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Désespoir tenace...schizophrénie et dépendance au subutex

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Bonjour, J' ai consommé quotidiennement du subutex de 1997 à 2011 en inhalation. C' est une connaissance qui m' a offert ma première trace; je ne m' étais jamais senti aussi bien. Diagnostiqué schizophrène, ce produit m' a vraiment aidé (au début) à lutter contre des voix que je percevais dans ma tête, à diminuer mon anxiété, ma tendance à déprimer lourdement, à me sentir "normal", ainsi qu' à m' éviter de consommer un nombre incalculable de médicaments psychotropes (neuroleptiques, benzo, antidépresseurs...). Je m'y suis accrocher pendant presque 15 ans à des posologies oscillant entre 2 et 14mq/jr. J' ai souhaité faire un sevrage en hôpital psychiatrique en mars 2011; je pesais 58 kg pour 1m73, je n' arrivais plus à aligner deux mots (impossible de verbaliser se que je ressentais), j' ai perdu pas mal d' amis et mes relations avec ma famille se sont assombries sauf heureusement avec ma mère qui m' a toujours soutenu, je vivais la nuit, les voix sont revenues...un véritable cauchemar. j' étais à 12mg/jr quand je suis rentré en HP; ils m' ont fait passer à 6mg en 2 jours puis, malgré mon refus d' arrêter totalement ma consommation (je voulais rester à 0,4/0,5mg par jour), ils ont stoppé net mon traitement, profitant certainement de ma faiblesse (état de sevrage) en me laissant avec un tercian 25mg en si besoin et un zyprexa (puis du Xeroquel) le soir...ce fut un enfer, je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie (j'étais pourtant "habitué" aux sevrages divers: alcool, benzo...): impossible de dormir pendant presque 10 jours et cauchemars horribles quand j' arrivais à dormir, mes membres et mon torse étaient parcourus de spasmes très violents toute la nuit, transpiration très importante, jambes "sciées", maux de tête, diarrhées , irritabilité, paranoia...sachant quand même temps je subissais un sevrage de benzodiazépines (que je prenais en importantes quantités avant mon hospitalisation), un "petit" sevrage à l' alcool (conso=6/7 bières fortes -8% d' alcool- par jour) ainsi qu' un sevrage de Lyrica, substance que je consommais pour l' anxiété et que j' ai dû supplier à mon médecin; en gros j' étais polytoxicomane. Je suis sorti au bout d' un mois avec un traitement qui pourrait assommer un éléphant: -1/2 tercian 25mg 3fois/jr+1 si besoin -2 seresta 10mg 3 fois/jr +2 si besoin -2 Lyrica 100mg 3 fois/jr -1 Parkinane le soir -2 Xeroquel 300mg pour la nuit. Bénéfice net: 0! on m' a sevré, limite contre mon gré pour me mettre sous traitement contenant 4 médicaments sur 5 pouvant rendre dépendant et, au passage, beaucoup plus cher pour la Sécurité Sociale. Le problème c' est que j' ai ressenti des crises de manque atroces pendant des mois (manque physique puis petit à petit, manque psychique important) et le moral dans les chaussette tous les jours. Je me suis mis à prendre du néo-codion pour me soulager. Substance dont je suis devenu dépendant au bout de quelques mois...résultat: retour à l' hosto pendant un mois pour me sevrer de la codéine (mars 2012). Puis encore, pendant des mois je me suis senti trop mal surtout au niveau psychique jusqu' à aujourd' hui où, depuis quelques mois je reprend de la codéine et consomme un peu d' héroÏne car mon corps et mon esprit ont besoin d' opiacées sinon je me sent trop mal et ça fait trop longtemps que ça dure, j' en ai marre de souffrir. Mon médecin généraliste ne veux pas me represcrire du subutex car ce n' est pas compatible avec le seresta; ma psychiatre ne veux pas me faire sevrer du seresta pour je ne sais quelle raison. Je suis certain qu' il me faudrait un petit traitement à base de subutex (2mg/jr) pour me sentir mieux (là, je suis obliger d' en acheter sur le marché noir) mais mes médecins ne semblent pas sensible à mon appel à l' aide et je commence à perdre confiance en eux. Que dois-je faire?

Mise en ligne le 21/05/2013

Bonjour,

Après de nombreuses années de consommation, ainsi que des tentatives de sevrage et mise en place d'autres traitements, nous entendons votre désespoir face à la situation que vous vivez.

Vous avez pris du subutex pendant plusieurs années, pour soulager certains symptômes de votre schizophrénie. Vous avez ensuite décidé d'arrêter ce traitement et avez été hospitalisé en psychiatrie. En effet, et même si ce médicament vous a fait du bien, le subutex n'est pas un traitement approprié pour la schizophrénie. C'est pourquoi il semblait judicieux, en 2011, de l'arrêter. Nous lisons effectivement qu'au bout d'un certain temps, ce produit ne semblait plus vous faire autant de bien qu'au départ ("je pesais 58kg... je n'arrivais plus à aligner deux mots..."). Il n'est donc pas certain qu'aujourd'hui, ce produit réglerait votre problème.

Nous comprenons que vous en ayez marre de souffrir. Vous perdez progressivement confiance dans les médecins qui vous suivent. Vous parlez de souffrance psychique, plus que de souffrance physique. L'héroïne, la codéine, le subutex peuvent soulager ces souffrances, ou du moins les faire taire un moment. Mais ce ne sont jamais des "solutions" durables. Les souffrances psychiques ont parfois besoin de se résoudre par le biais d'un travail psychologique. Qui plus est, vivre en étant schizophrène est difficile, s'adapter aux traitements et leurs effets l'est tout autant. Pour toutes ces raisons, nous vous encourageons à poursuivre vos recherches d'une aide qui vous correspondrait au mieux et nous vous souhaitons de la trouver dans un avenir proche.

Cordialement.

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