serait pas si grave d essayer et qu il pourrait gérer vu d où il avait réussi à sortir. Mais bon ce ne sont que des suppositions.
Soudainement, je me dis que son contexte psychologique de reprise de drogue est quand mm particulier car il est resté 20 ans abstinent d héroïne. Peut-être qu aujourdhui il a perdu pied car il a sait les efforts à faire, et les crises de manque qu il ne veut plus revivre. Peut-être qu il semble avoir abdiqué parce qu il se souvient à quel point ça a été dur d en sortir. Ca parait souvent plus dur quand on sait déjà à l avance ce qu il faudra traverser, et les ressources qu il faudra mobiliser.
Tu ne peux pas t en vouloir, ça n était pas censé se passer comme ça.
Je ne sais pas si tu peux trouver des temoignages de personnes qui sont sortis de l héroïne mais qui ont rechuté dans une autre substance. Je me dis que peut-être ça pourrait peut-être t aider à qq chose.
Reprendre un traitement de substitution à l héroïne, est-ce que ça pourrait aider à l eloigner du crack? (Je n ai aucune notion ni idée sur ça...). Connais-tu son addicto ou médecin de l epoque qui l a suivi dans sa sortie de l héroïne ? Peut-être qu il pourrait éclairer la situation ou être une ressource extérieure intéressante, mm si ton compagnon ne souhaite pas en voir.
Effectivement, l influence du contexte et la tentation par les autres n aident pas à résister. Je comprends que ça t enerve également. A titre d exemple, lorque mon compagnon était sur des phases de résistance/limitation, ça m énervait bcp qu ils veuille aller en soirée, dans un environnement festif où on allait lui proposer de la cocaïne, où ça le ferait céder, où de lui-même il en demanderait... parce qu après ça relance l envie de conso en solo.
Que se passe-t-il depuis la vente de la maison, vous allez faire des visites ensemble ? Il me semble dans un autre post tu indiquais avoir trouvé un appart mais je ne suis plus sûre.
C est très dur le crack, en terme d intensité de dépendance au produit, de ce que j ai lu et entendu. Par contre, j ai l impression que la conso se fait plutôt en solo, que ce n est pas une drogue que l on partage. En plus en fonction des villes c est plus ou moins dur d en trouver, et donc qd la personne en chope elle s eloigne vite pr le prendre seule et pas le partager. Je suis un peu surprise qu il ait des potes dans tout ça, mais bon je suis pas spécialiste non plus happy est-ce qu il te parle quand il fait les allers retours dont tu parles? Pour dire où il va, qui il voit, etc. Tu as déjà rencontré cet entourage?
J ai pas mal de nouvelles questions, mais bien sûr tu n es pas forcée de répondre si ca te soûle ou autre. C est juste que j aimerais en savoir plus sur ta situation.
Cela fait un an qu il est à ce rythme de conso ou tu as l impression que sa consommation a augmenté?
As-tu déjà eu envie (ou fait) aller ailleurs un weekend avec tes enfants sans le prévenir (dans de la famille par exemple, sans leur dire pourquoi non plus), afin de voir sa réaction à lui?
Il était sous traitement de l héro quand il a commencé le crack?
Au fond de toi, qu est-ce que tu aimerais savoir?
Désolée pour ttes ces nouvelles questions.
De tout coeur avec toi.

Cecile24 - 03/08/2023 à 11h04

Coucou Lemouvement,

Tes questions ne me dérangent pas du tout, je sais que c est de la bienveillance et que tu souhaites aider mais on ne parle que de moi ... si tu viens sur ce forum j imagine que toi aussi tu as besoin de parler alors n hésites pas

En fait, il consomme sur son lieu de travail donc c est réellement du matin au soir ...

En fait, je pense que si j avais été plus radicale des le début. Il se serait arrêter. La avec toutes les menaces que j ai fait sans jamais avoir agit ben il se dit que je suis toujours là...

Tu as raison, j ai tiré sur la corde et elle ne tient plus qu à un fil mais comment veux tu que je prenne du recul et du temps pour moi sachant que je ne suis pas aidée... c est difficile et pourtant j en aurai grand besoin !!!

Il m a dit que quand il prenait de l heroine, il avait déjà pris du crack et que ca ne lui avait rien fait ... donc il a cru que ce serait la même chose cette fois ci ... franchement, quand il a arrêté l heroine il était sous subutex et je ne l ai jamais vu mal tout cela n avait eu aucun impact sur notre vie ... il a arrêté les subutex un ou deux avant de retomber dans ça car il avait reussi a diminuer au fur et a mesure jusqu a une faible dose . A l époque, il n avait pas de suivi c est juste le médecin traitant qui lui avait prescrit cela .

Effectivement, quand j ai fait des recherches pour savoir ce qu il prenait et que j ai vu qu il n y avait aucun traitement de substitution j ai compris que ce serait compliqué... j arrive encore à ressentir cet instant 2 ans plus tard ...

Je connais beaucoup de personnes qu il fréquente et j etais à mille lieu de penser que ces personnes consommaient, en fait eux c etait plus de la coke en festif et lui est parti dans le crack. Maintenant il consomme tout seul . Et tu te trompes, on en trouve partout même dans les petites villes... un ami a lui est décédé à cause de la coke et il n a même pas eu de déclic...

Non il ne me parle de rien , je vois juste les retraits d argent ... Le soir soit il va voir ses potes, chercher sa dose ou se defoncer... je ne sais rien de ce qu il fait ... il agit comme un célibataire .

Il a toujours consomme beaucoup, parfois un peu moins mais ces derniers temps c est aux environs de 2500 euros par mois ... énorme !!!!

Non, ca n aiderait pas puisque le traitement de l heroine est basé sur les symptômes physiques de manque et le crack c est psychologique...

Oh oui j ai souvent eu envie de partir quelques temps mais pour aller où ? Personne ne peut m héberger et surtout je sais le mal que ça peut faire le fait de se sentir abandonné, sans nouvelle et je ne suis pas capable de le faire subir aux autres même si peut être ca le ferait réfléchir... et puis je ne veux pas perturber mes enfants même s ils le sont déjà...

Nous sommes en appartement car à l époque j ai encore voulu lui laisser une chance mais c est devenu pire ... donc la j ai refait une demande de logement mais à mon nom uniquement mais c est galère et surtout l impression d avoir la poisse et que tout est fait pour je reste dans cette situation...

Et toi , dis m en un peux plus, si tu le veux bien.

Merci de ton soutien !!!

Lemouvement - 04/08/2023 à 11h45

Coucou Cécile

Hihi pas de soucis, je suis là pour ecouter aussi. J ai aussi pris le temps d expliquer ma situation précédemment
J ai qd mm un peu de mal à comprendre comment il faut pour garder son taf en consommant pendant son taf (c est pas du crack en journée?).
C est assez fréquent que les menaces ne soient pas mises à exécution, et ce n est pas sûr que ça l aurait stoppé directement, il a l air parti dans un tourbillon, comme si c était son passé qui la rattrape. Alors je pense, que tu peux te libérer de cette charge de responsabilité que tu n as pas à porter. Je dis ça car je vois bien le process de rélexion, j ai pensé pareil à une période, que parce que j étais sympa et que je passais ses chutes, parce que je n étais pas "radicale" alors ça le poussait à consommer. Mais c est un biais du cerveau qui cheche la responsabilité dans les conséquences. Je pense que l on fait bien d agir en restant nous-mêmes.
Ca fait une sacrée somme d argent tout de même, je ne connais pas vos revenus (et évidemment ne demanderai pas sur cela), mais ça fait déjà un joli salaire qui part dans tout ça.
Je vois que tu es partagée parce que tu attends sa prise de conscience sur sa consommation. Tel que tu en parles, on dirait que plus grand chose ne l arrête . Je pense que tu aimerais savoir s il s est perdu ou s il fonce dedans en connaissance de cause.
J ai lu récemment une medecin addictologue qui indiquait sur le déni que la consommation de cocaïne (le crack est dérivé de la cocaïne) notamment fait perdre la capacité à se rendre compte de son comportement (lié au trouble cognitif induit par le produit) (https://www.radiofrance.fr/france...e-du-jeudi-15-decembre-2022-3082200). Je n ai pas écouté toute cette rediffusion.
Peut-être qu en passant par les sommes dépensées tu arriveras mieux à ouvrir la discussion (c est un conseil donné dans l emission, de passer par une autre voie que la consommation du produit directement).
Je dis ça parce que j ai l impression que tu attends des réponses de sa part, mais qu en mm temps tu te prépares à un avenir autrement.

Allegra - 04/08/2023 à 12h10

Bonjour Cécile et Lemouvement

Je vous remercie toutes les deux de chercher après moi, cela me fait énormément chaud au coeur.

J'avais le sentiment de ne plus avoir vraiment de légitimité à intervenir dans le fil de discussion. Je suis là à m'épancher sur une situation de laquelle je me suis libérée, alors que vous êtes en plein dedans. Et vos histoires me touchent tellement, ainsi que l'amour que vous portez en vous. Je crains parfois d'être de mauvais conseils et de dire des choses à côté de la plaque, comme penser que vos compagnons ne vous méritent pas alors qu'objectivement, ils sont malades et ne font pas de mal sciemment.

Ce sont vraiment des situations très difficiles. Et je pense souvent à vous.

Tant que le conjoint est malade, aucune solution ne semble idéale. Rester alors qu'il n'arrive pas ou ne veut pas s'en sortir, c'est laisser beaucoup de plumes, beaucoup de regrets, beaucoup de force et se sentir seul. Partir règle le problème, mais on n'en sort pas indemne, j'en suis la preuve.
Un toxicomane malheureusement détruit tout sur son passage, il se détruit lui même jour après jour et son entourage à petits feux entre désolation, colère, dégoût, tristesse, amour, impuissance.

Le processus de guérison est long et difficile.
Oui, de la drogue (et toutes les drogues), il y en a partout. La consommation de drogue dans les petits villages a explosé. Et il y a de plus en plus de consommateurs de manière générale. On n'en parle pas assez d'ailleurs. La couverture médiatique sur le sujet est vraiment anecdotique par rapport à l'ampleur de la situation.
Quelqu'un qui souhaite consommer de la drogue arrivera toujours à s'en procurer malheureusement.

Les anciens héroïnomanes ont tendance à toucher au crack quand ils rechutent. Souvent, ils ne veulent pas retomber dans l'héroïne car pour eux c'était très douloureux d'en sortir et aussi, ils ne veulent plus se piquer. Le crack apporte des sensations aussi fortes et puissantes que l'héroïne, mais comme cela se fume, ça paraît pas très grave. Sauf que c'est de la cocaïne peu diluée, elle est très peu coupée, c'est une vraie balle dans la tête. L'addiction est totale, les effets très courts, il faut fumer en permanence pour être ''bien'' et en fin de compte, ils ne vivent que pour le produit. Cela crée des situations comme les collines du Crack à Paris où les toxicomanes vivent carrément sur place.
La trajectoire de mon ex ressemble beaucoup à celle de ton compagnon Cécile. Il était accro à l'héroïne, il s'est soigné, a suivi un traitement de substitution à base de subutex. Il se sentait bien et ne consommait plus pendant longtemps. Il a arrêté son traitement. Il a retrouvé ses anciennes mauvaises fréquentations à un mauvais où il était en conflit avec ses parents, et bam, il découvre le crack. Ca coûte cher, l'effet dure peu, il bascule alors vers la cocaïne en sniff associée à l'alcool, alors qu'il ne buvait pas.
Souvent dans les rechutes, il s'agit pour eux de compenser une addiction par une autre. Ils se transforment même parfois en apprenti chimistes en mélangeant des substances.

Après ce passage fait de polyconsommation, il est finalement retombé dans l'héroïne par injection, et il en est encore là à l'heure actuelle.

@cécile
J'espère de tout coeur que ce séjour à la montagne te fera du bien, à toi et tes enfants. Tu as besoin de grand air au sens propre et figuré.
Comme je te le dis depuis le début, tu dois penser à toi en 1er et ne pas ressentir de culpabilité avec ça. Tu n'es responsable que de toi et de tes enfants. Toute personne adulte est responsable de ses choix et de sa vie.
Si tu as envie de passer du temps sans ton compagnon pour te reposer, suis ton envie sans te soucier des conséquences que cela aurait sur les consommations ou le mental de ton conjoint. Actuellement, rien ne le fait réagir. Tu ne peux pas te battre contre le vent. Tout ce que tu peux faire, c'est de te protéger, d'essayer une nouvelle communication avec lui lorsque cela sera possible (s'il est constamment sous produit, cela ne servira à rien) et ensuite voir comment cela se passe.

@Lemouvement
Merci de m'avoir répondu.
Je vois que tu es parvenue à te positionner avec une certaine distance face à la maladie de ton conjoint afin de ne pas subir et de ne pas non plus te torturer avec des sentiments comme la peur. Il faut beaucoup de travail sur soi et de force aussi.
C'est un peu comme si tu prenais chaque jour l'un après l'autre et tu apprécies ce qu'il peut te donner quand il est là.

Au sujet de ma relation, je n'avais pas tout à fait un rôle infirmier dans le sens où je suis naturellement maternante quand j'aime.
Bien sûr que cela m'a marqué. C'est un tout qui m'a profondément blessé. L'histoire en elle-même, l'annulation d'un mariage, le manque de soutien de mon entourage, l'indifférence de mon ex vis à vis de tout ce que j'ai pu ressentir en terme de déception et de trahison, la découverte de cet univers qui est profondément violent, le fait qu'il ait été le 1er homme avec qui j'ai partagé une intimité et il le savait.
Tu utilises le mot "brimée", et c'est bien cela dont il est question.
Tout s'est passé dans les non dit. Même la façon dont j'ai découvert qu'il se droguait de nouveau. Son meilleur ami s'était décidé à me l'avouer. Il avait de l'estime pour moi et il préférait que je sache tout avant de me marier. Il l'avait pris en photos avec son portable pendant qu'il fumait du crack et il me les a montrées. Cela ne pouvait pas correspondre à une époque lointaine car il portait une chemise que je lui avais offerte. Il me supplia de ne jamais lui parler de ça car c'était vraiment son meilleur ami et il ne voulait pas qu'il sache qu'il l'avait "trahi'' en quelque sorte. J'ai tenu ma promesse, je n'ai jamais dit comment j'ai su.
Je me souviens du choc en voyant ces images. Quand on est loin de tout cela, c'est très violent de voir quelqu'un se droguer, d'autant plus quand on aime cette personne.
C'était donc des secrets, des tabous, des non-dits....

Ne plus en parler et oublier.
Je pense que c'était possible, peut être que je ne suis pas assez forte tout simplement et que je laisse trop de place aux souvenirs.

Tout cela m'a marqué, mais cela ne m'a pas changé en fait. J'ai gardé ma capacité à aimer, à faire confiance, à donner mon coeur, et à pardonner. Cela n'a aucune incidence par exemple sur ma relation de couple actuelle.
C'est une douleur intime que je porte en moi et qui prend plus de temps que prévu pour cicatriser.
Le fait de parler avec vous m'a déjà fait un bien immense.

Je vous embrasse avec toute mon affection.

Allegra - 17/08/2023 à 16h19

Coucou les filles

@Cécile
Le 19 août approche et je pense souvent à toi.
J'espère que tout va s'arranger pour toi et ta famille

@Lemouvement
Comment vas-tu ?
Comment va ton conjoint ?

Au plaisir de recevoir de vos nouvelles <3

Lemouvement - 18/08/2023 à 11h47

Coucou Allegra,

J espère que tu vas bien, merci de prendre des nouvelles. <3

Moi aussi je pense aux vacances de Cecile.

Merci pr ta réponse de la dernière fois. Ta contribution est tjs bienvenue, j ai l impression que tu as eu beaucoup de réflexions sur le sujet de l addiction. Peu importe la distance temporelle avec les événements.
De notre côté, ça n allait pas fort pour mon conjoint, il a pas mal cédé à ses habitudes d en prendre tout seul beaucoup trop de soirs en août.
L un des soirs nous avions un dîner de famille, mais, alors que nous avions rdv suffisamment tôt pr y aller ensemble, il n est pas venu et ne pas donné de nouvelles. Évidemment, j ai rapidement compris ce qu il se passait, et au bout de 30 minutes à l attendre, je n ai plus eu de doutes. C est rarissime qu il rate un événement familial, rater des choses avec des amis c est très souvent arrivé, mais pas avec la famille. Évidemment je n ai pas été non plus, ce qui était très embarrassant c est que je n avais ni le courage ni l envie d annuler pr lui avant que ce soit trop tard, car j avais besoin que ce soit lui qui le fasse, qu il voit une autre réalité de ses actes. J ai finalement cédé et envoyé 1 tt petit message par respect et parce que les personnes s inquiètaient trop de son silence (ils avaient cherché à le joindre, et comme pr moi, il ne répondait à rien).
Au final il est rentré au petit matin.
Il a dû assumer de justifier auprès de la famille malgré tout.
Il m a dit qu il ne peut pas en prendre seul, ce qui est une avancée je trouve dans son chemin. Je pense qu il perçoit mieux certaines choses. Il a déjà exprimé qu effectivement il y a un pb dans sa consommation. Bien sûr, cela semble évident à la lecture, mais nous les proches des personnes en dépendance, savons à quel point c est moins évident pr eux à réaliser.
Après cet "épisode", il s est surpassé et a réussi à ne pas faire d écart pendant une semaine, ce qui est énorme. Quel répit! Quelle tranquillité d esprit cela crée, ça fait vraiment du bien de savoir que son conjoint rentre chaque soir sans "suspens", sans douter jusqu à la dernière minute, sans bizarrerie, sans rien à avoir à détecter...
Malheureusement, il y a 2 jours il a cédé à nouveau, mais toutefois il a réussi à rentrer plus tôt.
Évidemment de mon côté, la "boule au ventre" qu ça puisse reprendre, mais je ne perds pas de vue ce qu il a réussit, et je compte bien lui rappeler pr qu il s appuie dessus. Déjà, si son discours s éclaire sur son comportement, j ose espérer que c est la bonne voie, et j ose espérer aussi ne pas parler trop vite.

Allegra - 18/08/2023 à 15h06

Bonjour Lemouvement

Merci d'avoir pris le temps de me répondre et de me donner de tes nouvelles.
Je vois qu'il y a des hauts et des bas. Mais chaque jour passé sans drogue est une victoire. On a parfois l'impression que c'est un pas en avant pour deux pas en arrière, mais le parcours est long.
Est-ce que ta famille et tes amis sont au courant des problèmes de dépendance de ton conjoint ?
Si oui, est-ce qu'ils te soutiennent dans ta volonté de rester avec lui et de l'aider ? Ou est-ce qu'au contraire ils ne comprennent pas ?
Est-ce que de ton côté tu arrives à repérer les moments où il cède trop ? Et donc anticiper un peu ?

Oui, je me suis beaucoup renseignée sur le sujet. J'ai fait des recherches, j'ai lu pas mal d'ouvrages aussi sur les drogues, leur fonctionnement, leurs conséquences. J'ai regardé des reportages, des témoignages. Je me documentais quand j'avais pris la décision d'aider mon ex compagnon, j'avais donc besoin de savoir. Et par la suite, quand la relation s'est terminée, j'avais aussi besoin de comprendre la maladie pour lui pardonner quelque part et aussi pour ME pardonner. Comme je n'y connaissais rien, je pensais que s'il continuait de se droguer plutôt que d'arrêter et faire sa vie avec moi, c'était parce qu'au fond, il ne m'aimait pas vraiment et que notre relation n'en valait pas la peine. J'ai donc eu besoin de comprendre pour réparer mon estime de moi, abîmée par mes pensées et aggravée par mes parents et leur ''il t'a utilisé, il a joué de ta naïveté..."etc etc.

Aujourd'hui, si mon expérience et mes ''connaissances" sur le sujet peuvent aider d'autres femmes, c'est super et ça m'apporte beaucoup. J'aurais aimé à cette époque de ma vie échanger avec quelqu'un qui m'éclaire et me rassure.

Lemouvement - 18/08/2023 à 23h22

Hello,

Notre entourage n est pas au courant pr différentes raisons.
Il y a un temps je pensais que ça pouvait être utile. Mais maintenant je sais que non. En fait, j avais déjà il y a plusieurs années tenté d expliquer labsituation à 2-3 personnes, car j étais désemparée, desespérée. J ai bien compris ue ca ne servait en rien en fait, car eux non plus ne voient pas quoi faire ni ne peuvent agir.
De manière générale, je pense que peu de personnes savent quoi faire de ces "confidences", ou ouverture d intimité. Donc ca serait parler pr avoir envie de se sentir mieux, mais après à quoi bon. Soit ça passe sous silence, soit il y a des réactions qu on préfère ne pas savoir etc. Je me dis que déjà ça a été compliqué pr moi d avoir un comportement le mieux adapté à la situation, alors qu attendre des autres?
De l aide? Je ne pense pas qu ils soient en mesure d en donner, puisque nous-mêmes nous heurtons à certaines difficultés.
Et puis surtout, si qq chose doit être dit cela doit venir de lui, s il ne le fait pas c est peut-être que c est trop tôt, probablement trop intime, probablement de la honte, etc.
Parmi le groupe amical, des gens en prennent en récréatif. Je ne sais pas leur réelle maitrise de leur consommation, mais je ne pense pas qu il comprendraient forcément l ampleur de la sienne.
Et en parler c est m exposer à recuperer sur moi les doutes qui leur appartiennent à eux. J ai déjà surmonté pas mal de choses, je ne souhaite pas connaître l avis de nos proches sur ce sujet qu ils ne peuvent pas comprendre en réalité, à moins de le vivre ou de l avoir vécu.
Effectivement ca se sent que tu es renseignée (à notre plus grand plaisir de lire). Je pense que cela fait du bien aussi aux personnes auxquelles tu réponds car en olus on ressent ta sensibilité à leur égard et à l égard du ou de la conjoint/e en addiction
J ai eu la mm démarche que la tienne, je me suis plongée dans des bouquins, des documentaires, etc. Ca aide de se renseigner, ca permet de savoir le processus.

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