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Mon fils se drogue

Par Profil supprimé

13 réponses


bluenaranja - 22/06/2011 à 11h10

Bonjour Janson !

J'ai une question, si vous permettez ! Faire une cure c'est une très bonne idée.
Vu que vous avez l'air de ne pas habiter loin de votre fils, pourriez vous, après sa sortie, arranger un séjour de ses filles chez vous ?

Et surtout, avant de partir, il faut qu'il se prépare à sa nouvelle vie en revenant : jeter sa carte sim, couper avec les copains qui tournent, se trouver un bon psy - quelqu'un avec qui quelque chose se passe !
Faire des activités régulières qui lui plaisent.
Ou même quelques heures de bénévolat, quelque chose qui lui permette de se sentir utile. Et valorisé.
Moi, mon psy, quand j'allais mal, je le voyais une heure par semaine, et cela m'aidait à tenir d'une semaine à l'autre.

bonne journée

bluenaranja

Profil supprimé - 23/06/2011 à 20h27

Bonjour Janson,

C'est le modérateur de nouveau. Merci de toutes ces précisions que vous avez apportées, qui me permettent de comprendre un peu mieux de quoi il est question pour votre fils.

Au sujet de la consommation de substances psychotropes (médicaments, drogues) de votre fils je comprends deux choses.
D'une part que ces produits ont marqué très tôt et profondément votre fils. Il a appris à répondre à ses problèmes avec des substances.
D'autre part que son usage de drogues illicites est, de sa part, une tentative de réponse à une situation psychique insatisfaisante qu'il vit et qui lui est insupportable. Vous appelez cela "angoisse", c'est aussi peut-être une réponse à l'état de "dépression" qu'il vit au quotidien puisque ce qu'il prend sont précisément des stimulants (amphétamines) du système nerveux. Les stimulants cela ne calme pas spécialement les angoisses mais cela peut temporairement compenser un état d'atonie, de fatigue liés à la dépression. Bref, tout cela pour dire que l'usage de drogue de votre fils ressemble très fort à une tentative d'auto-médication. Certes les amphétamines ne sont pas une bonne réponse à la dépression, {mais elles sont sa réponse à lui}. Elles présentent "l'avantage" de lui permettre d'éprouver temporairement un état de pleine forme, où tout va bien ou mieux. Elles ont cependant le très gros inconvénient aussi de générer de l'anxiété et de favoriser ensuite, après les effets positifs, une contre-réaction négative de type dépressif. C'est donc un peu le serpent qui se mord la queue...
Alors, si à moyen terme il faudra bien qu'il arrête d'avoir cette réponse à ses symptômes dépressifs et à ses difficultés personnelles, il me semble que le préalable à faire pour aider votre fils est d'essayer de voir sa prise de drogue avant tout comme une tentative d'auto-médication et non comme une tentative pure et simple de se "défoncer". Il s'agit ici d'essayer d'agir sur son sentiment de culpabilité, qui renforce son malaise. {"Ce n'est pas bien de se droguer ainsi et c'est mauvais pour lui"}, oui ! C'est une mauvaise réponse à son problème, oui ! {{Mais}} aussi il a appris dès son plus jeune âge à résoudre ses difficultés par la prise de substances chimiques, il souffre d'une maladie psychique (dépression à tendance "bipolaire"blunk lourde et son environnement ne l'aide pas non plus (nous allons y venir) : on peut, je crois, lui trouver quelques excuses et comprendre que finalement, peut-être, il n'essaye que d'être "normal" ou alors de moins souffrir en se droguant.
Une piste à suivre, dans ce cas particulier, serait donc que vous considériez ainsi (si ce n'est déjà fait) son usage, que vous lui transmettiez cette vision des choses pour dédramatiser et qu'il culpabilise un peu moins. C'est aussi quelque chose à expliquer à son/votre entourage. {Attention}, s'il s'agit de rendre moins "lourd" et moins handicapant pour lui son usage, il ne s'agit par pour autant d'être d'accord avec lui. Le risque d'une "déculpabilisation" sans limite serait en effet de le déresponsabiliser et de favoriser alors son usage. Non, ce n'est pas le but et il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'une mauvaise réponse qu'il va falloir changer, ce qui ne se fera pas en un jour non plus.

Dans la lignée de cette idée que son usage ressemble fort à une "auto-médication", le moment aussi bien que le risque qu'il y aurait à arrêter pour lui doivent être évalués. Arrêter les amphétamines n'est pas, en soi, forcément dangereux. Je ne suis pas sûr en plus qu'il soit vraiment dépendant si son usage reste occasionnel. Mais pour qu'il puisse se "permettre" - ou du moins soit réellement capable - d'arrêter durablement, encore faut-il qu'il ait à sa portée d'autres "solutions", on pourrait parler d'autres "médications" qui lui conviennent et qui l'aident. Quand je parle de "médications" je ne parle pas forcément de "médicaments" mais plus de supports, d'étayages.
Par conséquent, plutôt que d'investir son et votre énergie dans la recherche d'une "cure" tout de suite et surtout qui n'existerait que comme objectif "unique", il paraît important aussi de partir à la recherche et de mettre en place d'autres soutiens pour lui. Si cela n'est pas fait je crains que le risque de rechute soit très grand pour lui. Je crains aussi qu'une rechute dans un contexte où rien (à part vous) ne le soutien, ne soit à ses yeux qu'une démonstration supplémentaire de son incapacité à y arriver, du fait qu'il a tout "raté" - ce qu'il a déjà tendance à croire - et que cela renforce finalement sa dépression ET son usage de drogues. C'est pourquoi avant d'arrêter, assurons-nous qu'il ait suffisamment de garde-fous pour qu'une rechute éventuelle n'alimente pas trop le cercle vicieux dans lequel il se trouve.

Nous vous en avons déjà parlé et nous le redisons, surtout que vous nous confirmez qu'il n'est pas suffisamment bien suivi : l'objectif prioritaire à poursuivre dès à présent, avant même la recherche du sevrage, est qu'il trouve un soutien psychologique qui lui convienne, plus intense et plus aidant. Si cela ne peut pas se faire par le centre de soins il faut regarder ailleurs. Je vous renvoie à nouveau à l'article de Bluenaranja que je citais dans ma réponse précédente. Trouver le "bon" psy n'est pas facile, reconnaissons-le, et seul lui peut savoir si tel ou tel est "bon" pour lui. Encouragez-le à se poser en tout cas la question pour qu'il ne s'embarque pas dans une psychothérapie infructueuse. Le fait d'entamer un suivi psychologique ailleurs ne doit par ailleurs pas lui faire cesser tout suivi avec le centre qu'il connaît déjà. Les deux peuvent se mener en parallèle.
Mais ce qui peut l'aider ne réside pas {que} dans le soin ou le soutien psychologique. Vous dites très bien que votre fils souffre beaucoup de la trilogie "solitude-rejet-inactivité". Il vit et se sent seul, il a été rejeté par ses proches (famille, amis, profs...) dès son plus jeune âge, et il n'a rien à faire d'autre de ses journées que de ressasser ses problèmes, ce qui les amplifie. Il faut s'attaquer à ces 3 problèmes étroitement liés.

Alors il y a tout d'abord son entourage "naturel" qui s'est éloigné de lui : sa sœur, son père, la mère de ses enfant, ses enfants et votre mari (du moins sont-ce ceux que vous citez mais peut-être y en a-t-il d'autres). Lorsque je vous disais plus haut de "travailler" son entourage pour qu'il ait une vision différente du problème de votre fils c'est dans le but qu'ils retissent des liens avec lui. Ces liens sont normalement étayant et le renforceront (sauf si l'une des personnes autour de lui a un comportement destructeur et culpabilisant à son égard). Pour y arriver je crois qu'il faut au préalable tout à fait reconnaître à vos proches le droit de vouloir s'en protéger et d'éviter le contact avec lui. En leur reconnaissant ce droit (par le dialogue que vous aurez avec) vous leur permettez de se déculpabiliser mais aussi de changer un peu de position. Nous devons sans doute admettre et regarder votre fils comme une personne malade sur le long terme - c'est ce que vous devrez faire comprendre - avec ses faiblesses, ses "crises", ses mauvaises réponses mais aussi son envie de s'en sortir et son besoin d'être soutenu dans cette démarche par ses proches. Il ne s'agit pas forcément de demander aux proches de l'accompagner en centre (c'est cependant en général possible s'ils le désirent) ou de lui parler des ses problèmes de toxicomanie, mais au moins d'être "là pour lui", d'être solidaires, de l'appeler régulièrement, de lui rendre visite, de l'inviter à faire des choses avec eux, etc. Bien sûr, retisser des liens est une prise de risque pour eux aussi, votre fils pouvant a priori "déconner" (pardonnez-moi ce terme) à tout moment et les décevoir. Mais ne peut-on pas en parler ensemble, le garder à l'esprit et éviter de s'en formaliser trop ?
Bref, d'une manière ou d'une autre il est important que des liens se retissent autour de lui et notamment du côté de ses filles. C'est dans ces liens qu'il peut puiser de la force et de la motivation à s'en sortir.

La question de son inactivité est aussi assez cruciale. Le but est qu'il trouve à s'occuper pour avoir moins à penser à ses problèmes et qu'il retrouve aussi foi en lui et en ses capacités à s'en sortir.
Là la réponse passe beaucoup par lui. Il est considérablement handicapé par sa maladie et son addiction mais que pourrait-il faire ? Les "sorties" et les activités avec l'entourage sont une option mais insuffisante : il y a aussi des choses qu'il doit pouvoir entreprendre et réussir par lui-même. Au début cela peut être de micro réussites mais le fait qu'elles soient là peut lui redonner plus confiance en lui. Et également qu'est-ce qui lui ferait plaisir de faire et qui soit raisonnable, accessible ? Quels sont ou quelles étaient ses centres d'intérêt et qu'il pourrait réinvestir sans compromettre son équilibre ? Car si par exemple son centre d'intérêt est "faire de la musique" et que c'est aussi synonyme pour lui d'usage de drogue, alors il vaut mieux peut-être éviter cette activité. Néanmoins si celle-ci ou une autre est la seule chose qui l'intéresse alors il vaut peut-être mieux cela que rien. Au final c'est lui qui doit décider, en fonction de ses envies et ses capacités, mais son entourage et vous pouvez l'encourager et essayer de lui faciliter la tâche s'il y a des choses qu'il ne peut pas encore faire tout seul. Par contre veillez à ne pas faire à sa place ce qu'il pourrait faire tout seul : il ne faut pas qu'il devienne un "assisté" si l'objectif est qu'il retrouve des ressources en lui pour s'en sortir.

En définitive je crois que je ne vous dit pas autre chose que ce que vous a déjà dit, autrement, Bluenaranja : il faut s'attaquer au fond du problème avant de s'attaquer à son symptôme (l'usage de drogue), il est important qu'il ait un soutien "psy" efficace et à son écoute (quelle que soit l'école ou la méthode à laquelle il appartient mais tout en évitant, effectivement, les "charlatans"blunk et même si on descend très bas il existe des circonstances qui permettent de s'en sortir. S'en sortir ce n'est pas forcément "guérir" tout à fait mais c'est au moins retrouver un équilibre, une qualité de vie.
Ce que vous/nous dit Bluenaranja aussi c'est que ce qui fait remonter c'est d'être entendu, écouté et d'être soutenu par quelque chose, un beau "projet" dans lequel on se retrouve. Pour elle c'est son fils, pour votre fils c'est encore trop tôt pour le savoir. En attendant les liens que vous tisserez autour de lui, l'espoir et la confiance que vous (vous Janson mais aussi ses autres proches) continuerez de lui communiquer, seront ce qui peut contribuer à le porter vers des meilleurs moments, à lui donner la capacité de les atteindre...

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 29/06/2011 à 11h05

Bonjour Janson,

Comment allez-vous ? C'est le modérateur. Je vous écris ce court mot pour vous dire qu'au cours de mes lectures j'ai trouvé une association de professionnels de l'EMDR. Comme je sais que sur suggestion de Bluenaranja votre fils est susceptible de rechercher un thérapeute œuvrant dans ce domaine, je vous donne ci-dessous le site Internet de cette association, qui comprend un annuaire de professionnels formés et qui présente la méthode.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 29/06/2011 à 14h59

Merci de ce long méssage et pour cette bonne analyse au sujet de notre situation. Je vous répondrai plus longuement un peu plus tard. Merci aussi pour le cite de l'EMDR. A
bientôt. Cordialement

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