Bonjour, Nous sommes allés en Espagne en vacances il y a 4 jours. Cela faisait 2 jours qu'il n'avait rien fumé. Dès le premier jour (3 jours sans cannabis), on a du l'amener aux urgences locales: grosses douleurs abdominales aigues, vomissements, nausées, impossible de manger. J'avais peur à la déshydratation. Ils l'ont placé sous intra-veineuse pour lui donner un anti-vomitif. Le lendemain malgré un traitement anti-douleur et vomissements, mon copain vomissait de nouveau tout ce qu'il avalait (nourriture, eau, cachets). Il s'était encore bien déshydraté. Rebelote: Urgences espagnoles: piqûres aux fesses. Le lendemain, de nouveau, cette fois-ci nous sommes rentrés en urgences en France. Pendant le vol, il ne faisait que vomir. A savoir que depuis ces 3/4 jours ça ne devenait plus que de la bile puisqu'il ne mangeait plus. Rebelote: urgences dès l'atterrissage en France. Pour les médecins c'est catégorique, le sevrage du cannabis est compliqué. Mais à part laisser le temps au temps nous ne pouvons rien faire. Il panique à l'idée de se déshydrater entièrement... Les médecins nous ont dit que même s'il recrache son traitement, il nous faut garder notre mal en patience et que cela peut prendre 2 semaines. J'aimerai l'envoyer en désintox, cela peut-il durer plus de 2 semaines? Cela fait presque une semaine maintenant qu'il vomit tous les jours (même ne serait-ce que de l'eau ou ses médicaments)... Ça commence à devenir très dur psychologiquement pour moi. Je ne fais que pleurer quand il réussit enfin à dormir un peu sans vomir... Car oui, du coup ça nous fatigue autant lui que moi, la nuit c'est vomissements sur vomissements ou urgences donc 0 sommeil.

Mise en ligne le 08/01/2019

Bonjour,

Nous comprenons votre inquiétude et votre épuisement face à cette situation. Il semblerait que votre petit ami ait ce que l’on appelle le syndrome cannabinoïde qui se caractérise par des épisodes répétés de nausées et vomissements, et des douleurs abdominales intenses. Les facteurs déclenchants sont assez mal connus, on peut dire cependant qu’il survient majoritairement chez des fumeurs chroniques de cannabis.

L’état de crise caractéristique de ce syndrome, tel que votre ami le vit, dure généralement moins d’une semaine et les symptômes peuvent être soulagés temporairement par des douches ou bains chauds. Les personnes atteintes sont souvent hospitalisées, cependant le syndrome est mal connu du personnel soignant et les examens médicaux peuvent ne rien révéler de particulier, sauf une hausse de globules blancs dans le sang, qui est sans gravité. Seul le sevrage définitif permet la disparition de ce syndrome cannabinoïde et il n’existe pas encore de traitement médicamenteux efficace.

Cependant, si cet état perdure, il est en effet nécessaire de le faire hospitaliser pour éviter toute déshydratation sévère.

Il existe des structures spécialisées en addictologie dans lesquelles vous pourrez avoir du soutien durant cette période difficile à vivre, ce sont les CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Des professionnels spécialisés y sont présents pour accueillir les personnes ayant des questions sur leur consommation et/ou celles de leurs proches. Des psychologues peuvent prendre le temps avec vous pour vous rassurer quant au syndrome. Nous vous joignons une adresse de lieu près de chez vous en fin de réponse.

Nous vous ajoutons également une fiche explicative du cannabis.

Nous restons disponibles si vous souhaitez en discuter avec nous, soit par téléphone au 0800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit) de 8h à 2h du matin, soit par Chat de 14h à minuit.

Bien à vous.