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DENI TOXICO COMMENT ARRIVER A LIBERER LA PAROLE

Par Amandine77

72 réponses


Allegra - 01/10/2023 à 00h27

Bonsoir Lemouvement,

Je profite du calme et de la paix de la nuit pour t'écrire sans être dérangée.

Je suis désolée de lire que le retour de vacances a été compliqué et que tu commences à "craquer". (je ne sais pas si c'est le terme approprié).

Malheureusement, ton conjoint se trompe sur toute la ligne quand il définit ce qu'est l'addiction pour lui et qu'il ne s'y reconnaît pas. Il dit :
"qq un en addiction est qq un qui en prend tous les jours et qui en a besoin, et pr lui il ne rentrait pas dans cette définition, mm s il reconnaissait avoir "un problème " avec ce produit."

Il lie cela à la fréquence, comme si une personne addicte devait nécessairement consommer tous les jours frénétiquement une substance. D'un point de vue médical, les critères de diagnostic sont principalement la perte de contrôle, l'interférence de la consommation sur les activités professionnelles ou personnelles et la poursuite de la consommation malgré le fait de savoir que c'est nocif. Cela correspond tout à fait à la situation de ton conjoint, peu importe s'il lui arrive de ne pas en consommer au gré des circonstances.
C'est comme s'il était au milieu du chemin quelque part, car il reconnaît "avoir un problème" mais il ne semble pas être prêt ou vouloir admettre concrètement quel est ce problème.
Il faudrait qu'il arrive à cet état de conscience total où il reconnaisse qu'il est addicte, que c'est une maladie et qu'il peut se soigner. Il est difficilement possible de dire si le chemin qui lui reste à faire est encore long.

Je comprends parfaitement que cela devienne très dur pour toi psychologiquement. Et ça l'est tellement. La personne que l'on aime le plus nous fait souffrir, elle ne s'en rend pas tout à fait compte et nous laisse seule face à ça. Etre la compagne d'un personne addicte c'est vivre constamment dans l'attente. Mais dans l'attente de quoi ?
C'est vivre une multitude de sentiments et d'émotions qui font mal : l'amour, la peine, l'espoir mais aussi la colère, la déception et l'impuissance. Et on se retrouve seule face à ces sentiments qui s'entre choquent sans trop savoir quoi en faire.

Quand tu dis que tu arrives à bout, je comprends que tu es profondément lasse surtout que je sais à quel point tu as toujours essayé d'être bienveillante, à l'écoute et en prenant de la distance sur la situation. Donc si tu dis que c'est trop, c'est réellement beaucoup trop.
J'espère qu'un jour ton conjoint admettra sa maladie et réalise la chance inouïe qu'il a de t'avoir dans sa vie car pour moi tu fais preuve d'un don de toi remarquable dans votre relation.
Tu fais avec ses ''disparitions", ses lapins, ses fois où il te laisse en plan.

Pour retrouver un peu de force, il faudrait peut être déplacer le curseur dans votre couple et ne pas hésiter à arrêter de s'inquiéter pour lui, ou de lui poser des questions pour lui parler davantage de toi : de toutes ces fois où il manque à ses RDV, le sentiment d'être délaissée, ton état de fatigue et tes doutes.
Tu ne dois pas taire tes émotions, elles doivent être entendues et comprises. Même si la situation dans son semble ne s'arrangera pas du jour au lendemain mais tu te dois de ne pas laisser ton ressenti être ignoré. Il a besoin de ton empathie et de ton soutien mais toi aussi tu as des besoins.
L'amour ce n'est pas la renonciation mais un échange sincère où 2 personnes choisissent d'être ensemble avec tout ce que cela implique.

Je pense que mon message sera visible lundi, je ne sais donc pas si tu es partie en vacances ou si tu as décidé d'annuler.
Je ne sais pas trop quelle parole pourrait te faire du bien.
J'aurais aimé pouvoir être simplement assise à tes côtés et te donner la main.

Ce que tu vis, tu le vis pour une bonne raison. Et quand tout est sombre, les choses deviennent parfois plus claires.

Je pense fort à toi.

Cecile24 - 02/10/2023 à 12h27

Coucou Allegra, coucou Lemouvement,

Tout d abord, je tiens à m excuser pour ce long silence...

J espere que vous allez bien.

Lemouvement,

Ton texte est exactement ce que je ressens actuellement, j aurais pu l écrire...

Effectivement, je suis comme toi à me demander à quoi ça sert d avoir serrer les dents, de souffrir, pour au final ne jamais voir le bout du tunnel ... des mots, des mots toujours des mots et des actes qui ne suivent pas .
Je pense que tu es fatiguée, les vacances vous ont fait du bien et t ont certainement fait esperer du changement mais la malheureusement la realite est revenu tres tres vite et tu viens de te prendre une claque.
Tu as ete si forte, si pleine d espoir mais un jour tout ça nous epuise, on n à plus la force et les espoirs s envolent ...

Essaie de prendre du temps pour toi , si tu le peux.
Cette vie est fatiguante comme tu dis le manque de sommeil est terrible car on doit assurer nos journées de travail et surtout sourire afin que personne ne se rende compte de notre état...

Il faut avoir les idées claires pour prendre des décisions, ce que nous n avons pas ...

J espere que ca va s arranger pour toi, vraiment tu le mérites !!!

Allegra,

Je suis contente de voir que tu vas mieux !!! Il faut vraiment que tu arrives à mettre de côté ce chapitre de ta vie .
Tu te dois d avancer pour toi, ta famille et parce qu au final même si tu étais restée ça n aurait rien changer puisque ton départ ne lui a même pas fait d électrochoc.
Regarde nous Lemouvement et moi , nous sommes dans une impasse et malgré ce qu on leur apporte nous sommes toujours dans cette vie, cette souffrance. Notre patience et notre compréhension ne les font même pas réagir... j ai même l impression que cela les conforte dans leur vie, leur monde à eux. Tu es partie et tu as bien fait !!! Alors ne gâche pas ta vie avec ça. Tu as bien fait de ne pas être allée à ce mariage, ca ne sert à rien de remuer le passé...
J espere que tu accrocheras avec ce psy et que ca te liberera . Tu mérites de vivre en paix .

Me concernant, je vis une période très très difficile où je suis comme Lemouvement très très fatiguée mais je n ai pas le choix que de me bouger pour mes enfants même si je vous avoue que je demande si je ne suis pas en train de tomber dans la dépression.
L école à repris et je dois déposer mon grand au collège tous les matins et le rechercher le soir ( 15 min de route)sans parler des activités sportives qui ont repris donc je me lève encore plus tôt, je cours toute la journée et j ai de plus en plus de mal à finir mes journées.
De bon matin à peine levée, je suis déjà stressee , je perds patience, je suis au bord des larmes constamment...

A cela s ajoute que j ai eu les clés de la maison, il a été étonné de savoir qu elle était à mon seul nom alors que je l avais prévenu... il faut tout détapisser, mettre en peinture ect ...une charge supplémentaire pour moi encore ...

J ai essayé de lui laisser une chance et en étant claire sur le fait que s il continuait j y rentrais seule mais à priori il préfère sa drogue ...

Il me dit m aimer ect mais continue de piller le compte joint pour se fournir sa drogue au détriment des enfants et moi ...

Il me reproche d etre devenue distante, froide , fermée, que même quand il vient vers moi je le repousse mais je suis tellement à bout, dépassee, débordée que je n ai plus envie de rien ... il ne se sent pas aimé, pas compris et il a peut être raison mais j ai tellement donné sans rien avoir en retour à part du mépris ... c est lui qui m à rendu comme ça...

J aurais voulu qu il se batte pour moi, pour nous, pour les enfants !!! Mais non s il voit que je suis distante il abandonne ... il ne se rend pas compte qu il m a fait énormément de mal et que j ai besoin de beaucoup plus que des paroles ...

Je ne sais pas ce que je dois faire ... enfin si je sais mais je n y arrive pas et en même temps des que je suis en sa présence je suis totalement fermée... que dois je en déduire ???

Je le déteste, il nous a fait tout perdre ... je me suis perdue moi même en essayant de l aider, et en subissant tout ça...

Désolée pour cette longue lecture ...

Prenez soin de vous !!! Bisous

Allegra - 04/10/2023 à 00h45

Bonsoir Cécile,

Je suis heureuse de te retrouver et triste aussi de lire que les choses ne vont pas bien.

Tu ne t'es pas perdue. Même si tu es exténuée, tu continues d'aller de l'avant, tu t'occupes de tes enfants, tu travailles, tu as trouvé une nouvelle maison dont tu te charges de l'installation. J'ai de l'admiration pour toi.

Oui, je suis partie et j'ai fuit cette vie mais tu sais, nos situations ne sont pas comparables. Tu as des enfants avec lui, vous vivez ensemble depuis bien longtemps. Moi, je n'avais pas d'enfants, nous n'étions en couple que depuis 2 ans, je n'étais pas encore mariée à lui, c'était bien plus simple pour moi de le quitter que ça ne pourrait l'être pour toi.

Bien que j'ai pris ce choix de quitter mon compagnon toxicomane, je ne pourrais jamais conseiller quiconque étant dans une situation similaire de partir ou de rester, car chaque femme a son vécu, son histoire, sa force, ses faiblesses.

Cependant, je serai toujours là pour te dire de te protéger. Tu ne mérites pas de vivre avec les larmes aux yeux.

La période de la rentrée est toujours un moment délicat, stressant. La transition de l'été à l'automne est fatigante, on a tous un coup de mou et on n'a pas ni le moral ni la pêche. A l'arrivée de l'automne, c'est important de faire le plein de vitamines comme la vitamine B et le magnésium qui va aider à lutter contre la fatigue physique et mentale.
Quand notre corps est fatigué, le mental trinque aussi.

Essaie aussi de voir s'il n'y a pas quelqu'un dans ton entourage qui pourrait t'aider de temps à autre dans ton quotidien, avec les enfants, les déplacements, l'installation de la maison.
Tu as vraiment besoin de lever le pied et sortir la tête de l'eau.

C'est tout à fait normal de faire un épisode de dépression par rapport à ce que tu vis et subis. Essaie de ne pas te laisser aspirer, pour toi, pour tes enfants. Ils sont ton bonheur et ta vie. Ton compagnon est adulte et il est dans cette situation par son unique faute. Tes enfants n'ont que toi puisque leur père est malade. Tu es leur monde. Alors même quand tout est sombre, cet amour te porte et il est ta force. D'ailleurs ce sont bien tes fils qui te poussent à rester debout, à ne pas sombrer.

Pour répondre à ta question :
"Je ne sais pas ce que je dois faire ... enfin si je sais mais je n y arrive pas et en même temps des que je suis en sa présence je suis totalement fermée... que dois je en déduire ???"

Je pense tout simplement que tu n'arrives pas à le quitter pour plusieurs raisons. Déjà, par culpabilité. Tu dois avoir peur qu'en le quittant il s'enfonce, d'autant plus qu'il est fragile. Tu ressens aussi de la culpabilité par rapport à tes enfants, tu as peur de les priver de leur peur, alors tu préfères souffrir plutôt que de vivre avec ce sentiment de culpabilité. Je pense qu'il doit aussi y avoir la peur de l'inconnu. Tu n'arrives pas à le quitter non pas parce que tu es faible mais tu crains peut être la difficulté de la séparation, tu as vécu tellement d'années avec lui, tu es trop habituée à vivre avec lui et tu as du mal à t'imaginer sans. C'est la peur de la séparation qui fait que tu te sens tiraillé entre l'envie de partir et le fait de rester.
Je me trompe sûrement mais c'est que je ressens.

En fait, il faut pouvoir se débarrasser de la peur et de nos pensées limitantes pour prendre les ''bonnes'' décisions dans notre vie. Quitter quelqu'un parce qu'on est en colère, on est déçu, on est frustré n'est pas une bonne idée. En revanche, quand on arrive à la conclusion qu'on a tout essayé pour essayer de s'entendre et de rester ensemble et que malheureusement on n'arrive pas à trouver une façon de vivre ensemble où on va se respecter mutuellement et respecter les valeurs et les besoins de l'autre, là on est mieux préparer et la séparation se passe généralement sans regret, même si elle reste douloureuse, car toute séparation fait mal.

N'hésite pas à venir nous parler Cécile, il ne faut pas garder les choses pour soi.
Diminue ta charge mentale, il n'y a aucun mal à demander de l'aide.

Gros câlins.

PS : je vois bientôt un nouveau psy et j'ai commencé à mettre sur papier toutes les choses que j'aimerai lui dire. Je partagerai ça avec vous et je ferai un retour de notre échange.

Lemouvement - 09/10/2023 à 22h47

Coucou Allegra,
Merci mille fois pour avoir pris le temps et le moment de me répondre, et pour tes paroles bienveillantes et de soutien.
Je suis partie en vacances, en effet je me dis pourquoi avoir à chaque fois la double peine (de vivre ces situations stressantes et de se priver des bons moments)..
Suite à mon dernier message, finalement nous sommes allés chez ses parents. Je l ai rejoint chez nous, où il était, il avait consommé au moins 1 gramme, sans trop de raison (puisqu arrêt maladie etc). Il a dépensé beaucoup d argent en 10 jours pr en consommer.
Je lui parle souvent de ce que je ressens, en évitant de le culpabiliser, puisque je reste dans le principe de l échange, dans lequel je souhaite autant qu il s exprime, que moi je m exprime. Il semble comprendre mon point de vue. Je dois dire que grâce aux témoignages des personnes qui consomment et qui nous disent ce que nos compagnons ne disent pas, j ai pu prendre ce soir-là les choses sous un nouvel angle, malgré mon "trop plein". Et j en profite pr remercier ttes les personnes consommatrices de leur temoignage. Ca aide.
Je lui ai demandé comment il ressent les choses qd il est sous cocaïne. Il na pas eu les mots pr répondre. Je lui ai demandé s il ressent des émotions, ou s il est comme anesthésié, si finalement tristesse, angoisse, joie, il ne les ressent pas tant que ça. Reponse positive de sa part. Puis la discussion a continué, vraiment tranquillement, et très courte. Je lui ai dit finalement tu ne te rends pas vraiment compte de ce que les autres (principalement moi et ses parents) peuvent ressentir à ce moment-là, tu penses que les gens oublient ou retournent à leurs occupations alors qu ils n ont plus de nouvelles de toi, et qu ils voient bien que ça n est pas normal. Et bien, a priori oui, en fait il ne semble pas se rendre compte dans ces moment-là de ce que les autres vivent. Et ça c est plutôt une découverte pour moi, mais elle n est pas douloureuse. On a echangé sur l ambiguïté qu il a pris conscience de son addiction et de l accélérationde sa consommation, il trouve qu il s en rend compte, qu avant il s en rendait compte dans une moindre mesure. Il fait ca pr s enfermer. Voilà dans les grandes lignes.
Mais tu vois là pendant les vacs, il n est pas question de drogue et franchement ça va très bien de son côté. Je pensais qu il passerait une bonne partie de son temps à dormir (suite à tte la fatigue accumulée par la conso, suite à la pause de cocaïne j ai lu que les gens dorment beacoup, suite à un état "depressif"blunk et pas du tout. Et pourtant il ne prend pas les medocs. J ai cru qu il n aurait pas envie de faire grand chose et..pas du tout. Pourtant, je ne me fais pas d illusion, je sais que ça recommencera à notre retour. C est un peu une énigme pour moi, et à ce stade je pense pas pouvoir la résoudre, lol. Je pense que ça rentre pas dans les cases de ce que je lis. Quand il dit c est "par ennui qu j en prends", je trouve que ça fait sens, mm s il n y a probablement pas que ça.
Ce que j attends, je pense que c est juste de savoir s il veut continuer comme ça, ou s il veut en sortir. Car pr l instant ses "signaux"/"messages " sont contradictoires. Je pense que ce qui me fatigue c est de mettre de l energie et de l émotion dedans. Mais s il me dit, voilà c est la vie que je souhaite, ça serait plus simple à gérer, car il n y a pas à s attendre à d autres choses. Perso j étais plutôt contente avant les 2 semaines de son arrêt maladie, car j avait envie reussi à faire avec ses absences inopinées, je ne m attendais plus à ce qu il soit là ni ce qu il ne soit pas là. Ca serait mieux que la personne dise, "en fait je fais ça, je sais que ça me fait du mal et ça te fait du mal mais finalement ca me plait et j ai pas envie d en sortir".J arrivais de plus en plus à "ne pas m inquieter pr lui", mais là sa méthode à changé et ça cache qq chose pr moi. C est bcp plus "radical" et hors contrôle. C est lui-même contre lui-même. Je ne comprends plus. J essaye de changer de perspective à nouveau. En ce moment, ça me fait me poser des questions sur la place de la consommation de drogue dans la société, plus que sur lui ou nous deux.
Nous sommes rentrés de congés, et déjà il n est pas là ce soir. Il est resté en teletravail et il a consommé. Je pense qu il a un pb avec son travail, en plus du reste. Perso, je ne vais pas pouvoir rester la semaine pr être sûre qu il n en prend pas et ce ne st pas mon rôle, mais je souhaite que la spirale infernale d avant les congés ne reprenne pas. J ai commencé une nvelle mission. C est très particulier de vivre avec ça, car tu n as pas l impression de faire partie du mm monde. Je fais très bien mon travail mais rien n y est grave pour moi. Je comprends bien que c est à lui d agir, mais comment ne pas être à nouveau pris dans le vortex avec lui. C est terrible les émotions humaines.
J ai hâte de te lire au sujet du prochain rdv psy.

@ Cécile, je rejoins Allegra, ca fait plaisir de te lire mm si les nouvelles ne sont pas au beau fixe. Je comprends ta fatigue, tu sembles sur le fil, l état dépressif ce n est pas à toi de l avoir. Oui je sais c est facile à dire, ahah! Mais bon, comme je suis en train de subir aussi, je me permets happy C est comme si on se battait contre des moulins. Mais ton rythme a l air effrené,j espère que tu arriveras à mettre à distance certaines emotions, de temps en temps. Ca nous prend de l energie toutes ces émotions. Je n ai pas de conseil non plus, mais j aimerais juste te recommander de faire qq chose contre votre compte joint. Nous n en avons pas, qd j ai compris qu il pouvait être dépensier sans limite pour sa conso, j ai compris qu on devait faire finances à part. C est 1 poids de moins à porter (mm si j avance pas mal). Je ne sais pas comment ça se passe le compte joint, si vous mettez la mm somme dessus etc, mais je pense que tu as le droit de lui demander des choses dessus. Perso, je pense que je regarderai combien il y a dessus pr le partager en 2, mais je retirerai de sa part ttes les dépenses liees à sa conso de drogue, puis je ferai le virement sur mon compte, et fini le compte joint. Tu verras que ça te libérera beaucoup de ne plus avoir de couperet financier qui plane au dessus.
Du coup je suis désolée je n ai pas bien compris si vous vivez ensemble dans la nvelle maison?

Gros bisous Allegra et Cécile, je pense bien à vous

Lemouvement - 09/10/2023 à 23h04

Je pense que ça nous aiderait si ce sujet était vraiment ouvert dans la société, et sans tabou ni stigmatisation. Dans mon esprit, ça aiderait les usagers des drogues aussi. Peut-être même que certain.e.s arriveraient mieux à affronter la vague de la dépendance, s enfermeraient moins dedans, arriveraient plus tôt à tirer une sonnette d alarme.
Je regrette tellement que notre société soir si hypocrite et rétrograde sur le sujet.
Nous sommes bcp de personnes dans cette situation mais c est comme si on etait les seuls à la vivre, parce que tout se passe "dans notre coin". Il y a des centres certes, mais c est pas ce que j appelle du sujet "ouvert dans la societe". J aimerais dire "mon conjoint est dépendant à telle substance", comme on peut dire "mon conjoint a de fortes allergies". J aimerais pouvoir le dire au détour d un café, autant que dans une discussion très sérieuse et qui ne tourne que sur ça. J aimerais pouvoir le dire autant à des personnes qui vivent ça, qu à des personnes qui sont à mille lieues de cela. J aimerais pouvoir dire le matin dans l openspace "j ai mal dormi car mon conjoint a recommencé", autant que de nvx parents peuvent dire "j ai mal dormi car mon bébé s est réveillé 3 fois pr manger". Et j aimerais que mon conjoint puisse en faire autant. Je fais le voeu qu un jour ce soit possible pour nous toutes et tous.
La dépression et le burnout, les agressions sexuelles, les violences conjugales ont fini par sortir de l ombre, pourquoi pas l addiction?
Alors que de la drogue il y en a dans tous les milieux, dont politiques de haut niveau, dans le showbiz.. Et principalement, historiquement en tout cas, de la cocaïne...

Monalisa111111 - 10/10/2023 à 10h34

Bonjour,

Je viens m'immiscer dans votre conversation.
Je suis avec mon mari depuis plus de 30 ans, depuis que j'ai 16 ans, j'ai deux grands garçons qui sont majeurs mais qui vivent toujours à la maison.
Pour vous résumer la situation, il est sous subutex depuis 1994, année où mon fils aîné est né. Le traitement a été une bénédiction, il était héroïnomane. Pendant de longues périodes, tout allait bien, son traitement de substitution lui suffisait et d'autres périodes où il y avait des extras. J'ai toujours supporté ses débordements.
J'ai toujours tout garder pour moi car je ne voulais pas qu'on le juge et être aussi jugée. Et j'ai toujours réussi à donner le change auprès de mon entourage.
Nous avons pu construire notre vie avec nos deux enfants, nous avons une situation tout à fait normale, Monsieur et madame, tout le monde.
Sauf que je suis arrivée à un point où je vais bientôt avoir 50 ans et que je ne supporte plus les extras. J'aspire à une vie sans tout ça. Je suis fatiguée.
J'ai lu vos témoignages. J'ai vécu vos situations depuis tout ce temps. Après, je me rends compte que ma situation actuelle n'est pas catastrophique mais je ne peux plus être dans la compassion et l'écoute, j'ai trop donné et je n'en ai plus la force.
Je suis lasse de toujours passer l'éponge.
Même si je suis trop dans la retenue.. Ça fait du bien de pouvoir s'exprimer un peu.

Tropproche - 15/10/2023 à 06h22

Wahou....

Je viens de vous lire toutes... j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps... car enfin, j'ai des témoignages de personnes comme moi, je ne suis plus seule!

J'ai 31 ans,3 enfants et mon concubin consomme du crack depuis environ 2 ans. Je suis passée par toutes ces phases terribles, de manque de respect, vol, tromperie avec femmes et homme, abandon total de la vie familiale, incompréhension et ce terrible déni qui me bouffe d'une force impressionnante!!

Je suis à un stade où c'est mon corps qui commence à parler à force que je m'acharne à vouloir croire qu'il avouera sa consommation et qu'il aura la force d'arrêter... je suis éreintée, j'ai réussi à demander à ce qu'il prenne son appartement pour fin septembre car je ne peux plus de cette situation mais nous somme mi octobre et il est toujours là... je ne sais plus comment faire, je sais que mes enfants et moi seront mieux sans lui mais je l'aime tellement que j'avais demandé (et continue avec cette demande) qu'il prenne son appartement mais à contrario je n'arrive pas à le quitter et arrêter notre relation là.
Je suis embêtée car je ne suis pas à jour financièrement et c'est plus compliqué pour moi de quitter l'appartement pour en prendre un autre mais si début de l'année, nous sommes toujours dans la même situation, je vais devoir à m'y résoudre...

Enfin je voulais juste vous dire merci pour ce beau soutien et ces temoignage qui aident à ne pas se sentir seule et folle!!

Courage à toutes

Allegra - 04/12/2023 à 16h02

@ Cécile et Lemouvement


Bonjour,

Voilà un long moment que je n'ai plus écrit ici et que je n'ai plus pris de vos nouvelles. Vous êtes cependant toujours dans mes pensées et quelque part aussi dans mon coeur même si on ne se connaît qu'à travers nos écrits ici.

Je me demande comment vous allez.
@ Cécile, j'espère que ton moral va mieux. Lors de notre dernier échange, tu étais exténuée. J'espère aussi que tes fils vont bien, que ça se passe bien pour eux à l'école et que vous trouvez votre bonheur ensemble au quotidien. Avec ce froid, on a envie de passer les soirées dans le canapé à se faire des câlins et à boire des chocolats chauds devant des dessins animés ! (j'avoue, c'est mon activité favorite du moment !!)
J'espère aussi qu'il y a une avancée pour ton compagnon.

@Lemouvement,
Comment vas-tu ? Est-ce que tu as pu faire des breaks avec le travail et prendre du temps pour toi, ta famille, tes amis, pour te reposer aussi ?
J'espère que toi et ton compagnon vous portez bien. Avec les fêtes qui approchent, on a envie de s'entourer de ses proches et de convivialité.

J'aimerais avoir de vos nouvelles. Si vous pouvez. Si vous voulez surtout.

De mon côté, je ne suis plus revenue sur le forum alors que je participais souvent lorsque que je me suis inscrite. En fait, je n'avais plus envie de parler de drogue je pense, et je souhaitais prendre de la distance avec ce sujet. Eh puis, il y a la vie aussi qui fait que ..

Je vous avais dit que j'avais commencé un travail sur moi et que je devais voir un psychologue. Je suis allée au bout de ma démarche. J'ai pris quelques RDV avec un psychologue très professionnel, très agréable, à l'écoute. J'ai essayé d'être la plus sincère avec lui et il en est ressorti du positif.
Ca a été assez éprouvant pour moi car j'ai beaucoup pleuré et ça a remué beaucoup de choses. Mais je me suis sentie moins seule et je suis parvenue à mettre des mots clairs sur ce que je ressens : cela fait presque 8 ans que cette histoire est derrière moi. Cela m'a profondément marquée. Dès la rupture, j'ai su que ce serait difficile pour moi. Ce fut comme l'effet d'une bombe, je n'ai rien compris à ce qui m'arrivait. Je me suis ensuite jetée à corps perdus dans une nouvelle relation, pour aller de l'avant et peut-être aussi pour oublier. En me disant que, de toutes façons, je ne pourrais pas tomber pire ce que j'avais connu. J'ai eu un gros coup de chance. Je suis tombée sur un homme bien, avec qui j'ai bâti ma vie, littéralement. Rien de comparable.
Mais à l'intérieur de moi, je garde ce quelque chose d'inavouable, presque honteux. Et finalement, ce n'est pas tant R en tant que personne qui est restée dans mon coeur mais l'incompréhension, la sidération, le souvenir d'un immense chagrin qui reste. Je n'arrive pas à avoir un recul apaisé sur cette histoire. J'en garde un souvenir déçu, douloureux.
Et j'en ai honte, car qui pourrait comprendre ? Tout ce que je ressens n'enlève rien à l'amour que je vis avec ma famille mais cela reste un fardeau pour moi.

J'ai beaucoup échangé avec le psychologue et il m'a amenée vers des pistes intéressantes pour arriver à me comprendre. J'aurais un tempérament hypersensible avec une tendance à me sous-estimer. C'est pourquoi j'ai été touchée par le profil de R, son parcours d'héroïnomane qui a essayé de s'en sortir. J'avais besoin de partager ma vie avec un homme qui a des blessures et des félures. Comme si nous allions mutuellement soigner nos blessures grâce à l'amour à la fois doux et fort que nous partagions. Sauf que cette relation faite aussi de mensonges, de trahisons et d'abandon, (car un toxicomane abandonne forcément ses proches à un moment ou un autre pour sa drogue), n'a fait que me mettre dans une plus grande position de vulnérabilité.

Le psychologue m'a aussi proposé des outils pour arriver à m'épanouir avec cette hypersensibilité, ce trop plein d'émotions. Et il a aussi eu des mots qui font du bien.

Parler, c'est tellement important.

@ Monnalisa et Troppproche

Ravie de vous lire, même si c'est avec un peu beaucoup de retard ^^
Oui, les compagnes de toxicomanes arrivent se comprendre parce qu'on vit exactement la même chose ; l'amour, la colère, la frustration, l'empathie, la lassitude, les déceptions, la honte aussi, le secret, les non-dits.

@Tropproche
Essayez de prendre les choses par degré de priorité. Là, c'est de reprendre pied financièrement. Arrêter le compte commun s'il y en a un. Reprendre le contrôle de votre argent pour vous et vos enfants.

Je suis désolée de vous avoir fait pleurer, j'aurait préféré vous faire sourire mais le pleur fait aussi du bien. Il faut savoir faire sortir le poids qui se cache dans les poitrines.

De douces pensées à chacune de vous et au plaisir de vous relire.

Lemouvement - 16/12/2023 à 01h06

Bonjour Allegra,
Merci beaucoup pr ton message de soutien. Ca fait plaisir de te lire et d avoir de tes nouvelles. Je suis contente pour toi que tu trouves de l apaisement dans les séances de psy notamment. C est bien que ça avance. Je pense sincerement qu il n y a pas de honte à avoir sur ton histoire. Elle t appartient, tu as mis de ton coeur dedans. Ce que les autres en pensent n a pas d importance. On vis mieux sans le jugement des autres. : )
De mon côté, il y a eu un peu d avancement. Mon conjoint a réalisé son addiction, il l a verbalisé, et il a eu 3 rdv psy addicto. A chaque fois il a consommé après et n est donc pas rentré directement. En mm temps c est une sale période, il a eu plusieurs arrêts maladie, a été mis sous antidépresseurs par le généraliste, et pendant les arrêts il a consommé quasi quotidiennement. Plus que "d'habitude". Les jours où il ne consomme pas c est le lendemain comme il est trop fatigué, il y a 1 soir de répis. Donc soit je le voyais pas, soit je le voyais fatigué. Il faisait des retours vers 7h, 8h. Cette semaine il n est plus en arrêt, mais pr te donner un exemple on s est vus juste 1 soir, et encore, j avais décidé d aller prendre 1 verre avec des amis, en pensant que j allais me retrouver seule à nouveau. Il a consommé lundi, mardi, mercredi et ce soir (vendredi). Après avoir essayé de le raisonner et d exprimer mes sentiments, j ai decidé de changer d optique et de considérer que c est comme ça notre vie. Je l aime véritablement, je sais qu il est affligé de ce qu il s afflige, je ne trouve pas que se séparer serait une solution. J ai l impression qu il se fait volontairement du mal. Il n est pas comme ça qd on est en weekend ou en vacances. C est tellement triste. Il est dans l ambivalence, il veut arrêter, mais en mm temps il ne rompt pas le cycle et il dit de lui-même qu il ne fait pas assez d effort. Je pense qu il sous-estime le pouvoir de nuisance de la cocaïne dans ses prises de décision et dans sa volonté. J essaye de faire en sorte qu il change ses habitudes et qu il évite au moins qqs soirs. Ca me dégoûte ce qu il se fait subir parce que c est vraiment une belle personne, et s il y en avait plus comme lui le monde irait mieux. Donc pr résumer la situation, je reprends des forces en acceptant la situation d une autre manière, en baissant les bras ça me fait du bien bizarrement, car je me sens moins en tension à l intérieur de moi-même. Je pense que ça me repose mais en réalité je compte pas lâcher l affaire. Juste c était trop dur de gérer ça avec le taf, j avais quasiment plus envie de rentrer chez nous car j appréhendais de confirmer qu il ne sera pas là. Donc voilà, je me suis reappropriée des moments à moi, je pense à moi et plus à ce que l on vit, mais je ne l abandonne pas et j espère de tout coeur qu il va trouver en lui les ressources pr en sortir.
Merci beaucoup Allegra pour ton soutien, je te souhaite du bonheur et de la paix

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