L'homme que j'aime est cocainomane, il a eu un épisode psychotique qui s'est soldé par une hospitalisation d'office en psychiatrie, lié à la prise de stupéfiant. Il y est resté 1 mois et demi. Ensuite il a commencé une prise en charge en addictologie mais dès qu'est arrivé le sujet psychologue, il a tout arrêté. Son prétexte : "tout ce que me dit le doc, je le sais déjà et j'ai pas besoin de raconter ma vie, je ne suis pas malade". Donc, il a arrêté tout traitement neuroleptique de lui même 1 mois après sa sortie de psy. Je le trouvais bien, calme, communiquant plutôt facilement et plus attentionné à mes inquiétudes diverses.Cela a duré 1 mois. Un soir, je l'ai surpris à fumer du chit, il me dit de ne pas m'inquiéter. Progressivement, il est devenu de plus en plus speed, très occupé. Un jour, il me montre de la cocaine qu'il est prêt à snifer. Je la jette. Un autre jour, il recommence et la snife rapidement. Là, je me dis que c'est mort. Il me dit que c'est pour tester, qu'il est plus fort mentalement que la cocaine, qu'il sort de loin et qu'il est toujours là. Il ne faut pas que je m'inquiète. Et là c'est reparti, je le vois beaucoup moins, il s'isole pour ses phases de descente et revient le nez poudré. La dernière chose qu'il m'est dite : "J'aime les tchads extrême c'est pour ça que je prend ça et là c'est les vacances donc je suis au max mais ensuite je reprends le taf et tout ça c fini". Ce qui me fascine c'est qu'il arrive à dissocier ses états de tchad extrême des problèmes que ceux là peuvent engendrer. Est-ce qu'il est plus sensible de retrouver un état psychotique ? Est-il réellement dépendant ? ( il arrive à enerver toute sa famille)Quand il est sous cocaïne exprime t il ses réelles pensées ? Je ne suis pas son psychologue et je refuse qu'il me retire mon bien être. Mais je suis tout de même très inquiète, là il est sur un bateau pour 10 jours, comment ça va se passer....

Mise en ligne le 26/12/2012

Bonjour,

Nous comprenons votre inquiétude face à la consommation de votre compagnon et à « l’épisode psychotique » qui est survenu il y a quelques mois.

La cocaïne et le cannabis sont des produits psycho-actifs, le premier agissant comme stimulateur, le second comme perturbateur de certains récepteurs dans le cerveau. La prise de produits chez une personne présentant des troubles psychiatriques n’est, en effet, pas conseillé car ils modifient l’état de conscience (comme pour tout à chacun) et peuvent parfois amplifier les angoisses ou idées délirantes etc.

De part l’arrêt de son traitement, votre ami peut être sensible à ce type de modifications. Mais il est également possible que cet épisode de « crise » aigue ne soit que ponctuel et ne réapparaissent plus. A lui, à vous ou à son entourage d’être vigilent aux signes que vous percevez afin d’en discuter avec lui et de prendre contact avec un médecin.  

Aujourd’hui, votre ami semble être reparti dans ses consommations passées et dit qu’il peut les maitriser.  Peut être est-ce le cas. C’est ici sa décision personnelle et il est désormais au courant des risques et conséquences que cela peut induire.

De votre côté, il nous semble important de savoir où vous vous situez dans votre couple. Si ses consommations de produits sont difficiles à gérer pour vous car signent son repli, marquent vos inquiétudes etc, n’hésitez pas à bien vous entourer, à en parler avec lui, avec vos amis ou votre famille par exemple afin d’être écoutée, soutenue et conseillée. Si vous préférez voir quelqu’un de neutre, vous pouvez prendre contact avec la structure en addictologie où votre ami est allé afin de rencontrer un professionnel de manière confidentielle et gratuite ou nous appeler au 080.23.13.13 (appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, 7j/7, de 8h à 2h) pour faire le point sur ce que vous vivez.

Bien à vous