Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Mon copain a un problème d'addiction

Par Profil supprimé

Bonsoir,

Je viens vers vous pour trouver des pistes pour aider mon copain.

En effet, cela fait déjà quelques temps qu'il souffre d'un problème d'addiction dans une poly-consommation de drogues. Il consomme essentiellement du GHB/GBL de façon récréative, mais aussi de la MDMA, toute sorte de benzo, d'autres médicaments et récemment un peu d'héroïne qu'il "sniffe" et qu'il a même essayé de s'injecter "par curiosité".

Il y a deux principaux problèmes qui se greffent à cette dépendance. Le premier est qu'il est suivit dans un centre d'addictologie dans sa ville mais que le médecin trouve qu'il ne relève pas de la toxicomanie. Il pense qu'il aime la drogue, que ça le passionne, et qu'il a un besoin vicéral de tout essayer. Ce médecin refuse donc toute aide médicamenteuse. Le soucis la dedans, c'est qu'il fait de vrais syndromes de manque avec des tachycardies importantes, des sueurs, une agitations extrême... et ça, c'est difficilement sommatisable.
Le deuxième problème est qu'il est extrêmement bien renseigné sur les effets néfastes des drogues sur l'organisme, mais plutôt que de s'en disuader, il rajoute à sa consommation des médicaments et principes actifs pour se proteger de ses effets la (inhibiteur de la recapture de la sérotonine pour la MDMA...). Du coup, il trouve que sa consommation est "safe" et qu'il ne risque rien.

Je suis moi même du milieu médical, mais à partir du moment ou nous sommes ensemble, je refuse de jouer le rôle de soignant qui n'est pas le mien. Mais je voudrais lui trouver une structure pour jeunes consommateurs ou il pourrait être suivit en ambulatoire pour le moment (il a 21 ans, ce n'est pas le moment de lui faire foirer son diplome). La relation avec ses parents est extrêmement compliquée, ses parents vivent mal son orientation sexuelle et sa mère lui fait subir de véritables frénésies car elle se sent à bout de force et ne sait plus quoi faire.

Cette situation me fait très peur car je le vois se détruire, ça me fait extrêmement mal et me pèse beaucoup, et je n'arrive pas à l'aider.

J'arrive à négocier avec lui parfois pour garder la main sur ses drogues et limiter sa consommation mais j'avoue être à court d'idées. Et même si il me promet de vouloir le faire par amour pour moi, je sais qu'il n'y arrivera pas sans aide, on est arrivé trop loin dans la dépendance.

Est-ce que quelqu'un à déjà rencontré ce type d'addiction ? Connaissez vous des structures compétentes en région parisienne capable de le prendre en charge en ambulatoire ?

J'avoue être un peu perdu, merci de votre aide.

Morphi

Fil précédent Fil suivant

5 réponses


Profil supprimé - 12/03/2014 à 17h30

Bonjour Morphi,

Je suis le modérateur de ces forums. Il n'y a pas de consommation de drogue "safe", aussi savant qu'on puisse être sur le sujet. Il y a, avec de l'information ad hoc, des possibilités de réduire les risques mais ils sont toujours présents. La dynamique de votre copain me semble malheureusement tout l'inverse d'une dynamique "safe". La polyconsommation de drogues (licites ou illicites) est un facteur aggravant des risques. Compte tenu de ce que fait votre copain, le médecin est prudent et il a plutôt raison : cela serait dangereux de rajouter quelque chose à tout ce qu'il prend s'il fait sans cesse de nouvelles expériences. En outre, il n'y a pas vraiment de médicament "anti-Mdma" ou "anti-GHB" par exemple. Aucune médication ne tient la route si elle ne poursuit pas un objectif accepté par le patient et atteignable par cette forme de thérapeutique.

Pour aider votre copain il y a les Centres de Soins, d'accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA)qui reçoivent effectivement en ambulatoire et sont gratuits. Notre rubrique ["S'orienter"->http://www.drogues-info-service.fr/?-Adresses-utiles-] les répertorie, il suffit d'entrer le département ainsi que les critères "addictologie" et "soin". La liste que vous obtiendrez contiendra bien plus que des CSAPA mais vous pouvez faire le tri par exemple en partant de votre arrondissement et en étudiant chaque fiche. Ces centres reçoivent aussi l'entourage et vous pouvez y être conseillé ou soutenu dans vos efforts pour essayer de le faire arrêter. Si vous ne vous en sortez pas avec cette liste, appeler notre ligne Drogues info service (0 800 23 13 13). L'un de nos écoutants sera à même de faire le tri pour vous.

Cependant s'il n'a pas pris lui-même la décision d'arrêter cela va être difficile d'obtenir un résultat positif. A la lecture de votre texte j'ai plutôt l'impression qu'il cherche encore à tout tester malheureusement. Si c'est plutôt le cas, le mieux que vous puissiez faire c'est de continuer à le mettre en garde (consultez notamment notre article d'actualité "[l'ecstasy n'est plus une drogue de débutants !->http://www.drogues-info-service.fr/?Arret-de-la-cocaine]"blunk, essayer de lui parler dans les moments où il est "clean", lui exprimer vos inquiétudes pour lui. Étant son compagnon, vous n'êtes effectivement pas son "soignant" et c'est positif que vous en ayez conscience. J'ai l'impression que vous faites déjà plutôt de bonnes choses, même si vous n'obtenez pas trop de résultats. Le dialogue et le maintien d'une relation de qualité sont importants. Mais aussi préservez-vous : il ne faut pas que cette situation vous rendre vous-même malade. Aménagez-vous des moments à vous et n'hésitez pas à "en parler" si cela devient trop pesant.

J'aurais enfin une remarque sur ce que vous avez appelé "symdrome de manque" : cela ressemble quant même un peu aussi à un syndrome sérotoninergique justement, celui que votre copain essayerait soit disant d'éviter. En théorie cela pourrait être un manque d'héroïne mais vous avez dit qu'il était débutant et vous ne décrivez pas de douleurs musculaires. C'est pour cela que le syndrome sérotoninergique est plus probable.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 12/03/2014 à 18h13

Bonjour !

Tout d'abord, merci pour votre réponse complète. Cela fait du bien de se sentir un peu moins seul et entendu.

J'ai bien lu votre réponse à laquelle je voudrais réagir.

Pour commencer, je comprends votre explication sur la position du médecin qui me parait, sous cet angle la, prudente. En revanche, ce qui me gène c'est que lorsqu'il manifeste une demande d'aide pour réduire ces symptômes la en vue de diminuer voir d'arrêter, il se heurte à un refus ou il comprends que tout est dans sa tête et qu'il doit se débrouiller seul. D'une certaine façon, je peux concevoir le fait qu'il se sente encore plus culpabilisé d'entendre ça. Je pense qu'il croit que son problème n'est pas prit au sérieux, voir minimisé ! Et j'ai du mal a envisager qu'il puisse arrêter progressivement si même ses soignants ne l'aide pas à se dire que son problème est très sérieux.

Effectivement, vous avez aussi raison dans le fait qu'il a toujours envie de tout tester. Le problème est que j'arrive à le raisonner et il s'engage auprès de moi à travers un contrat moral. Mais à la seconde ou ses fréquentations lui mettent de la drogue entre les mains, il entre dans une espèce de transe ou il n'écoute que ses pulsions. Dans sa consommation, ce qui me fait le plus peur est l'héroïne. Je dois être vraiment très insistant avec lui pour lui faire entendre ma réticence à ce qu'il en reprenne et je commence à être a court d'idées. Pour l'instant j'arrive à le raisonner, mais pour combien de temps ? Récemment, il a acheté du Phénibut sur internet, je connais mal se produit qui apparemment est légal. Ce que je vois, c'est que ça l'a aidé à beaucoup réduire sa consommation. Avez vous des informations la dessus ?

Je suis en contact avec un centre d'addictologie avec qui je dialogue et qui serait prêt à le prendre en charge. L'équipe à l'air très à l'écoute et je pense qu'ils sont bien. Je leur ai fais part du fait que j'aimerais rencontrer quelqu'un pour vider moi aussi mon sac et avoir des conseils pour ne pas faire d'erreurs, car quoi que j'en dise, c'est une épreuve pour moi. Ils ont été très compréhensifs.

Pour finir, je lui avait effectivement parlé du syndrome sérotoninergique. Il m'a répondu qu'il y échappais en rechargeant ses stocks de sérotonine grâce à une certaine classe de médicaments, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine je crois.

Encore une fois, merci de votre réponse et votre soutien. Bonne fin de journée,

Morphi

Profil supprimé - 13/03/2014 à 18h06

Bonjour,

Je comprends que le médecin n'a affectivement pas l'air de bien traiter sa demande, ce qui le laisse sans solution pour le moment. Si l'option de votre ami d'avoir un moyen de réduire ses symptômes pour diminuer n'est pas la bonne (il faudrait que cela soit le contraire : réduire ou arrêter sa consommation pour réduire les symptômes et recevoir une aide pour réduire les symptômes dus à l'arrêt), la réponse du médecin ne l'accompagne pas vraiment pour le faire évoluer là-dessus si elle consiste bien à lui dire de se débrouiller. Mais n'est-ce pas aussi ce que veut entendre votre ami s'il s'est mis en tête d'avoir plus de médicaments pour pouvoir se passer des drogues ? Cela ne consisterait qu'à un transfert (hasardeux) d'une drogue vers l'autre mais pas à un sevrage.

Je n'ai pas d'informations sur le Phénibut malheureusement. Apparemment il y aurait une accoutumance rapide, donc une perte d'efficacité qui viendrait rapidement. Pas sûr dans ces conditions qu'il en prenne longtemps ou qu'il ne soit pas obligé d'augmenter les doses.

L'option "centre d'addictologie" semble être la plus pertinente pour le moment.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 13/03/2014 à 18h28

Bonjour,

Encore une fois, merci pour votre réponse.

Effectivement, votre vision est pertinente. Mais à mon niveau, je ne pourrai y répondre objectivement. Comme je l'avais dis dans mon dernier message, le nouveau centre d'addictologie à l'air sérieux, je leur passe la main pour creuser ce problème.

Je souhaiterai vous remercier pour avoir éclairé ma lanterne et m'avoir donné de précieux conseils pour la suite. C'est des gens comme vous qui permettent de dénouer des situations parfois chaotiques et donner des repères à des personnes perdues. Merci de votre investissement,

Très sincèrement,

Morphi

Profil supprimé - 14/03/2014 à 10h30

Bonjour,

Merci pour ces remerciements chaleureux. J'y suis sensible. Je vous souhaite bon courage pour la suite. Drogues info service reste à votre disposition pour toute information complémentaire. Vous pouvez notamment appeler notre ligne pour en parler quand c'est trop dur : 0 800 23 13 13 (01 70 23 13 13 depuis un portable).

Cordialement,

le modérateur.

Répondre au fil Retour