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Incertitudes concernant l'addiction d'un proche (codéïne/opiacés ?) et aide

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Bonjour à toutes et à tous, Je m'excuse par avance pour la longueur du message à suivre, mais je suis actuellement dans une situation délicate face à laquelle je me sens démunie et pleine de doutes. N'ayant personne avec qui parler de tout cela, je souhaitais pouvoir trouver un espace où en parler en toute bienveillance et en toute clairvoyance. Je m'explique : Mon grand frère a par le passé été sujet à des problèmes d'addiction à l'alcool, il a également consommé du canabis sur une courte période mais je suis quasiment certaine que ça n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a quelques années, suite à une opération, lui a été prescrit des antidouleurs à base d'opiacés (je ne sais pas quel était le nom du médicament) entraînant chez lui une dépendance qui l'amenait à aller de médecins en médecins pour se faire prescrire des opiacés. Après une période de silence à ce propos (mon frère s'exprime peu de manière générale, et peut-être encore moins auprès de sa famille), nous avons fini par être au courant de tout ceci, mais il me semble que le problème est loin d'être réglé. Encore actuellement, nous (moi et mes parents) n'avons que très rarement des nouvelles de mon frère. Il ne vit plus chez mes parents, moi non plus, et de même nous ne le revoyons que rarement. Il semble même réticent à venir, voire agacé de nous répondre au téléphone, quand il répond. Les rares fois où je l'ai revu cette année chez mes parents ou pour les fêtes de Noël, il me semblait ne pas être dans un état "normal" : il était très blême, son regard était vide et lent, parfois même il a du sortir de table parce qu'il n'était "pas bien", il passe des heures dans sa chambre les volets clos (en fait nous le voyons essentiellement lors des repas), s'habille très chaudement en plein été, bois beaucoup (pas d'alcool, mais des boissons au goût sucré de manière générale), etc ... Mon frère n'a jamais été "dans les clous", si je peux dire ça, mais ça n'est pas le problème, c'est mon cas aussi et, si j'ose dire, c'est de famille. Mais il me semble qu'actuellement tout cela n'a rien à voir avec ça et que ce comportement et cet état physique est dû à autre chose, que je soupçonne être une addiction aux opiacés. Ce doute s'est formulé en moi suite à mes inquiétudes face à son état et à celles d'une amie qui a cotôyé mon frère pendant un temps et à qui visiblement il s'est confié à propos de sa consommation. Mes inquiétudes sont grandissantes vis-à-vis de mon frère : j'ai de moins en moins de ses nouvelles (pas de réponse à mes SMS ni à mes appels), il lui est parfois même arrivé de me mentir sur des grèves de train pour repousser sa venue chez nos parents pour me voir. Je ne suis pas en situation de conflit avec mon frère, rien pour moi n'explique ce mutisme vis-à-vis de moi qui ne suis pas une figure d'autorité, seulement une soeur qui l'aime et qui se pose des questions. Aujourd'hui j'ai essayé de le contacter et suis tombée directement sur son répondeur. Mes parents n'ont plus de nouvelles non plus. Vous n'êtes pas sans savoir que les médicaments contenant de la codéïne ne sont plus distribués en pharmacie que sur ordonnance depuis une grosse dizaine de jours et je n'arrive pas à ne pas faire le lien entre cela et son silence pesant (Est-il en situation de sevrage forcé ? Est-il en proie à des angoisses par rapport à ça qui renforcent son mutisme ? A-t-il eu des problèmes en essayant de se fournir des opiacés de façon illégale ?). Bref, les questions tournent indéfiniment dans ma tête et j'ai très peur pour lui. Comment puis-je confirmer ou infirmer mes doutes alors que les contacts sont difficiles voire impossibles avec lui à ce sujet ? Que puis-je faire à ma petite échelle sans être envahissante ni me mettre en danger (moralement parlant) ? Je vous remercie d'avance pour vos réponses à venir.

Mise en ligne le 27/07/2017

Bonjour,

 Comme vous en avez le pressentiment, sans contact et sans communication avec votre frère, vous n’aurez pas vraiment de moyens de confirmer ou d’infirmer vous doutes concernant une éventuelle addiction aux opiacés. Si tel était le cas, il est possible, comme vous l’évoquez, que le nouvel arrêté concernant les médicaments contenant de la codéine, l’ait mis dans certaines difficultés sans pouvoir dire lesquelles précisément.

 Il est logique que, sans nouvelles de lui, il vous passe mille choses par la tête. Nous comprenons votre inquiétude et ce grand sentiment d’impuissance qui semble vous dévaster. Il est légitime que vous viviez comme injustes les silences de votre frère et son retrait de la scène familiale.

 D’après les éléments que vous nous rapportez, on peut deviner une personnalité fragile et ayant pu trouver appui sur diverses consommations de produits psychoactifs. Le recours massif à ces produits n’est vraisemblablement pas le fruit du hasard, votre frère masque peut-être ainsi une souffrance ou un malaise intérieurs qui mériteraient probablement d’être pris en charge. Lui seul pourra en décider et mettre en œuvre le nécessaire pour être accompagné par des professionnels et/ou être épaulé par ses proches.

 Dans ce contexte douloureux et incertain, il nous semblerait important que vous aussi songiez à vous faire aider. Faire face toute seule est loin d’être évident et, en fonction des circonstances, vous prenez le risque de vous faire à chaque fois un peu plus « mal ». Signifier à votre frère que vous serez présente quand il aura envie ou besoin de venir vers vous et, en parallèle, faire ce qu’il faut pour ne pas sombrer ni vous mettre en danger seraient les deux recommandations que nous pourrions vous adresser.

 La fin de votre message nous laisse entendre que vous souhaiteriez pouvoir échanger avec d’autres internautes concernés par le même type de situation ou simplement sensibles à vos questionnements. Vous pouvez, pour se faire, poster votre message dans la rubrique des « Forums de discussion » dont nous vous joignons le lien ci-dessous.

 Bien sûr, nous restons disponibles si vous souhaitez prendre le temps d’échanger plus directement et plus précisément avec nous. Vous pouvez nous joindre tous les jours de 8h à 2h au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit) ainsi que par Chat de 14h à minuit.

 Avec tous nos encouragements.

 Cordialement.

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