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Crack

Le crack et le free base sont deux produits identiques. Ils sont obtenus en diluant du chlorhydrate de cocaïne dans de l'eau, puis en y ajoutant du bicarbonate de soude ou de l'ammoniaque. Le crack est vendu aux usagers sous forme de cailloux. Le free base est fabriqué par l’usager lui-même.
Contrairement à la cocaïne, le crack peut être inhalé et fumé.

Appellations : caillou, galette, cocaïne basée, base, cocaïne fumée, free base, rocks, Roxanne...

Interdit

STATUT LEGAL

Le crack est une drogue classée parmi les stupéfiants.

L’usage est interdit : l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 3 750€) et des peines de prison (jusqu’ à 1 an).

L’incitation à l’usage et au trafic et la présentation du produit sous un jour favorable sont interdites : l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique prévoit des amendes (jusqu’à 75 000€) et des peines de prison (jusqu’à 5 ans).

Les actes de trafic sont interdits : les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal prévoient des amendes (jusqu’à 7 500 000 €) s’accompagnant de peines de prison (jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle).

Pour en savoir plus, lire notre dossier "La loi et les drogues".

DEPISTAGE

Le crack est dépistable :

  • de 2 à 4 jours dans les urines en cas d’usage occasionnel,
  • 10 à 14 jours dans les urines en cas d’usage intensif sur plusieurs mois,
  • jusqu'à 24 heures dans le sang.

Pour en savoir plus sur le dépistage, lire notre dossier "Le dépistage des drogues".

MODES DE CONSOMMATION

  • Inhalé : avec une pipe à crack (le plus souvent artisanale) ou avec une pipe à eau aussi appelée « bang ». C’est le mode de consommation le plus utilisé (par près de 99% des usagers).
  • Fumé : le crack est placé dans une cigarette ou un joint.
  • Sniffé : ce mode de consommation reste rare.
  • Injecté : ce mode de consommation reste rare.

EFFETS RECHERCHES

L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité de produit consommé.

Le crack est un stimulant qui produit un fort effet énergisant et une sensation de plaisir intense qui disparaît rapidement. Ses effets varient selon le mode de prise, la quantité et la qualité du produit, mais aussi selon la personne qui la consomme et le contexte de consommation.
Il procure :

  • une exaltation de l’humeur
  • un sentiment de toute-puissance intellectuelle (confiance en soi et impression de lucidité accrue) et physique (grande énergie)
  • une indifférence à la fatigue et à la douleur
  • une aisance pour communiquer avec les autres
  • une stimulation du désir sexuel

Durée des effets :

Inhalé, le crack atteint le cerveau en 5 à 10 secondes et les effets durent 5 à 10 minutes.

EFFETS SECONDAIRES

L’intensité des effets varie selon chaque personne, le contexte dans lequel elle consomme, la quantité et la qualité de produit consommé.

Les effets secondaires sont identiques à ceux provoqués par l’usage de cocaïne, auxquels s’ajoutent des complications respiratoires aigües dues à l’inhalation des vapeurs.
La brièveté des effets et les manifestations dépressives prononcées qui leur succèdent conduisent à une multiplication des prises et à un usage compulsif du produit. Cela entraîne chez ces usagers déjà fragiles un état d’épuisement physique et psychique.

Lors d’un usage occasionnel ou à faible dose, les effets secondaires les plus fréquents sont :

  • diminution de l’appétit et de la soif
  • fatigue, insomnie (liée à la perte du besoin de sommeil)
  • augmentation de la température corporelle, dilatation des pupilles, bouche sèche
  • agitation, langage précipité, mauvaise coordination des mouvements, hyperactivité
  • sautes d’humeur, anxiété, irritabilité
  • accélération du rythme cardiaque
  • douleur thoracique

Lors d’un usage répété ou à forte dose, les effets secondaires suivants s’ajoutent à ceux précédemment cités :

  • tremblements
  • fièvre
  • confusion mentale, délire
  • crise d’angoisse intense
  • idées paranoïaques (sentiment de persécution, mégalomanie)
  • illusions sensorielles multiples, voire hallucinations olfactives et tactiles
  • troubles de l’érection

Symptômes respiratoires aigus liés à un usage répété :

  • toux quasi constante
  • respiration sifflante
  • difficulté à respirer
  • crachats noirs, voire crachats sanglants (plus rare)
  • aggravation d’un asthme préexistant

Effets secondaires liés à l’inhalation d’ammoniaque :

  • nausées
  • vomissements
  • maux de tête
  • irritation sévère des voies respiratoires

Descente :

Les effets recherchés disparaissent rapidement et laissent place à une phase de descente (ou « crash ») très brutale. Elle se traduit par une grande sensation de fatigue, un grand abattement, et une « inversion de l’humeur » : l’état dépressif succède à la stimulation, l’anxiété et l’irritabilité succèdent à la confiance en soi et à l’euphorie. C’est pourquoi les usagers (y compris occasionnels) enchaînent généralement les prises jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de produit.  

Cet état peut durer 1 à 2 jours lors d’un usage occasionnel ou à faible dose.

Lors d’un usage répété ou à forte dose, l’usager peut également être victime d’humeur dépressive persistante, de délire paranoïaque et d’hallucinations sensorielles. Cet état peut durer 1 à 5 jours.

RISQUES ET COMPLICATIONS

Les risques de la consommation de crack peuvent être différents suivant l’état psychique et physique du consommateur au moment de la prise et en fonction de la quantité et de la durée de la consommation.

Le crack provoque un rétrécissement des vaisseaux sanguins qui entraîne une mauvaise irrigation des tissus. Les organes les plus affectés sont le cœur et le cerveau.

A ces complications s’ajoutent de graves altérations des voies respiratoires liées à l’inhalation des vapeurs, et à l’utilisation de bangs ou pipes à eau artisanaux.

Enfin, les conditions de vie très précaires des usagers de crack associées à la recherche compulsive du produit entraînent également une dégradation importante de leur état de santé général.

Risques cardiovasculaires (à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation) :

  • Élévation de la pression artérielle
  • Troubles du rythme cardiaque : battements irréguliers ou très rapides
  • Infarctus du myocarde (crise cardiaque)
  • Les usages réguliers peuvent provoquer une atteinte durable du muscle cardiaque (cardiomyopathie) et le rétrécissement des vaisseaux sanguins (vasoconstriction) oblige le muscle à pomper davantage et peut entraîner une fatigue cardiaque.

 Risques neurologiques :

  • Accident vasculaire cérébral (AVC), hémorragie cérébrale, en particulier chez les jeunes (à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation)
  • Convulsions : raideur du corps et contractions saccadées et involontaires des muscles (à chaque prise, quelle que soit la fréquence de consommation)
  • Maux de tête parfois violents (usage chronique)
  • Diminution de la taille du cerveau qui entraîne des troubles neurologiques (chez les usagers réguliers consommateurs de longue date)

 Risques pulmonaires à long terme :

  • Crises d’asthme sévères ou aggravation d’un asthme préexistant
  • Hypertension artérielle pulmonaire
  • Maladies pulmonaires pouvant être mortelles : œdème, hémorragie alvéolaire, bronchioliteoblitérante, pneumonie, pneumothorax (infiltrations d’air dans la plèvre)…

 Risques cognitifs :

L’inhalation est le mode de consommation le plus nocif sur le plan cognitif (pour les capacités intellectuelles). Chez les usagers chroniques, ces troubles sont importants :

  • Difficultés dans la prise de décision et dans le traitement des informations entraînant des réactions inadaptées, une perte de contrôle
  • Troubles de la mémoire de travail (capacité à enregistrer et traiter simultanément des informations)
  • Troubles de la mémoire visuelle
  • Baisse des capacités intellectuelles

Ils sont réversibles 6 mois à un an après l’arrêt définitif. Mais en cas d’usage précoce, les troubles de la mémoire de travail peuvent être irréversibles.

Risques particuliers liés à l’utilisation de bangs ou pipes à eau artisanaux :

Quand elles sont chauffées, les bouteilles en plastique ou en aluminium utilisées pour fabriquer des bangs artisanaux libèrent des fumées acides et des toxiques spécifiques qui entraînent des symptômes respiratoires gênants et des complications pouvant être graves, voire mortelles :

  • toux inhabituelle
  • essoufflement aigu
  • expectorations de crachats noirâtres (suies)
  • bronchite chronique
  • douleurs thoraciques
  • rejets de sang par la bouche (liées à des hémorragies des alvéoles pulmonaires)
  • irritation sévère de la muqueuse respiratoire pouvant provoquer des hémorragies pulmonaires mortelles
  • emphysème (maladie des alvéoles pulmonaires qui détruit progressivement les poumons)
  • pneumothorax (décollement du poumon)
  • cancer du poumon
  • tuberculose

 L’usage régulier de crack peut également entraîner :

  • des troubles psychiatriques (hallucinations, délires, attaques de panique…)
  • des dysfonctionnements hormonaux (règles douloureuses ou absence de règles)
  • des troubles de l’érection
  • une insuffisance rénale

 Risques de surdosage

La surdose est une urgence médicale mettant en cause le pronostic vital. Il y a surdose lorsque la quantité inhalée dépasse la limite tolérée par l’organisme ; cette limite varie considérablement d’un usager à l’autre selon les habitudes de consommation.

Les principaux signes du surdosage peuvent être : une accélération du rythme cardiaque, des troubles de la vision, une transpiration excessive, un resserrement des mâchoires, une sensation d’oppression dans la poitrine pouvant entraîner un malaise, des difficultés à se mouvoir ou à s’exprimer, des vomissements.

 Interactions :

  • Alcool

Le mélange crack-alcool est à éviter car il entraîne la formation de cocaéthylène qui est particulièrement toxique pour le foie. Il augmente également les risques d’overdose, d’infarctus (crise cardiaque) et de mort subite.

  •  Héroïne et opiacés

Le mélange crack-opiacés entraîne un risque important de surdose. Les effets des deux produits s’atténuent l’un l’autre, ce qui peut pousser à les consommer en quantité trop importante. Un risque de dépression respiratoire existe.

  •  Antidépresseurs de la classe des IMAO

La prise simultanée de crack et de Moclamine® ou Marsilid®, entraîne un risque d’hypertension artérielle ou de syndrome sérotoninergique (excès de sérotonine dans le système nerveux central qui se caractérise notamment par une hyperactivité, des contractions musculaires, des sueurs et tremblements, une désorientation…). Le syndrome sérotoninergique peut être grave, voire mortel.

DEPENDANCE

La dépendance peut s’installer rapidement. Les effets du crack sont immédiats et plus intenses que ceux de la cocaïne. Ils sont également de plus courte durée, et la phase de descente qui leur succède est plus violente. Le besoin irrépressible de consommer à nouveau (« craving ») est donc puissant et favorise une consommation compulsive qui se manifeste quelques minutes après la prise.

A l’arrêt, l’usager ressent une grande fatigue voire un épuisement, il est anxieux et ne parvient pas à trouver le sommeil. Il se sent fortement déprimé.

Ces effets apparaissent généralement 2 à 4 jours après l’arrêt de la consommation et peuvent durer de 1 à 10 semaines. Cet état peut constituer un obstacle à l’arrêt. Dans ce cas une aide extérieure est nécessaire. 

 Consulter la rubrique Adresses utiles

Grossesse

L’effet vasoconstricteur (rétrécissement des vaisseaux sanguins) du crack nuit aux échanges entre la mère et le fœtus et peut entraîner de sérieuses complications à l’origine de souffrance fœtale, de retard de croissance, de fausse couche ou d’accouchement prématuré.

Les conditions de vie souvent difficiles et précaires des usagères de crack augmentent leur vulnérabilité et peuvent être un obstacle au bon suivi de la grossesse.

Si vous êtes enceinte et en difficulté avec le crack, n’hésitez pas à prendre contact avec une équipe spécialisée.

Lire notre article Je suis enceinte et je ne parviens pas à arrêter de consommer.

CONSEILS DE REDUCTION DES RISQUES

Toute consommation expose à des risques. Il est toujours préférable de s’abstenir, en tout cas de reporter la consommation, quand on se sent fatigué, stressé, mal ou qu’on éprouve de l’appréhension. Il est également préférable de consommer avec des gens de confiance, dans un contexte rassurant.

  • Faire attention aux doses et aux variations de pureté. Les premières fois, prendre une petite quantité de produit.
  • Utiliser son propre matériel pour limiter les risques infectieux et les risques de transmissions virales (hépatites C, Sida).
  • Éviter de consommer plusieurs produits en même temps. Ne pas consommer avec de l’alcool (toxicité au niveau du foie, risques d’infarctus et de mort subite…).
  • Le crack est contre-indiqué pour les personnes ayant des antécédents d’épilepsie, d’hypertension, de troubles psychiatriques, de troubles cardiaques ou d’asthme.
  • Boire de l’eau régulièrement pour éviter la déshydratation.
  • Éviter de prendre le volant et d’entreprendre une activité à responsabilité.
  • Le crack/free base est un stimulant sexuel, penser à toujours avoir sur soi du lubrifiant et des préservatifs.
  • Si vous vous sentez mal (sensation de "tomber dans les pommes") : Appelez les secours (15 ou 18), allongez-vous jambes relevées, mangez quelque chose de sucré, buvez de l’eau, reposez-vous.
  • Si vous êtes témoin d’une situation où une personne perd conscience : Appelez les secours (15 ou 18). Si la personne respire, allongez-la sur le côté en position latérale de sécurité, et enlevez tout ce qui peut gêner la respiration (col, ceinture...).
  • Préférer le bicarbonate de soude à l’ammoniaque pour baser la cocaïne. Sinon, rincer plusieurs fois le caillou avec de l’eau afin d’éliminer de l’ammoniaque et réduire les risques de nausées, vomissements, maux de tête et irritations respiratoires sévères.

Conseils spécifiques à l’inhalation :

  • Pour limiter les risques infectieux et les risques de transmissions virales (hépatites C, Sida) : ne pas partager sa pipe et son matériel de préparation (lame, grille…).
  • Protéger ses lèvres avec un baume gras permet aussi de limiter les risques de transmissions virales en évitant les gerçures.
  • Utiliser successivement plusieurs briquets pour éviter les brûlures des doigts.
  • Utiliser un kit base® disponible auprès des associations de réduction des risques ou de lutte contre le sida (CAARUD). Ils peuvent également être commandés à distance auprès de Safe ou de certains CAARUD et être envoyés par la poste à votre domicile (se renseigner sur le site http://www.rdr-a-distance.info/). Le kit contient : une pipe en verre, des embouts et un filtre, des compresses alcoolisées, des crèmes, un préservatif masculin et une dose de lubrifiant.
  • A défaut de kit base, il est plus hygiénique de « chasser le dragon » que de fabriquer une pipe artisanale. Cette technique consiste à déposer le produit dans les pliures d’un papier aluminium (sur la face mate), puis à le chauffer par en dessous avec la flamme d’un briquet. L’évaporation du produit est aspirée par la bouche à l’aide d’un tube (paille, aluminium roulé,  ticket de bus….). Cette technique permet d’absorber une grande quantité de produit avec une seule inhalation.