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Yo Yo émotionnel

Par Maximus

59 réponses


Maximus - 14/03/2022 à 19h46


Bonjour et bienvenue à Lilicorne et Clarinet7,

Bonjour Kohai et bonjour Pépite, j'espère vous trouver en forme après ce weekend.


Je vous comprends si bien. L'inquiétude fait partie du tableau. L'anxiété, la peur que tout tourne mal , de les perdre , qu'ils se perdent .
Pourtant , le lâcher prise est nécessaire. Pour ma part, de nature anxieuse, cela ne vient pas naturellement, c'est un exercice, un travail quotidien, parfois de tous les instants. Un peu comme un muscle qui se travaille.
Voici quelques petits retours de ma propre expérience.
J'accepte de me laisser traverser par l'émotion et je me concentre sur ma respiration . Surtout ne pas lutter , ça renforce les pensées et le mal être associé . La cohérence cardiaque est une technique qui m'aide beaucoup.
Une fois qu'un certain calme est revenu, j'essaie de challenger mes pensées. Oui , il se peut que le pire se produise MAIS, c'est un scénario parmi une multitude d'autres . Comme beaucoup d'entre nous, j'ai maintes fois imaginé le pire et pourtant il ne s'est pas produit . Le cerveau ne fait pas de différence entre une situation vécue et imaginée. En cela il nous trompe et c'est bien de le reconnaitre parfois .
Lorsqu'une certaine distance peut être établie avec mes pensées , je me focalise sur des pensées positives et si possible me connecter à des émotions positives.
Lorsque je me sens vraiment détendu et ouvert , je pratique la méditation ou la prière (laïque) . J'essaie d'ouvrir mon cœur et de me connecter à une énergie supérieure. J'envoie de l'amour à mon fils , je le bénis et je laisse le soin à l'univers de faire le reste .
J'ai aussi entrepris une thérapie, je fais du sport , de la musique, je vois des amis ,je sors ....
Ça n'empêche pas des moments de grande détresse et de solitude, de souffrances et d'angoisses.
Certains jours , je ne pense qu'à ça et je souffre blunk et je me sens vraiment dépassé. Mais d'autres jours sont meilleurs. Et l'avenir n'est pas écrit , il dépend de nous mais aussi de nos enfants qui malgré leurs dérives ont aussi des ressources.
Qu'en pensez-vous ?

Claire77100 - 15/03/2022 à 00h22

Bonsoir
Comme je me retrouve à travers ce témoignage. Ma fille de 23 ans prend de la coke depuis presque 5 ans. Elle bosse dans la restauration mais tout son argent part dans son addiction, ses sorties et ses loisirs. Elle avait entrepris de passer son permis de conduire mais au cours d’une de ses soirées de déchéance elle a perdu tous ses papiers d’identité donc impossible de passer son permis de conduire. Elle a fréquenté un copain pendant presque un an, il arrivait à maîtriser son addiction et sa consommation, mais leur relation était toxique. Depuis qu’elle n’est plus avec lui sa consommation a repris de plus belle, j’ai essayé toutes les attitudes avec elle, le dialogue reste présent mais seulement lorsqu’elle en a envie ou lorsqu’elle est en descente et où elle ne m’épargne pas dans ses propos. Elle me fait souffrir et notre cellule familiale en souffre, sa sœur aînée et son petit frère ne supportent plus de me voir mal, de m’inquiéter pour elle. Je n’arrive pas à déceler si elle souhaite réellement s’en sortir.

Maximus - 15/03/2022 à 11h22

Bienvenue à Myrtille et à Claire77100,

Merci pour vos partages , vous êtes ici chez vous .

Belle journée à tous

kohai - 15/03/2022 à 11h44

Bonjour à tout le mode,

Tous les témoignages sur ce groupe sont révélateurs de tout ce que nous traversons, de ce que nous ressentons, de ce que nous engageons.
je crois que face à ces addictions qui touchent nos plus proches et bouleversent de plein fouet notre quotidien et nos vies, il n'y a pas de vérité, d'attitudes qui fonctionnent et d'autres pas...il y a juste nous, avec notre nature, notre instinct, nos limites, notre patience, notre bienveillance et le curseur est différent pour chacun d'entre nous.
Mais comme l'a souligné Maximus plus haut, le lâcher prise est nécessaire pour nous mêmes tout d'abord et pour notre entourage. Et peut être plus que quiconque a une vie paisible, il nous faut profiter de chaque instant joyeux et serein, les provoquer même, ne pas s'isoler même si la situation nous isole, continuer à voir nos amis même si pas à la maison. Vivre.
Nos enfant ou conjoints seront toujours les derniers décisionnaires car le choix vers le soin et la résilience ne peut venir que d'eux.
Oui certains parents demandent à leurs enfants de partir, d'autres pas, mais qui pourraient juger de cela les conséquences pouvant être très différentes? pour ma part je n'ai pas fait ce choix mais je ne sais ce qu'il adviendra de demain

Restez en phase avec vous mêmes, préservez vous, pensez à vous quoiqu'il en soit
je vous envoie énergie et pensées pour cette journée

lilicorne - 15/03/2022 à 13h15

Bonjour,

Merci pour votre accueil et conseils. IL va vraiment falloir que j'apprenne à lâcher prise mais je n'y arrive pas encore. Parfois un instant, mais tout revient de suite.
Mon second de 17 ans s'est fat agressé par un individu défoncé qui cherchait son frère.. Il s'en ai sorti avec des griffures sur le torse, mais si ça avait été un couteau… Nous sommes allés porter plainte hier soir. J'essaie de me dire que c'est un cas isolé. Mon second n'avait jamais vu cet individu avant. L'ainé n'habite plus notre ville depuis 1 mois. Le gendarme qui a pris ma plainte m'a dit de pas avoir entendu parler de lui depuis plusieurs mois sur le secteur.

Mais voilà maintenant je suis inquiète pour le reste de la fratrie en plus du grand.

J'ai l'impression qu'on ne va jamais sortir de tout ça. Et que ça va mal finir pour le grand.

C'est horrible de se sentir si impuissante. Je l'ai eu longuement au téléphone hier, je lui ai redit que nous l'aimions et serons toujours là pour l'accompagner dans le changement mais qu'il fallait que ça vienne de lui et que j'espérais que l'agression de son frère allait le faire sérieusement réfléchir si il trouvait que se sauver lui n'était pas une assez bonne raison.

Bonne journée à tous.

Pepite - 23/03/2022 à 09h26

Bonjour à toutes et à tous,

D'abord je voudrais remercier Maximus pour son Yoyo émotionnel qui invite au récit. Cet espace d'expression est une mine d'or pour toutes celles et ceux qui ont besoin de partager des expériences similaires.
4 nouveaux profils ont osé franchir le rubicon et j'espère de tout coeur que les ressources des uns et des autres nous profiteront.

Ensuite j'ai trouvé que l'accueil de Kohai était remarquable. Merci Kohai pour cette belle énergie.

J'ai été absente pendant quelques temps, j'étais mal pour plusieurs raisons. D'abord je reste un peu fatiguée et encore fragilisée par la covid. Mais chaque jour, je sens une amélioration.
Ensuite j'ai ressenti un immense chagrin pour la guerre en Ukraine. Je crois que c'est la "goutte d'eau" qui a fait déborder le vase qui contenait les migrants, les Yéménites, les Ouighours, les Afghans...toute la misère et les souffrances du monde dont les miennes.
J'ai donc accepté ma vulnérabilité et je me suis écoutée en me posant cette question : comment vas tu Pépite ?
De cette introspection, il en est ressorti que mes besoins de partage, de solidarité, de justice, de générosité d'amitiés et bien d'autres n'étaient pas comblées.
Alors quelles réponses pouvais je y apporter ?
Je vous avoue que j'ai d'abord relativisé en me disant que dans ma vie personnelle, le positif dominait mon environnement. J'ai un mari merveilleux, un petit adorable, un cadre de vie agréable, des activités qui m'intéressent et une petite santé mais je prends soin de moi.
Ensuite je me suis dit que les évènements extérieurs n'étaient pas que de mon seul ressort mais que je pouvais y contribuer de façon à "remplir" mes valeurs et mes besoins.
Cela passe donc par l'action en contribuant avec mes possibles (association, forum, dons...), la méditation en laissant les émotions s'exprimer et avec la culture dont le chant.

Alors maintenant mon fils ainé qui va fêter ses 26 ans samedi prochain.
10 ans de consommation de produits toxiques et une rétrospective surprenante mais pour laquelle je garde le sourire car il est là, c'est le plus important.

Pepite - 23/03/2022 à 10h24

Suite,

Alors, pourquoi j'écris c'est le plus important. Parce que je lis dans le fil de LILICORNE "bouffée par la peur".
Et bien oui on a dépassé le stade de penser à leur santé en songeant à leur mort. On a anticipé, ce qui est normal.
On est angoissé, c'est normal.
En fait tous nos ressentis sont inévitables et normaux car ils font partie de notre condition humaine.
Il y a plusieurs "remèdes" à cela : accepter (lâcher prise), en parler (partage), laisser s'exprimer (méditation), s'en remettre à sa foi (croyance).
L'idée déjà c'est d'arrêter que cette angoisse "pollue" l'ambiance relationnelle qui est déjà "faussée" par ces substances.

La permaculture met en avant les couches type lasagne pour rendre le sol fertile, quel qu'il soit. Nous, notre travail personnel est de mettre en conscience toutes les strates qui favorisent un nouveau développement auprès de la personne qui est en "jachère".
Ce n'est pas facile mais l'humain aime la difficulté. On grandit de nos efforts.

Proposition de couches :

- Acceptation
- Soutien
- Compassion
- Bienveillance
- Alimentation
- Communication
- Réflexion
- Recul

Etc

L'idée est d'identifier ce que nous ressentons et qui entrave notre relationnel afin d'enlever les émotions, les sentiments négatifs (inévitables, normaux) afin de favoriser une ambiance apaisante.
Il y aura des couacs, des tensions mais tout est rattrapable. Parlons, débattons comme le faisaient les Grecs. Redonnons de l'espace aux récits et à la parole. Ecoutons nous puis écoutons les autres.

La mort est une étape de la vie et tout est impermanent, tout change.
MAXIMUS évoque notre épreuve comme l'opportunité de grandir et je le rejoins. Nous n'avons pas appris à ETRE tout simplement ni à prendre le temps de réfléchir à notre condition humaine.
Notre environnement social nous pousse au sprint permanent et la personne errante nous dérange dans notre course. Pour moi elle nous invite profondément à réfléchir, à donner du sens à notre vie. Alors posons nous et réfléchissons. Ecoutons les.

CLARINET7, vous rencontrez des difficultés avec votre conjoint. Certes vous avez à vous organiser vis à vis de vos charges domestiques et autres mais saisissez son ouverture lorsqu'il vous avoue sa conso et qu'il dit qu'il n'est pas heureux.
Approfondissez vos échanges. Respectez votre tour de paroles. Développez l'empathie.
Quel plan d'actions pourriez-vous mettre en place pour que chacun nourrisse ses besoins ?

MYRTILLE, pareil, vous ne supportez plus de tout devoir assumer. Parlez-vous à votre fils de cette charge que vous trouvez injuste ?
Avez-vous identifié vos valeurs, vos besoins et arrivez-vous à les lui exprimer simplement avec le JE ?
Concernant vos émotions, vous autorisez-vous à les montrer ?
Est-ce envisageable pour vous de lui mettre en place des actions en soulignant les petites victoires ?

CLAIRE77100, votre fille a des frères et soeurs et vous décrivez que ce malheur retentit sur vous et donc sur votre famille.
Est-il envisageable de vous réunir pour en parler ? Les enfants développent de l'empathie et sont souvent justes dans leurs propos.
Que pensez-vous d'une thérapie familiale ?

LILICORNE, votre fils a une vie de bohème. Cela me rappelle la chanson d'Aznavour, mai 1968, les hippies...
Je comprends également votre inquiétude parce que selon vous il ne fait rien.
En êtes-vous sûre ?
Quelle est votre peur(s)?

MIREDO12, je n'ai pas de vos nouvelles. Comment allez-vous ?

De mon côté, j'avance chaque jour comme mon fils. Grâce à cette épreuve je grandis comme l'écrit MAXIMUS.
Il y a des embuches mais on avance tous les deux, en tout cas on essaie, lui comme moi, d'y mettre essentiellement du coeur.
Par moment mes peurs ressurgissent parce que j'ai gardé dans ma mémoire des moments désagréables. Alors j'y travaille, je réfléchis, je cherche à comprendre, je me documente.
Je ne lui demande plus de se sevrer car je crois que c'est mission impossible. Je regarde chaque petits pas qu'il fait.
On se parle, on s'écoute et on accepte nos failles, nos vulnérabilités.

Je vous remercie pour vos partages, quoiqu'il en soit la bienveillance envers soi et envers les autres reste la meilleure option.

Bien à vous,

Pépite

kohai - 24/03/2022 à 15h04


Merci Pépite pour votre retour ici et vos messages toujours éclairés et bienveillants
J'espère de tout cœur que vous allez retrouver une belle santé avec les beaux jours qui arrivent et des journées pleines de bon sens

Mon fils aura également ses 26 ans...en mai, et je serai là, nous serons là pour fêter ça avec lui si c'est un jour avec, et en tous cas penser fortement à lui si c'est un jour sans happy
Je ne saurais dire plus et mieux que vous ne venez de le faire, tout y est

Mes pensées accompagnent chacun d'entre vous et ce week-end prenez de temps de savourer ciel bleu, soleil, nature qui s'éveille et autres douceurs

Amitiés

kohai - 24/03/2022 à 17h12

heu 'de bon sens' s'est inscrit à l'insu de mon plein gré et n'a rien à faire ici bien sûr! happy

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