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Fils de 25 ans qui prend beaucoup de cannabis.

Par Pepite

67 réponses


Pepite - 10/05/2022 à 18h23

Bonjour,

@Cher Modérateur,

Concernant la configuration du forum, je vous propose de mettre en premier la dernière page du post ainsi que les flèches des pages suivantes en haut et en bas.

Ensuite, je pense souvent à vous, à vos recommandations humanistes. Merci. Grâce à vous je grandis et je continue à me questionner.

@Vous tous chers lecteurs et lectrices,

Hier fut une journée éprouvante. Depuis les larmes me montent et parfois elles coulent. Je me sens las et sidérée face à l'attitude de mon fils qui trouve des réponses dans la pulsion et l'impulsion. Aucune anticipation, il improvise. Certes il développe ce type de compétence qui servirait au théâtre ou au cinéma mais je suis morte 3 fois et on vient récemment d'enterrer sa grand-mère que j'ai eue au téléphone...
Il a une qualité, c'est celle d'être non violent physiquement. Moralement, c'est l'extrême.

Hier donc j'ai failli rejouer la posture de Drama Queen qui demande des spectateurs. Il n'y en avait pas alors je me suis retrouvée face à la salutaire solitude pour ressentir ce qu'il se passait dans mon coeur. Je me sens fatiguée par ce film insensé qui revient depuis 7 ans. Les mêmes acteurs avec d'autres figurants et des décors différents.
Sujet : Entretenir ses addictions sans morale
Scénario : travail puis abandon avec mensonge, manipulation et errance.

2 fois je suis venue ici commencer un début de récit des événements récents. Je demandais même du réconfort. Pourtant je n'ai pas validé, rien ne m'allait parce que je savais que la vérité était ailleurs.

J'ai même appelé la ligne d'écoute qui semble saturée.

Pour résumer, mon fils de 26 ans est dans la rue depuis 3 semaines. Il est poly consommateur de tabac, cannabis (autre ?). Il joue aux paris sportifs et il passe sont temps devant l'écran de son téléphone. Il est capable de jouer incessamment à Pokémon. A mon sens l'écran comble l'absence des autres par défaut.

Le FJT m'a appelé pour récupérer ses affaires. Seule j'ai affronté l'état de saleté du studio, le tri des 41 poches de courses éparpillées, des papiers, du linge et la mise en carton de tout ce qu'il restait.
Le travailleur social a compati et m'a dit que nous avions fait de notre mieux. Qu'il avait besoin de soins.

Mon fils n'a pas de remords, il reste fidèle à ses pensées de victime et il transgresse les règles.
Tous ces actes sont justifiés par ce monde pourri qui ne lui donne aucune chance.

Le tableau est posé. Qu'est ce que j'en fais ?

Depuis hier je fais des lessives. Je viens de récupérer ses vêtements enterrés dans la forêt, mélangés aux gâteaux secs eux-mêmes mélangés aux fourmis. J'en ris, c'est nerveux.

Il a pris une douche, déjeuné puis il est parti prétextant l'horaire du bus alors que je comptais l'employer à plier et ranger son linge.

Depuis hier, nous avons parlé. Je l'ai écouté longuement et son état d'esprit ne change pas. Il cherche juste des solutions immédiates en attendant son futur emploi de plongeur.

Il dormirait dans sa tente près du FJT.

Dans 1 mois il travaillerait nourri et logé dans un resto au Cap Ferret.
C'est pour cela que je maintiens l'hygiène. Pour moi c'est important.

Je repense à la phrase du Modérateur : "ce que vous allez pouvoir négocier pour la suite".

Rien, il est hermétique. Il se fout de tout. La chanson "antisocial" me vient.

Je peux juste oeuvrer en fonction de mes valeurs et de mes convictions.

Merci pour cet espace d'écritures.

Pépite







Moderateur - 10/05/2022 à 18h36

Bonsoir Pépite,

Merci pour vos mots si gentils.

Ce soir pas de conseils mais je m'associe à votre peine, votre déception.

J'espère que vous arriverez à joindre notre ligne d'écoute pour parler.

Quelques questions, avant "tout ça" votre fils avait-il des centres d'intérêt ? Des choses qui le passionnaient ? Aime-t-il la voile ?

Courage.

Le modérateur.

Pepite - 11/05/2022 à 10h31

Bonjour,

Merci cher Modérateur pour votre diligence et votre soutien qui me réchauffe.

Je pleure encore pour évacuer le stress du contexte.

Pour vous répondre, petit, il détestait la voile. Peut-être qu'une expérience aujourd'hui serait différente. Ma lignée était marin.

Il aime la musique, c'est une passion commune.

Il a appris le solfège et il a pratiqué le piano qu'il a délaissé.

Il adorait le tennis mais il a renoncé. Il aimait aussi le handball mais il se trouve maigre pour le reprendre. Car il se compare à l'élite et de ce fait il abandonne.

Il a cumulé des défaites, des déceptions. Il est bloqué depuis l'adolescence.

Cet après-midi il m'a parlé de sa jalousie et de ses envies depuis le lycée. Son ami avait plus de copines que lui. Selon lui il n'a pas été récompensé de ses efforts alors que ses copains avaient tout facilement.

Son récit est simple : il n'a rien parce qu'on n'a rien pour que sa vie soit facile.
Beaucoup auraient tout grâce à leurs parents, sans aucun effort. Lui il n'a pas de chance, voilà tout. Il n'entend pas que même riche je n'abonderai pas dans son sens. Il nie ses addictions.

Sa naissance a été difficile. Sa tête était comme une poire et à l'époque les ostheos et autres n'existaient pas. Peut-être qu'il y a eu quelques dommages.
Avec les addictions, le milieu et d'autres facteurs, je pense que la zone de l'immédiateté répond en priorité.
Il est dans la pulsion. La réflexion est compliquée. Pourtant il est capable d'analyser correctement. Est-ce sincère ou la fable du corbeau et du renard ? Je ne suis pas dupe.
Selon moi, ine se développe pas et il reste immature.

Pour l'histoire familiale, grosso modo, son père et son grands père maternel manquent d'empathie. Ils avaient des comportements addictifs tout comme le grand-père paternel qui en plus jouait aux courses. A son décès, sa grand mère a découvert les dettes et les mensonges. Les 3 manquent cruellement d'attitudes responsables et ils manipulent. Pour eux les autres ne comptent pas. Aucune attention, rien.
J'ai l'impression que mon fils est la quintessence des travers de chacun.

Ce midi, nous étions face au bassin, dans une cabane de pêcheur partagée que j'entretiens. Le panorama de rêve. Il voulait boire une bière qui ne m'appartenait pas mais j'ai refusé. C'est une alerte, avec lui est comme ça. Il m'annonce ses intentions et rien ne peut m'en détourner.
Je l'ai fait participé aux travaux de jardinage et j'ai constaté que la moindre petite consigne le stressait.
Lui même refuse le poste de serveur proposé par son futur employeur qui selon lui provoquerait des colères ingérables.

Le prochain emploi sera lui aussi chaotique. Je n'emploie même plus le conditionnel.

Il a besoin que d'une seule chose : une prise en charge dans un CSAPA.

En attendant il suit son chemin. Je n'y peux rien.

Je viens d'avoir une dame en ligne chez vous mais on a été coupé.

Je rappellerai à un autre moment ou demain sans doute.

Encore merci d'être là pour moi.

Pépite

Miredo12 - 11/05/2022 à 21h08

Je suis sincèrement navrée pour vous Pepite. On a beau essayer de lâcher prise, prendre du recul, comment faire quand il s'agit de nos enfants et qu'on est incapable de s'éloigner. Ce sentiment d'impuissance on le connait tous ici. Les larmes qu'on ne peut pas arrêter... je suis sûre que vous avez fait pour le mieux Pepite, depuis sa naissance, même s'il vous dit l'inverse, n'en doutez pas. Il cherche un responsable qui ne soit pas lui. Je pense fort à vous.

Pepite - 12/05/2022 à 11h28

Bonjour Miredo,

Merci pour votre soutien et votre sollicitude.

Notre fil amical compte pour moi.

J'ai appelé le 0800 et j'ai échangé avec une dame pendant 1 heure. Cela m'a fait du bien.

Comme le dit avec justesse Maximus, c'est le yoyo émotionnel. Un de plus. Je n'en veux plus donc à moi d'y apporter la réponse la plus bénéfique pour mon bien être.

Mon premier ressenti est qu'il me tarde qu'il parte loin de moi. Là, il arrive pour se doucher. Je n'ai pas envie de le voir.

Je planifie donc une autre approche.
On va déjeuner.
Je vais l'écouter.
On va boire un café et se poser 5 minutes.
En fonction de ses prédispositions, il participera à son linge.

Sinon, chacun retournera à ses priorités. La mienne étant de prendre soin de moi.

Belle journée

Pépite

Miredo12 - 12/05/2022 à 22h14

C'est vraiment regrettable qu'il n'ai pas pu garder sa chambre au foyer. A 25 ans il ne perçoit pas le rsa ? La chambre au fjt de mon fils lui coûte 100€ (apl déduite), comment se fait-il que le vôtre soit arrivé à une dette telle qu'il a été expulsé ? Il fume et joue tout son argent je suppose, mais le foyer n'a rien tenté pour l'aider à gérer ?

Votre mari prend comment, le fait qu'il soit si souvent chez vous ?

Pepite - 13/05/2022 à 10h35

Bonjour Miredo,.

Vos questions sont pertinentes. L'association qui gère le FJT a manqué de cadre, de sérieux et le contexte a favorisé cette situation. Je n'ai pas été écouté, une fois de plus. Je prépare un mail au Directeur.

Je garde en tête que mon fils a au moins un TDAH ce qui expliquerait en grande partie ses comportements dont l'impulsivité et l'incapacité de gérer quoi que ce soit. Pour cela une évaluation sensibiliserait tous les acteurs, à commencer par lui-même.

La dette de loyer : dès l'entrée dans son studio, il n'a pas honoré ses paiements alors qu'il travaillait et qu'il avait l'argent. Lorsque j'en parlais, mon fils me mentait en disant qu'il payait et le travailleur social me rassurait en disant que tout allait bien.
430€/mois, tout compris.

Ensuite, lorsque j'ai demandé la prise en charge psy, tout le monde a gagné du temps. Cette stratégie me révolte et s'applique partout. On gagne du temps qu'on n'a pas puisque notre société économique monnaie le temps.
Un peu comme avec la guerre en Syrie qu'on a laissé faire, la Crimée, l'invasion de l'Ukraine en 2014 pour arriver à la guerre actuelle qui était programmée.
Aujourd'hui on gagne du temps plutôt que de regarder ce qu'il se passe, d'affronter les épreuves en essayant de trouver des solutions aux problèmes qu'on créé.
Pareil avec le réchauffement climatique...
J'avais besoin d'exprimer ceci et je peux comprendre que ça vous déroute.
J'ai envoyé un mail sans obtenir de réponses pour le suivi psy, mon fils aussi me mentait en inventant des séances. Leur manque de suivi, de moyens sans doute a favorisé cette situation.

Par ailleurs, il perçoit le RSA depuis la fin de l'année car le travailleur social a géré. Mais le contrat qu'il a signé au FJT comporte la clause de travail pour bénéficier d'un logement et mon fils n'y arrive pas. 2 jours et il abandonne. Je pense qu'il est paniqué ou que ses capacités d'apprentissage se dégradent.

Selon moi le CSAPA et un centre type structure coopérative où il pourrait reprendre confiance en lui petit a petit semblent être la meilleure option.
Il a besoin d'être entouré car il a intégré le FJT peu avant la crise sanitaire et cette période a favorisé le relâchement général et l'absence d'interactions sociales.

Hier cela s'est bien passé entre nous. Il était disponible mentalement. Des messages sont passés. Je lui ai encore donné 40€ pour ces 3 prochains jours pour qu'il mange. C'est mon intention. La sienne lui appartient. Il dort dans la forêt. Je maintiens l'hygiène. Je ne le verrai pas du week-end et je l'ai orienté vers sa grand-mère ou autres connaissances.
Je lui ai demandé comment il faisait pour fumer. Il prend les mégots qu'il ramasse par terre. Il a eu honte de me le dire mais j'ai tenu à ce qu'il en parle. Je ne le juge pas. Je l'ai encouragé à appeler le 0800 23 13 13. Je verrai...

A ce jour je ne sais pas si un TDAH explique en grande partie les usages. Je me demande s'il n'y a pas non plus comme dit le Modérateur, un trait de personnalité. En tout cas mon fils va loin jusqu'à l'errance et le milieu y participe.

Je n'ai pas de certitudes et même si parfois je me détourne de lui, je ne peux pas lutter contre mon âme. C'est avec elle que je négocie.
Générosité, partage, altruisme, empathie font partie de moi. J'essaie de tout considérer dont le je prends soin de moi et mes proches. Ça chauffe dans ma tête. Heureusement que la méditation me pose (pause).

Voilà Miredo, merci pour votre réponse qui m'aide. Pour tout vous dire, parfois je me demande si le métaphysiques n'est pas la dernière option. Je m'en remets donc à l'univers.

Comment cela se passe t'il pour vous ?

Pépite

Moderateur - 13/05/2022 à 11h42

Bonjour Pépite,

Je reviens sur mes questions de l'autre jour et vos messages qui ont suivis. Merci aussi à Miredo12 pour son soutien et ses questions.

Donc, en vous lisant l'autre jour j'ai essayé de comprendre ce qui pourrait "aider" votre fils. Une porte d'entrée pour le raccrocher à quelque chose est de réinvestir ce qu'il a aimé. Même s'il a tout abandonné aujourd'hui, ses anciennes passions sont une piste à suivre. Aller voir un bon concert, assister à un bon match de tennis ou peut-être de handball. Bref essayer de l'intéresser à quelque chose qui le sorte, même provisoirement, de sa spirale. Si vous en avez l'occasion faites des propositions. Les activités en commun que vous lui proposez c'est déjà très bien (jardinage, boire un café, etc.). Les moments de calme comme vous avez eu hier c'est sans prix, pour lui aussi.

Roland-Garros commence bientôt, sera-t-il intéressé pour regarder des matchs avec vous (si vous en avez envie) ? Si c'est possible et s'il arrive à se détendre cela créera pour lui de bons moments et pour vous j'espère un peu de complicité. Cela peut paraître pas grand-chose mais les personnes qui ont eu de longues périodes d'addiction et qui s'en sortent se souviennent avec reconnaissance de ces moments-là. Cela les raccroche à une autre réalité que leurs consommations et leur quotidien, cela peut donner envie de faire autre chose.

Mais je comprends bien aussi qu'il y a un fond difficile, entre les comportements manipulateurs de toutes ses figures paternelles familiales (son père et ses grand-pères) et leurs addictions. C'est ce qui m'a lancé sur la piste éducative, celle qui consiste à essayer de lui trouver un cadre et surtout un "mentor". Une autre figure paternelle. Quelqu'un auprès duquel il ne puisse pas "mentir" sans inconfort, qui ait une aura et des valeurs qu'il respecte et qui ne le rejette pas à la première incartade mais l'éduque. Cela ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval mais cela se construit autour de projets. Il y a la piste de l'apprentissage et des travaux manuels (construire quelque chose et apprendre en même temps). Peut-être est-ce celle qu'il a déjà suivi ? Et je comprends aussi qu'il ne tient pas 2 jours en place et a beaucoup de mal avec les instructions. Cela sera donc difficile au début mais justement c'est là que le relationnel avec la personne "mentor" peut faire toute la différence. Est-ce qu'il y a des travaux manuels qu'il aime bien ? Ou des activités manuelles qui sont susceptibles de l'intéresser ?

Je vous posais la question de la voile parce que j'ai pensé à ces associations qui proposent à des jeunes un peu perdus de rénover un bateau ou d'embarquer sur un voilier pour y apprendre à naviguer. Une fois embarqué, avec des éducateurs et des personnes qui ont de la "bouteille" comme on dit, il faut participer aux activités de groupe et l'activité de voile rend obligatoire de se discipliner. Cela peut être une expérience fructueuse. Mais il faut être sevré avant d'embarquer. Plus précisément m'est venue à l'esprit l'association des amis de jeudi-dimanche (à titre d'exemple, il doit y en avoir d'autres) : https://www.belespoir.com/

Enfin, au-delà du CSAPA, si votre fils souhaitait passer à autre chose, il y a les communautés thérapeutiques et les centres de postcure avec des activités sportives ou manuelles. Là aussi c'est un temps pour se "reconstruire". Les CSAPA savent faire le relais vers ces structures si besoin.

J'ai conscience que l'on parle-là de choses à moyen ou long terme, si votre fils consentait à vouloir "faire quelque chose" (quoi que ce soit qui aille dans la bonne direction). Dans l'immédiat les pauses et les activités que vous pouvez partager avec lui sont des graines que vous plantez pour lui.

Pépite, merci de votre confiance et pour tout ce que vous faites. Vous vous sentez impuissante mais ne doutez pas que votre fils a beaucoup de chance de vous avoir.

Bien cordialement,

le modérateur.

Pepite - 16/05/2022 à 10h41

Bonjour,

J'ai été touchée par votre message Modérateur.
Je suis profondément admirative par l'humanisme de ses (vos) structures.

Je partage ce que vous proposez en terme d'activités et je le mets en pratique depuis des années.
Cependant, il finit par abandonner lorsqu'il doit de l'argent ou qu'il ment ou qu'il manipule. La dernière était dans une salle de sport.

J'avais même organisé un voyage à Roland Garros avec mon frère et mon neveu avec qui ils partagent l'amour du tennis.
Mon frère est gendarme et il m'a dit qu'il n'y avait pas de solutions venant de l'extérieur...

Plusieurs hommes ont tendu des mains. Mon fils finit par fuir même si au début il accepte le deal mais son besoin de consommer prend le dessus.
Il en tire finalement comme leçon que ses efforts ne payent pas puisqu'il ne s'enrichit pas. Il ne mesure pas du tout ses dépenses dans ses usages...

Platon dit qu'il faut 50 ans pour faire un homme.
Pourquoi pas mais les intentions de mon fils ne me poussent pas à envisager ce temps. Temps, une donnée qui est devenue précieuse à mes yeux.

Je vous avoue que j'ai le sentiment de vivre une crise de couple avec mon fils et que je suis la seule à oeuvrer pour éviter la rupture. Mais n'est elle pas nécessaire ?

Je ne sais pas qui il est vraiment. Sans doute que je reste sur le souvenir de l'enfant que j'aimais.

J'interviens parce qu'il est aux portes de la manche. Je les ai observés ceux qui tendent la main et je les écoute. Des zombies parmi nous.
Ma mère a "porté" mon père pour éviter cela et elle consacre sa vie à cet homme qui ne le mérite pas. Je ne veux pas d'un sort identique.

Comment puis je maintenir cette relation avec ses trahisons répétées ?
Comment puis je accepter cette maltraitance pour lui et pour moi avec les conséquences sur mon entourage ?

"Avec l'amour maternel, la vie nous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances". Telle est la déclaration sublime et déchirante que Romain Gary fait à sa mère dans son livre d'inspiration autobiographique La Promesse de l'aube.

La lecture me questionne . Je me demande sincèrement si ma personnalité ne favorise pas aussi son comportement.
Je ne cherche pas être rassurée, juste à comprendre.
Je sais que l'emprise que je ressens avec lui ou avec ma mère m'insupporte. Je me sens vampirisée en leur présence. L'un et l'autre qui vont mal s'accrochent à moi comme une tique.

Lorsque je relis ce que je viens d'écrire je me demande si je ne suis pas sur le point d'imploser.

Il vient d'arriver. Mine fatiguée. Je l'accueille avec mon air triste et certainement en colère. Il sait que je ne suis pas disposée à valider ses demandes du week-end.
Je l'ai laissé avec ses cafés pas payés au bistrot. Je ne suis pas venue le chercher à la gare alors qu'il venait de faire un AR à Bordeaux pour charger son tel. Je n'ai pas donné d'argent.
J'ai fait du mieux que je pouvais. Il veut toujours plus.

J'avais besoin d'écrire tout cela.

Pépite

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