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Par Amandine77

72 réponses


Allegra - 21/07/2023 à 10h54

Bonjour Cécile

Merci beaucoup pour ton écoute et ton soutien. Je suis heureuse de t'avoir trouvée ici.

Est-ce que tu as rencontré la thérapeute avec ton conjoint ?
Mais oui effectivement, tu as besoin de parler à quelqu'un de toi simplement et aussi de recevoir des conseils de professionnels pour vivre la situation en te protégeant.
Manquer de patience avec ses enfants ? Penses-tu ! Ça arrive à tout le monde, même quand on a aucun problème. Alors dans ta situation actuelle c'est normal. C'est humain. Et les enfants arrivent à comprendre tout ça.
Si je ne me trompe pas tu en as 2. Quel âge ont-ils ? Est-ce qu'ils savent pour leur papa ?

C'est peut-être aussi parce que la vie ne t'a pas épargné que tu arrives à rester debout. Cela t'a forgé. Mais à un moment on peut aussi se dire "c'est bon, j'ai assez donné, je veux juste vivre tranquillement maintenant ". Et j'ai l'impression que tu es pile dans cette phase. Celle où on est las de se battre. Comme tu dis, tu n'as pas de répit.
J'espère vraiment que les vacances te permettent de te reposer physiquement et mentalement et que tu oublies un peu ton conjoint pour te ressourcer. Si tu ne prends pas soin de toi, qui le fera ?

Notre sensibilité est tantôt une force tantôt une faiblesse. A nous de savoir la garder, parce qu'elle est belle, mais de l'utiliser à bon escient.

Tes questions ne sont pas indiscrètes. Nos échanges me font du bien.
La rupture a eu lieu il y a 7 ans. Pendant un moment, je ne pensais plus du tout à lui. Je pensais être guérie et en fait non.
Des souvenirs qui remontent. Le fait de l'avoir revu. L'inactivité aussi n'a pas été une bonne chose pour moi. J'ai pris un congé parental pour m'occuper de mon petit dernier et pour souffler un peu. Les enfants le travail la maison...

Mon compagnon actuel n'est pas au courant.
Comme je te l'ai dit je viens d'un milieu traditionnel un peu bourgeois, mes parents sont catholiques pratiquants et sont soucieux des apparences. Pour eux j'ai fait une erreur de jugement en ayant voulu faire ma vie avec un ancien toxicomane. Quand j'ai appris qu'il se droguait toujours et que j'ai décidé de rompre, pour eux c'était une honte qu'il fallait cacher. Donc on a trouvé un mensonge tout prêt pour justifier à notre entourage l'annulation du mariage.
Mes parents sont persuadés qu'il s'était mis avec moi afin que je l'entretienne financièrement et qu'il puisse consommer tranquillement, même si durant notre relation, je ne lui ai jamais donné d'argent et il ne m'en a jamais demandé.

Mes parents m'ont sommé de faire des prises de sang pour vérifier si je n'avais rien contracté par sa faute (vih, mst...). Tout est négatif heureusement. Et à partir de là il ne fallait plus jamais parler de ça, à personne.

A part mes parents, la famille de mon ex et toi Cécile, personne ne connaît mon histoire.

Oui je songe à voir un psychologue pour parler. Je pense que c'est nécessaire et que cela me soulagera.

Des questions sans réponses oui il y en a beaucoup. Quand je l'ai rencontré, il soutenait que la drogue était derrière lui. Je ne l'ai jamais jugé pour cela. Des accidents de la vie, ça arrive. Des mauvaises rencontres aussi. Mais il savait que je n'accepterais pas de vivre une relation avec lui s'il se droguait encore alors pourquoi m'avoir menti? Pourquoi m'avoir laissé l'aimer? Pourquoi avoir voulu se marier ? Pourquoi avoir continué les mensonges quand j'ai su et que j'ai quand même voulu l'aider ?

Je n'aurais de réponse à mes questions.
Il se drogue toujours. L'héroïne dans le sang. C'est d'ailleurs pire qu'avant.

Je suis triste pour lui. Malgré le mal qu'il m'a fait, je lui souhaite de s'en sortir et d'être libre et heureux. C'est tellement dommage de gâcher ainsi sa vie.

Lemouvement - 21/07/2023 à 18h06

Bonjour,
Merci pour vos témoignages puissants qui me sont d une grande aide et soutien.
Je partage tellement de points communs de vos histoires à chacune, ce qui me fait dire qu il y a tt de mm un process côté toxicomane.
Les mensonges, y ai eu droit aussi. Pareil, de la colere, du vécu comme de la trahison. Puis j ai fini par me demander ce qu il y a derrière un mensonge..pourquoi ment-on? Parce qu on a peur de la réaction de l autre, parce qu on ne souhaite pas décevoir, parce que la vérité peut faire du mal à l autre, parce qu on a peur d être quitté pour ce qu on est.
10 ans que je suis avec lui et que les prises de cocaïne n ont jamais été uniquement récréatives. J ai ai traversé comme vous des douleurs, des doutes, des anxietés. Il y en a eu des moments terribles, et il continue d y en avoir, à ne pas savoir si l être aimé refera surface, avant combien de temps (il est adepte du silence dans ce cas, c est silence de mort pendant ses prises). A me torturer l esprit... à vivre son retour en insomnie... à continuer d assurer au taf parmi les collegues qui ont vécu une soirée "normale". Il y en a eu des crises à chercher les pourquoi, à attendre des réponses qui ne viennent pas. Il y a eu des temps calmes à craindre que ça recommence, puis la rechute. Il y en a des ascenseurs émotionnels, des emotions qui reviennent et qu on ne peut pas éteindre si facilement. Il y en a eu des pardons et des je t aime. Il y a eu des doutes, faut-il se séparer? Je pense que ça depend d où on met la limite à notre propre souffrance. Ca dépend de ce que ça éteint en nous, si ça nous change aussi, et si ce changement devient irréversible. Il faut continuer de vouloir être la personne que nous voulons être. Nous ne sommes pas responsables de l emprise de la drogue sur eux, de leur bourbier. J ai mis du temps à comprendre. Il me disait ce n est pas contre toi, c est vrai mais ça prend du temps à comprendre. Nous n avons pas à chuter avec eux.
Pour ma part ce qui reste le plus dur c est de voir la chute de l autre, le mien s en rend compte mm s il y a une part de déni sur la profondeur de sa dépendance. Moi mm je prends conscience de la réalité chaque jour un peu plus, alors que je sais et qu il me le dit. L impuissance aussi c est très dur, cette absence de baguette magique pour faire sortir les gens qu on aime de leur autodestruction. Je suis passée outre les mensonges et outre les découvertes. Ca ne m intéresse plus. Ce qui m intéresse c est de continuer à le voir en vie. De continuer à avoir de l energie pr moi, et pr lui. De continuer de criire naïvement que notre amour peut le sauver, ou du moins le limiter. Et qd il arrive à stopper sa prise, de lui pointer qu il peut le faire, qu il doit le faire, se sauver lui même. Il sait ce qu il fait, il n y prend plus de plaisir, il n a plus d argent à causedz cette addiction, il souffre et me fait souffrir en conséquence. Et pourtant il y a l amour, et rien ne m eqt plus cher que de proteger notre amour, et me protéger moi aussi. Je n a i pas de solution. J ai encore de l espoir, en tout cas je souhaite que sa consommation ne s empire pas.
L addiction prend une place conséquente dans notre vie, c est comme si la cocaïne était sa maîtresse.
Je ne sais pas où ça nous ménera.
C est triste, c est une belle personne qui se détruit, qui lutte contre elle-même. Ce n est plus de la prise "plaisir". C est une chute. C est comme de l alcoolisme.
L isolement des toxicos est renforcé par le jugement de la société sur la drogue. Et en conséquence, nous, en tant que compagne directement impactée sommes isolées aussi.
Merci pour votre partage, je vous envoie de l amour, du bonheur, et de la lumiere dans ces couloirs ténébreux.

Cecile24 - 24/07/2023 à 14h06

Bonjour Allegra,

J espere que tu vas bien.

Ne me remercie pas, dans les situations douloureuses c est toujours bien d avoir quelqu un à qui parler. De plus, tu es toi aussi d une grande aide pour moi.

Non il n est jamais venu avec moi voir la thérapeute. Il ne va déjà pas voir d addicto alors ça ce n est pas envisageable... de plus, ce n est pas quelqu'un qui s exprime, lui il est plutôt dans la fuite ... de ce fait les problèmes ne s arrangent pas car je pense que la communication est importante.

Oui j ai 2 enfants : un de 11 ans et un de 3 ans et demi. Mon grand comprend bien que son père n est plus le même et qu'il se passe quelqu'un chose . Il ne se souvient plus de son père en état " normal " ni de ce qu il faisait avec lui avant. Mon petit l a toujours connu pas très présent puisque quand il est né il avait déjà commencé à s éloigner de nous . Je pense d ailleurs qu il ne voulait pas de 2eme enfant et qu il n a pas su le dire ... donc quand il est né, il a recommence à sortir jusqu a tard dans la nuit . J ai trouvé des échanges avec une fille je pense qu il ne s est rien passé mais que si il avait ose il se serait mis avec elle . Après cette période, nous nous sommes retrouvés mais comme il avait besoin de s aérer je l ai incite à se trouver une activité et la il est parti en vrille , mauvaises rencontres et comme c est quelqu'un d influençable voilà où nous en sommes ... mais avant cela, nous avions une vie tout à fait normal !!! Sortie en famille, il faisait le ménage, me laisser des petits mots le matin , bref une famille normale !!! Quand il a repris goût à la fête, à sortir tout à déraper puisque quand il s est sevré de l heroine il y a 20 ans il s était coupé de tout , c etait nous exclusivement. J ai l impression que durant cette période finalement il est malheureux et que sa vie maintenant lui correspond plus .
Aujourd hui, c est drogues, potes, business et travail . Il ne rentre que pour manger et dormir ... Le côté positif est que maintenant je sais me débrouiller seule et n ai besoin de personne !!!

Tu as tout à fait raison c est à moi de prendre soin de moi et c est ce que je compte bien faire !!!

Je pense effectivement que tu as enfoui tes souffrances mais quelles n ont jamais guérie c est pour cela que tout ça ressurgi maintenant... ca doit vraiment être dur pour toi de ne pouvoir en parler parce qu il te faut pouvoir évacuer toutes ces souffrances pour aller mieux . Je suis certaine que si tu vas voir un psychologue tu iras mieux ensuite !!! Ne laisse pas tes souffrances te ronger . En tous cas , sache que je suis la pour t écouter.


Je pense qu il t a vraiment aimé et que peut être il t aime encore . Il pensait certainement pouvoir s en sortir d ou les mensonges il avait peur de te perdre , ca j en suis sûre !!! Mais il faut que tu arrête de te torturer l esprit avec toutes ces questions , cela te fait plus de mal qu autre chose ou sinon tu le revois et tu les lui poses pour clôturer enfin ce chapitre de ta vie. Mais il faut t attendre à ce que ce soit difficile... peut être as tu encore des sentiments pour lui , après tout vous alliez vous marier ce n etait pas qu une amourette ...

Réfléchis et vois quelle serait la meilleure option pour toi.

Tu as 2 enfants et un mari qui t aiment ne laisse pas ce chapitre ressurgir et tout gâcher. Tes enfants ont quel âge ? Tu as du mérite de rester chez toi pour t occuper de ta famille , je n aurais pas su le faire j ai besoin d aller travailler c est mon moteur même si le rythme est effréné...

Tu songes à reprendre le travail ? Tu fais quoi comme métier ? Ça te ferait peut être du bien de retrouver une vie sociale .

Coucou Lemouvement,

10 ans que tu supportes cela , chapeau !!!

Pour ma part , je ne le reconnais plus. Il a tellement maigri, ses réactions ne sont plus les mêmes il n y a que la drogue et les potes qui comptent !!! C etait quelqu un de responsable et la il ne l est plus ...

La drogue change un homme ...

Je ne sais pas comment tu fais pour supporter les mensonges et le reste ....

Avant, j arrivais à passer au dessus de cela mais maintenant je n y arrive plus , comme le dis Allegra je suis dans une phase où c est bon j ai eu mon cotat, je ne veux plus de tout ça. C etait mon pilier, je l ai toujours fait passer en 1 er mais au vu de son comportement envers moi, il n a aucun scrupule à m ignorer , faire le mort, me laisser galerer seule sans se soucier si nous allons bien , je ne vois pas pourquoi je continuerai à l épauler et à rester pour souffrir...il nous a abandonné !!!

Tu as encore cette force pour essayer de l aider , fait attention à toi quand même car si au final il ne s en sort pas tu finiras détruite...

Oui , ils ne sont plus eux mêmes mais il y a des limites quand même et un minimum de respect à avoir vis à vis de nous , celles qui tentent par tous les moyens de leur faire prendre conscience qu ils se détruisent. Finalement, je dis toujours que c est un suicide lent ...

En tout cas, courage à toi .

Deg75 - 24/07/2023 à 20h09

Bonjour à toutes , tous .
Toute nouvelle . Toute désabusée.usée. Envie de crever tellement je supporte plus cette colère qui me ronge .
28 ans de vie commune . Un enfant majeur. 3 ans que mon «  compagnon «  consomme de la cocaine
Et 1 an que j’ai découvert le poteau « blanc »
Pauvre gourde , pauvre idiote pathétique !
Je croyais que ces problèmes de nez ( se mouchait bcp , éternuait bcp ) était un symptôme du Covid
?!?!!!!
Bien perchée. Bien inculte.
C’est un médecin ORL qui lui a dit : vous êtes cocainoman vous snifé la perforation que vous avez est due à cela . Sauf qu’il était resté en ligne avec moi au tél et je l’ai su comme ça.
CHOC fulgurant.
Là je ne le supporte plus . Même physiquement. Même le regarder me dégoûte. Mensonges etc à mon égard non stop
Culpabilité immense etc
Le pire c’est que j’ai perdu mon emploi . Je ne trouve pas ( bcp moins simple à un certain âge et pire qd on est une femme )
Suis dépendante de lui ne serait-ce que pour payer le loyer
Je me sens emprisonnée .
Je sais que mon récit n’est pas fluide .
Je suis désolée
Je suis perdue

Lemouvement - 24/07/2023 à 23h17

Bonjour Cecile,
Merci pour ta considération de mon message.
En effet, ça fait du bien de pouvoir partager et qu on puisse nous répondre sur ces sujets. Moi aussi c est plutôt confidentiel dans notre vie de couple, alors je surmonte seule.
Je siis d accord pr la mort ou le suicide à petit feu, un peu comme l alcoolisme.
Je pense que ce qui me fait tenir c est qu il n est pas dans l ignorance de son addiction, bien qu on soit tous les 2 dans une sorte de déni parce que ça nous dépasse, parce qu on ne trouve pas de solution.
Il montre des élans de s en sortir, il arrive à s y tenir. Puis revient le craving, la chute, la rechute, le rétropédalage, l embourbement. La douleur de le voir affligé, la douleur de se rendre compte de la réalité de la situation. L envie plus que tout de se dire que c est pas possible qu il n y ait pas de solution, c est pas possible qu il ne fasse pas son max pour nous deux.
Il porte intérêt à ma souffrance, nous avons déjà eu des discussions. Je l ai déjà trouvé en pleurs à cause de ce qu il nous fait subir. Je m etais dit que c était le début du la prise de conscience de son côté. Il a déjà été voir des psys, dont un addictologue réputé, malheureusement le courant n est pas passé. J avais été faire une consult avec lui et cet addicto aussi, et j ai compris pourquoi il ne souhaitait plus le voir. Je connais des amis qui vont voir des psys ("classiques" pas pr de l addicto), et ils m ont déjà expliqué à quel point c est long de trouver celui qui te convient, que le courant passe, etc. Donc mon compagnon je le comprends aussi sur ça. Je suis déçue que ce gars l ait refroidit dans sa démarche, il semblait tout minimiser en plus... puis il a aussi été dans un centre, mais là-bas le médecin etait en mode ordonnance sans trop de discussion. Et mon compagnon ne se sentait pas de venir pour cela.
C est dur de trouver la structure adaptée car au fond il n y a pas vraiment de propositions en France je trouve. J ai bcp cherché que ce soit pr lui ou pr moi en tant que proche. J ai mm lu des bouquins sur l addiction en général et celle à la cocaïne (pas trop frequent dans les rayons) car connaitre le process ma aidé à comprendre à quoi m attendre. A essyer de définir ce qui est de son ressort et ce qui est de celui des rouages de l addiction.
J ai déjà eu des amis alcooliques, l une a fini par se suicider (forte dépression associée), l autre ami est décédé des suites d une cyrrhose. Je pense que les connaître dans leur combat à renforcer ma résilience vis à vis de mon compagnon, et m a sensibilisée à la difficulté quotidienne. Le tout est de reussir à faire la part des choses pr eviter de se brûler les ailes ou de chuter avec.
Je comprends en te lisant que ton compagnon a changé, j ai l impression que c est quasi un étranger pr toi. Si tu trouves face à un étranger tout devient différent. Il n est plus celui que tu as rencontré visiblement. De plus, tu dois aussi trouver la force pr tes enfants, conserver de l energie pr eux. Nous n avons pas d enfants par choix (sans rapport avec l addiction). Je ne peux pas prédire ce que j aurais fait dans ce cas.
En tt cas j ai l impression que tu ne vas pas tarder à trouver tes réponses.
Merci pr ton aide, ton écoute et soutien.

Lemouvement - 24/07/2023 à 23h48

@Allegra,
J ai relu ton message à nouveau, et je souhaitais ajouter ceci.
Peut-être qu une partie de toi a vécu comme un "échec" le fait de partir, tu t es peut-être sentie responsable de le laisser, comme un abandon de lui alors que l amour était là (tu as parlé de passion). Tu as vécu plusieurs douleurs dont celle de la séparation "prématurée", dans le sens où ca ne devait pas se passer comme ça. Puis le temps a fait son oeuvre et t as permis d avancer positivement dans la vie (non sans hauts et bas j imagine) Mais en faisant son œuvre, le temps distort un peu les souvenirs, et on a tendance à enjoliver et edulcorer les événements du passé, mm des difficiles nous paraissent finalement plus doux. C est peut-être un peu ce qu il s est passé quand tu l as revu.
Ca a crée des vagues de le revoir, mais selon moi il est nécessaire de resituer ses émotions dans le contexte. De plus, les années ont passées, vous n êtes plus tout à fait les mms. Quand tu as agis à l epoque, c est parce que c était trop pour toi, ça n était plus tenable, il n a pas pu se protéger ni vous protéger, et toi tu as su trouver comment te protéger.
Le mensonge souvent c est pr ne pas faire mal à l autre, pr ne pas décevoir, pour couvrir la honte ressentie, ou parce qu ils pensent s en sortir, parce qu ils pensent à ce moment-là qu ils ne sont pas dépendants, qu ils n ont pas de pb avec les substances, qu ils maitrisent leur consommation, etc. Pour mille raisons il peut y avoir du mensonge.
C est normal de te poser des questions, mais certaines fois le cerveau se torture trop et il ne faut pas trop le nourrir avec des boucles de questions happy j espère que tu ne prendras pas mal ces propos happy je pense aussi que si ça te fait ruminer alors ça peut être qq chose de vous expliquer avec les années qui sont passées, mais effectivement il fait s attendre à ce que ça te soulève des émotions enfouie, et probablement être accompagnée par un thérapeute.

Lemouvement - 25/07/2023 à 12h32

Bonjour @Deg75,

Ton commentaire n était pas encore publié par les modérateurs quand j ai rép hier.
Je comprends ta colère, je suis passée par là aussi.
Au fur et à mesure j ai fini par apprendre une grande leçon : à qui appartiennent tes réactions? Est-ce que ce sont vraiment les tiennes?
Pour ma part, je me suis rendue compte que je ressortais ce qu on m avait enseigné par l éducation, que je ressortais dans ces moments les phrases entendues dans le schema parental, ou à travers la vision de la société etc.
Je me suis aperçue que ces réactions n aidaient pas...ni moi, ni lui, ni la communication, mais qu elles contribuaient à créer un fossé.
Je me suis rendue compte que ce n étaient pas MES réactions, mais du réflexe.
J ai réfléchis à ce qui m appartenait vraiment dans mes pensées, et aux pensées qui n étaient pas les miennes.
Chacune agissont à notre manière.
Et j ai appris aussi que la colère on ne la tourne pas vers ce qui nous met réellement en colère, mais on prend souvent pour responsable qq un ou qq chose de visible et on s énerve dessus.
Je ne sais pas si c est vraiment lui physiquement qui te dégoûte, ou si c est l impuissance de la situation, la répétition du vécu, les non dits qui cachent les vérités... peut-être la perte de ton emploi qui te met en colère (est-ce en lien avec son addiction?) ou justement le sentiment d être bloquée dans ce contexte ? Peut-être les angoisses suite à la perte de l emploi qui ressort en colère ...
Ce que tu viens de découvrir et qui est tout à fait déstabilisant, nous avons vécu cela ici, et tu fais bien de venir en parler pr partager nos expériences. Pour ma part, il m a été nécessaire de voir les choses avec du calme intérieur. Je ne souhaitais pas agrandir un fossé et que ça devienne irréversible entre nous. J ai bcp travaillé sur moi, c est bête mais ça fait grandir. J ai changé ma perception pr moins souffrir, et ça m a aidé, et je pense que ça l a aidé aussi mm si sa consommation continue encore aujourd'hui, après 10 ans de relation. Je ne sais pas si tu as eu un peu de temps pr lire tout ça plus haut. J ai compris par exemple que ce qu il disait par "ce n est pas contre toi" était vrai, mm s il m a fallu qqs années.
Tout avait été caché du côté de ton mari (je conclus que c est ton mari, mais peut-être pas de lien de mariage), si tu ne connais pas les drogues tu ne peux pas découvrir. On découvre parce qu on cherche qq chose, on a déjà une suspicion.
Tu ne peux pas t en vouloir d avoir été toi-même pendant toutes ces années.
Je ne connais pas les détails de votre relation, mais visiblement elle a continué de fonctionner alors qu il était en plein dans l addiction.
De mon point de vue, ceci doit être considéré dans la balance. Évidemment je ne suis pas à ta place, et je n ai pas ta perception. Cela fait mal, c est brutal, mais tout n est pas à jeter de vos années ensemble.
Te sentir découragée c est naturel et humain.
Ce qui est essentiel, c est où on met les limites à notre propre souffrance, jusqu où on souhaite aller dans ça, et à quel point on tient à la personne. Mais le point primordial reste selon moi les limites à ne pas dépasser dans notre propre souffrance.

Allegra - 26/07/2023 à 00h17

Bonjour Cécile, Lemouvement, Deg75

La profondeur et la sincérité qui ressortent de vos messages me touchent.

@Cécile

Oh la la ! Un taiseux est très souvent une bombe à retardement. Quand on n'arrive pas à exprimer ses émotions, ses pensées, l'évitement est un réflexe. C'est la fuite. Et on peut faire de grosses bêtises.
Je ne pense pas qu'il n'aimait pas la "normalité" de votre ancienne vie commune et qu'il s'éclate maintenant. Il n'y a pas de drogués heureux. J'ai plusieurs idées qui me viennent à l'esprit :
- un mal être qu'il traîne dû à sa vie, son éducation, son enfance ou autre. Il était dans l'héroïne quand tu l'as connu. Donc il y avait déjà quelque chose qui n'allait pas. Il a, à un moment, trouvé le bonheur et la paix avec toi mais comme il ne s'exprime pas, des choses sont peut-être restées enfouies. J'ai l'impression qu'il a une faille et qu'il la subit avec immaturité. La fête, la défonce, les paradis artificiels, les faux amis...ce n'est pas ça la vie.

-de mauvaises rencontres comme tu le dis, et cela l'a complètement fait dévier. Je connais des personnes qui avaient tout et bêtement, à cause de mauvaises influences, se sont mises à chercher un bonheur illusoire pour finir seul en fin de compte.

- il a replongé et a goûté au crack dans un contexte post covid. Je dis toujours qu'on n'a pas réellement mesuré les dégâts causés par cette crise. Les confinements, les masques, l'absence de vie sociale. Beaucoup ont "pêté les plombs".
Je ne veux pas faire de psychologie de comptoir mais je pense que plusieurs choses peuvent expliquer sa situation actuelle. Ce qui est sûr c'est que toi tu n'y es pour rien. Tu lui as apporté un foyer, de l'amour, de l'aide. Tu as été là lorsqu'il traitait sa dépendance à l'héroïne. Tu l'as accompagné et il a eu la lucidité de couper avec ce qui le poussait vers un mauvais chemin.
Il faut aussi garder en tête qu'un ancien toxicomane n'est jamais vraiment guéri dans le sens où même s'il est abstinent depuis des années, il doit toujours rester vigilant. Le cerveau a gardé en mémoire des informations et des sensations. L'envie de drogue peut réapparaître et il faut savoir la reconnaître et la chasser. Pour ce qui est de la fille qu'il a connue, cela ne veut pas nécessairement dire grand chose. Cela arrive dans la vie d'un homme qu'une femme passe, qu'elle le tente parce qu'elle apporte du renouveau mais ça retombe parce que finalement il n'y avait rien derrière tout ça.

Je trouve cela formidable que tu puisses apprécier le positif de ton histoire. Oui, il y en a. Déjà, tu as 2 garçons. Et cet amour là est indestructible. Aussi, tu as su devenir parfaitement indépendante. C'est ça être libre. Même si tu as l'impression d'être prisonnière d'une situation. Tu ne l'es pas. Tu peux tout réussir par toi-même. Tu ne laisses pas les épreuves te submerger. Quoiqu'il arrive, ses qualités tu les as et personne ne peux te les enlever.

Si tu arrives à prendre soin de toi, tu le fais aussi pour tes enfants. Malheureusement ils ont un père absent. Ils ne peuvent pas avoir une mère déprimée. Alors sois heureuse et trouve ton bonheur avec ou sans ton compagnon. Il faut savoir parceller sa vie. Oui, tu es la compagne d'un toxicomane et c'est dur. Mais tu n'es pas que ça. Et ta vie ne se résume pas à subir cette souffrance.

Tu as entièrement raison sur la nécessité pour moi de retrouver une vie sociale. Je suis prof d'anglais dans un lycée professionnel. Je pensais avoir besoin de souffler pour mieux m'occuper de mes enfants. Ils ont 5 ans, 4 ans et 1 an (c'est du sport !). Mais j'étais mieux dans ma tête quand je travaillais même si j'étais souvent débordée et fatiguée.

Tu as raison aussi lorsque tu dis que j'ai toujours des sentiments pour lui. C'est vrai. Mais je n'arrive pas à connaître leur nature.
Des sentiments amoureux ? Non. J'aime sincèrement mon mari. Et mon ex m'a fait trop de mal.
Des sentiments de colère ou de rancune ? Non plus. Je ne suis jamais arrivée à le détester et je n'ai pas de rancoeur contre lui.
C'est étrange.

Cependant il faut que je parvienne à fermer ce chapitre de ma vie comme tu dis et ne plus me torturer avec mes questions. Elles resteront sans réponse et je dois l'accepter. Je ne pourrai jamais lui reparler de tout ça. Par respect pour mon mari. Parce que ça serait trop dur pour moi. Ne serait-ce que le regarder, je n'ai pas pu. Et parce qu'il se drogue toujours.

Je vais aller au bout de ma démarche en consultant un psychologue. J'ai un grand besoin d'évacuer tout ça en parlant.

Allegra - 26/07/2023 à 00h23


@ Lemouvement

Je rejoins Cécile. Je trouve cela incroyable que tu aies tenu si longtemps. J'espère qu'il mesure la chance qu'il a et l'amour que tu lui portes.
J'ai l'impression que ton conjoint ne s'est pas complètement perdu dans cette addiction et qu'il a su tenir pied. Il sait qu'il a un problème, il sait qu'il te fait souffrir, il souffre de te faire souffrir. Il n'est pas complètement perché dans son monde. Et cela change un peu la donne. Même si cela est très dur pour toi, le fait de te savoir être prise en considération et même être comprise par lui doit peut-être rendre ta souffrance plus supportable. Il est aussi dans la démarche de se faire aider et de se soigner. Vous allez ensemble chez le psychologue, vous parlez.
Ce qui n'est pas le cas de Cécile puisque son compagnon est complètement engouffré là dedans et il n'arrive pas à se mettre à sa place. C'était pareil pour moi avec mon ex qui était dans le déni le plus total.

Je trouve cela tellement beau que pour toi le savoir en vie près de toi te suffit.
Mais parfois n'as-tu pas peur ? Peur qu'il n'arrive pas à en sortir, que cela finisse par le détruire psychiatriquement (parce qu'on parle de drogue dure) ? Et toi ? Quelles seraient les conséquences pour toi ?
Excuse moi si ma question est brutale ou indélicate.

Me concernant, ton analyse est pertinente. Oui, j'ai souvent ressenti cette impression d'échec. L'amour était là et il était fort. Il y avait beaucoup de choses : de l'attirance, de la tendresse, de la complicité, de l'humour. On se sentait vraiment bien ensemble si bien qu'on avait l'impression de se connaître depuis toujours. Quand il allait mal, je le maternais beaucoup : je le veillais quand il était en manque, je le berçais dans mes bras. Je le lavais, je l'habillais quand il était faible. Eh puis bien sûr, on avait des rêves et des projets.
Ces rêves et ces projets, je les ai réalisés sans lui. Alors il m'est arrivé d'avoir le sentiment de l'avoir abandonné oui. Tu as vu juste.
Mais je sais pertinemment que je n'aurais pas pu l'aider car il était en permanence dans le déni.

Je n'idéalise pas ce moment de ma vie. Quand j'y repense, je revois également les moments difficiles. Et ces souvenirs nourrissent aussi le traumatisme que je ressens. Les fois où il était défoncé. Les mensonges. Des méchancetés qu'il a pu me dire. La fille avec laquelle il s'affichait après l'annulation de notre mariage et alors que j'essayais de l'aider. Le fait qu'il n'ait jamais demandé après moi, après notre rupture définitive : il n'a jamais pris de mes nouvelles auprès de quiconque. Simplement pour savoir comment j'allais.

Même si ma position paraît paradoxale, je ne regrette pas cette décision de l'avoir quitté.

Je ne prends pas mal du tout tes propos. Tu dis les choses telles qu'elles sont. Je dois arrêter de ressasser les mêmes questions, de torturer mon cerveau et de tourner en boucle.

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