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Perdue

Par Abysse

Bonjour à tous. J’espère trouver des réponses ou du moins un peu de soutien ici. J’ai réussi à en parler à quelques copines mais je n’ose pas en parler à ma mère par exemple.
Voilà le topo:
Je suis avec mon compagnon depuis plus d’un an… il traverse des moments difficiles par rapport à un enfant qu’il ne voit plus… il a 32 ans. C’est un enfant si il a eu très jeune et il a très vite été écarté de la famille et de sa vie. C’est quelqu’un d’ultra sensible, anxieux à tendance hyperactif je pense à force de le côtoyer. Quand je l’avais rencontré il vivait avec on va dire. Mais aujourd’hui tout ressort. Il fume et bois 4/5 bières par jour, ce sont ses béquilles on va dire, depuis que je le connais. Mais depuis quelques mois, c’est la cocaine… j’ai l’impression que ça lui donne confiance en lui, qu’il arrive à tout faire ce qu’il a dans la tête et à se concentrer… ou alors c’est une illusion car il y a bcp de tps perdu aussi… et ça le rend aussi égoïste, menteur. Bref, je l’aime pas comme ça. Parfois il ne dort pas pendant 2 jours et dors ensuite 24h d’affilé. On a plus du tout le rythme de vie. J’ai essayé de le comprendre, de le secouer, de pleurer, de crier… Il fait des démarches, il attend un rdv au scapa, il voit une psy, il est sous anti dépresseur et anxiolytique… mais parfois je perds patience. Il me dit de croire en nous et en lui, qu’il faut du temps, mais comme il m’a menti pendant des mois quant à sa consommation je n’arrive plus à le croire. Bref je suis perdue. J’essaye de rester forte. Je vois mes amis, continue mes loisirs, mais parfois c’est dur. Et surtout je ne sais pas comment l’aider. Je n’attends pas de réponses en particulier mais peut être des témoignages, des conseils, de l’empathie… je suis très en colère contre lui au fond de moi. Je lui en veux énormément.

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22 réponses


Pepite - 06/10/2021 à 22h48

Bonsoir Abysse,

Je vous comprends car on se sent démuni face à ce type de comportement.
On est aussi ambivalent entre aider et arrêter.

Je vous invite donc à en parler avec des professionnels.

Ensuite je vous encourage à vous centrer sur vous. Pour cela faites une introspection sur vos valeurs, vos attentes, vos projets.
Faites vous confiance et quoiqu'il se passera, continuez votre chemin en pensant à nourrir votre corps et votre esprit. Ainsi, prenez soin de vous en pratiquant une activité qui vous procure de la joie.

Enfin, marchez et faites le récit de votre histoire.

Je vous envoie une pause pour que vous puissiez prendre du recul sur votre relation.

Bien à vous,

Pépite



Jean-baskets - 07/10/2021 à 10h45

Bonjour Abysse,

je vis aussi avec un cocaïnomane (plutôt modéré, heureusement). Et tout ce que j'ai à vous dire c'est :

1/ Essayez d'être là pour l'aider et disponible s'il en montre la volonté. Ca a l'air d'être le cas et c'est une bonne chose. Mais ne l'excusez pas de tout pour autant : vous n'avez plus de rythme de vie et c'est très difficile à vivre. Si vous avez quelque chose à lui reprocher, faites-le, ne l'infantilisez pas, ne lui trouvez pas d'excuses : ils savent très bien ce qu'ils font, c'est juste que leur drogue passe avant TOUT le reste.

2/ Si vous voyez que ça n'évolue pas ou qu'il vous fait tourner en rond, n'espérez pas que ça changera. La guérison ne peut venir que de lui, et s'il ne fait pas d'effort conséquent, c'est qu'il n'en a pas envie. Ne vous faites pas d'illusion. On a tendance à croire ce qu'on veut bien voir (moi la première), et avec les addicts on est toujours (enfin très souvent) déçus. Je ne veux pas vous démoraliser, mais ça a l'air récent, et jusqu'à il y a peu de temps, j'espérais encore que ça changerait malgré les récits d'expérience présents sur ce site. Spoiler Alert : rien n'a changé.

3/ Ce qui compte c'est votre bonheur. restez avec lui ou quittez-le, cela ne regarde évidemment que vous, mais surtout prenez du temps pour vous, faites-vous du bien, sortez, même sans lui, même s'il est en descente ou en gueule de bois, ne culpabilisez pas. C'est très dur de supporter un drogué à la maison et je ne sais pas vraiment s'ils en ont bien conscience, alors vous méritez de vous faire plaisir, de continuer à avoir une vie au rythme qui vous convient et non au rythme imposé par la drogue. Si cela vous fait drôle de sortir sans lui au début, même aux repas de famille, etc...ne vous en faites pas, ça va vite passer.

Alors non, il n'y a pas de solution miracle, de conseils magiques, mais sachez que vous n'êtes pas toute seule et que vous avez la main sur votre relation, mais aussi sur votre rythme de vie : c'est vous qui décidez. Ne soyez pas une 2e victime de la cocaïne dans son rapport à la drogue, restez exigeante et sûre de vous, parce que personne ne mérite de regarder son mec se tuer à petit feu et de s'ennuyer fermement, en voyant l'argent s'évanouir dans de la poudre. Laissez-le dans sa galère, sauf s'il vous demande de l'aide ou qu'il vous le fait vraiment sentir. Ca peut paraître dur, mais c'est le moyen d'être le moins malheureuse possible.

Abysse - 07/10/2021 à 22h51

Bonsoir et merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre.

Merci @pepite pour ces doux mots de bienveillance. Vous avez raison et c’est ce que j’ai toujours fait. Il m’encourage d’ailleurs dans ce sens. Pour ça il n’est pas égoïste. Je suis souvent dans la nature à cheval, je marche, respire le grand air et fait le point sereinement.
Concernant le fait d’aller voir un professionnel je n’ai pas fait le pas encore mais je pense le faire bientôt.

@jean baskets, ça fait du bien de vous lire aussi, on se sent moins seule (malheureusement d’un côté). Vous avez raison, c’est dur de vivre avec un cocaïnomane. Il peut cependant ne pas en prendre pendant plusieurs jours ou semaines mais avoue ne pas être sortie totalement de l’affaire pour l’instant. Il a un côté très lucide et honnête mais quand la confiance a été atteinte une fois, c’est dur d’être sereine, pour ma part. Il m’est arrivé et il m’arrive encore de le détester parfois. Je suis devenue suspicieuse pour tout, c’est de sa faute je le sais mais j’aime pas être comme ça. J’aimerai arriver à prendre plus de recul car au final soit j’accepte la situation en me fixant une sorte de deadline et je le « vis bien », soit c’est trop dur à accepter, je n’y arrive pas et j’arrête. Je pense parfois être tiraillé entre les 2.

Pour finir je ne peux l’empêcher de ressentir ce goût amer de la trahison… pour moi il m’a trahis en agissant comme cela et il m’a abandonné

Abysse - 07/10/2021 à 22h54

Et je crois que ce qui me pèse le plus c’est de faire croire que « tout va bien » auprès de mes proches, surtout de ma famille.
Des fois je me dis que si ils savaient tout ça… je m’en veux d’être dans cette situation et de leur mentir en quelque sorte. Je doute qu’ils comprennent et me soutiennent si je leur disais et expliquais la souffrance de mon compagnon. Ils savent que c’est pas la forme avec les soucis qu’il traverse, qu’il est sous anti dépresseur, mais de là à apprendre qu’il se drogue…

Pepite - 11/10/2021 à 13h39

Bonjour,

Je lis combien votre isolement vous pèse.
En effet, il semble que certains sujets demandent certaines oreilles.

Pourtant votre récit est indispensable pour que vous avanciez. Celui de votre compagnon également.
Trouvez un interlocuteur en qui vous aurez confiance
Écrivez tout ce que vous ressentez sans vous juger.
Moi je me suis créee un gmail dans lequel je dépose "mes valises" mais je sais que je dois écrire à la main pour que ce soit plus efficace.

Vos parents désirent certainement que vous soyez heureuse et nous savons tous que les addictions plombent les relations humaines. C'est la peur qui conseille et non l'expérience ou la sagesse.

Je suis sûre que vous trouverez les ressources pour cheminer.
Partagez ce que vous vivez. Avec nous aussi si le coeur vous en dit.

Prenez soin de vous et que lui aussi prenne soin de lui.

Bien à vous 2,

Pépite

Abysse - 13/10/2021 à 16h48

Bonjour Pépite,

Je ne sais pas vers quel professionnel me tourner, mais vous avez raison, je ne peux pas garder ça pour moi. Heureusement j’ai des amis aux oreilles attentives et qui ne jugent pas. Mon compagnon attend le 25 octobre pour prendre rdv au Scapa, c’est la date à laquelle on nous a demandé de rappeler pour avoir un rdv… je pense l’accompagner pour moi aussi être prise en charge en tant que proche. Je me dis que ça peut m’aider.
On a eu une grosse dispute ce week-end ou je lui ai dis que je voulais que ça s’arrête. Que je ne voulais plus vivre comme ça. Que j’attendais un changement de comportement et de vraies démarches concrètes de sa part pour la guérison. Il semble l’avoir compris… mais encore une fois, on sait combien on peut être déçu. J’essaye de me tenir à ma ligne de conduite. Je ne sais pas si l’ultimatum est une bonne idée mais moi en tous cas je veux plus vivre comme ça je veux que ça avance vraiment.
Est ce que je ne suis pas assez patiente ? Parfois je me remets en question aussi forcément.

Pepite - 14/10/2021 à 07h17

Bonjour Abysse,

J'aime beaucoup votre pseudo plein de bon sens : un milieu sombre où certains êtres vivants se développent avec leurs particularités. Si vous cherchez la lumière, vous devrez quitter ce t environnement.

C'est à vous de décider en fonction de vos valeurs. Recentrer vous sur vous et ayez confiance en vos décisions qui vous appartiennent.

Cette position de "cul entre deux chaises" est inconfortable mais on peut y trouver un équilibre comme on peut aussi arrêter. Parfois on glisse mais on se rattrape.

Vous êtes patience et aimante et vous avez raison de vous ou de lui mettre des limites.
On peut aussi fixer des jalons atteignables :
1- on en parle en respectant son tour de paroles et sans jugement. Mettez vous des rendez vous hebdo par exemple.
On exprime ses émotions.
2- on fait appel à des pros (csapa, psychiatre, psychologue, addictologie...). On s'inscrit à des groupes de paroles.
3- on se coupe du milieu de la drogue
4- on marche
5- on écrit et on s'accroche à ses victoires. On réfléchit aux échecs que l'on accepte.
6- on trouve une activité joyeuse
7- on s'ouvre aux autres (association, théâtre semi impro...)


Prenez soin de vous Abysse, recentrez vous sur vos attentes, votre personnalité, votre développement. Quoiqu'il se passe, faites votre chemin et ayez des projets qui vous tiennent à cœur.

Quelle que soit l'issue de votre histoire, soyez indulgente envers vous-même. Tout est enrichissant même si c'est éprouvant.

Bien à vous,

Pépite

Abysse - 21/10/2021 à 14h23

Bonjour Pépite,
C’est vrai vous avez raison pour mon pseudo, c’est marrant parce que c’était mon film préféré quand j’étais petite happy
Parfois j’ai l’impression de m’éloigner de lui… comme je me suis recentrée sur moi, je partage en ce moment plus de choses avec moi même et mes amis qu’avec mon propre copain. Du coup parfois je me demande si ça va pas finir par m’éloigner vraiment de lui. Je me suis tellement convaincue que je ne voulais pas de ça dans ma vie.
J’imagine aussi qu’une fois qu’il sera pris en charge par le csapa… il ne va pas guérir du jour au lendemain. J’ai l’impression qu’il mise tout là dessus sauf qu’ils ne vont pas le sauver, il va falloir aussi qu’il se batte et soit déterminé et parfois je doute de sa force là dessus…

Pepite - 21/10/2021 à 20h22

Bonsoir Abysse,

Continuez à prendre soin de vous et lui il apprendra à prendre soin de lui, de sa santé.

Continuez à renforcer votre confiance et votre estime de soi.
Vivez des moments agréables.

Il a besoin de soutien mais il doit faire ses preuves et donner des résultats. C'est son intention qui vous permettra de vous positionner.

Parlez et parlez. Partagez vos ressentis, vos émotions, vos doutes, vos peurs. Soyez vrai.

Bien à vous 2,

Pépite

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