Bonjour,
J'ai aujourd'hui 54 ans et je suis addict au cannabis depuis mes 15 ans. À 22 ans, j'ai rencontré l'amour de ma vie avec qui je me suis marié et nous avons eux 2 enfants. Depuis longtemps, ma femme me demandait d'arrêter de prendre soin de moi, c'était ma "béquille" comme elle disait, suite à une enfance, difficile.
Au fur et à mesure, ma consommation augmentait, je fumé en moyenne 75 grammes par mois, parfois, plus, je ne l'écoutais pas, tellement sûr qu'elle m'aimait tellement qu'elle ne me quitterait jamais. Belle utopie.
Depuis 2020 et les confinements, je me suis enfermé de plus en plus dans ma bulle, ne voyant pas que mon amour souffrait de mes comportements. En plus, je regardai des sites à la con et j'avais de plus en plus besoin de sexe.
En août dernier suite à un événement en vacances, à notre retour, ma femme m'annonçait qu'elle me quittait, qu'elle allait partir, quitter au plus vite notre appartement. Ce qu'elle a fait au 1er octobre dernier.
Son annonce mi-août a été pour moi, un électrochoc, une bombe nucléaire qui m'est tombée sur la tête. Pourtant, cette épée de Damoclès, je l'avais depuis longtemps au-dessus de moi, mais aveuglé par cette addiction, mes démons, je refusai de reconnaître que j'étais malade, que j'avais besoin d'aide et de soins. Suite à son annonce, je suis allé voir mon médecin qui m'a aiguillé vers l'hôpital Paul Brousse, à Villejuif. Après un 1er entretien avec une infirmière, début septembre, j'ai pu voir un addictologue le 3 octobre, ensuite, je suis entré en cure de sevrage le 26 octobre pour 3 semaines, après une semaine de transition, je suis allé en postcure dans une clinique près de Montauban, pour 5 semaines, où j'ai passé Noël. En même temps, j'ai commencé une thérapie. Aujourd'hui, je suis sevré, j'ai même arrêté la clope, je n'ai plus de craving. Mais voilà, je suis seul, j'ai perdu l'amour de vie, ma fille cadette, pour le moment, ne veut plus me voir, répond à peine à mes SMS.
L'addition est lourde, très lourde pour moi. Heureusement, j'ai eu le soutient d'ami(e)s, ainsi que de ma responsable à mon travail à qui j'ai tout dit et j'ai eu son soutien et de la bienveillance. Après un long arrêt, je reprends le travail, demain. Sans tous ces soutiens, je ne sais pas où je serai aujourd'hui ?
Si mon témoignage peut aider, j'en serai très heureux. Aujourd'hui, je ne sais pas ce que me réserve l'avenir, si je pourrais de nouveau, aimé et être aimé ?
Prenez soin de vous et de vos proches, et sachez que rien n'est jamais acquis.
MAN