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Héroïne, s'en sortir...

Par Profil supprimé

205 réponses


Profil supprimé - 08/04/2016 à 11h34

Ma ptite Mauira,

Déjà je suis désolée de ne pas t écrire plus souvent... après avoir lu les discussions précédentes je voulais te dire que je trouve la réaction de tes parents vraiment horrible...tu étais déjà au fond du trou,culpabilité...et ils t ont lâché...c était 1 accident personne n est responsable!!!! Ça me peine bcp pour toi et ta petite soeur comme koi la vie peut basculer en qq secondes... c est pour ça que tu dois t en sortir, que tu dois prendre ta revanche sur la vie pour toi MM et ta petite soeur. Autre chose, je suis admirative de ton frère, je crois qu il t aime énormément, j ai l impression ke lui MM n à peut être pas compris la réaction de tes parents et du coup essaie de les remplacer comme il peut...il a déjà perdu une de ses soeurs et on dirait qu il fait tout pour te protéger... après c est normal qu il est du mal à te comprendre, les gens extérieur à ce milieu ne comprennent pas comment on peut se détruire tout seul comme ça... en tout cas il fait l effort de te comprendre... je suis aussi contente que tu fasses attention par rapport à l od c est important...et ça prouve encore que ton frère s inquiète pour toi mais qu il se sent impuissant tout comme mes parents à l époque malgré tte leur bonne volonté...je voulais aussi te dire que tu peux ds la limite du raisonnable mélanger metha et came il faut juste faire attention au surdosage donc peut être en parler ac le centre MM si je sais qu ils ne sont jamais vraiment pour un mélange mais si pour toi tu as besoin de commencer comme ça...à voir ac eux. Bon courage ma belle je sents que tu avances et ça fait plaisir bise

Profil supprimé - 08/04/2016 à 14h47

Bonjour Mauïra,

Ça fait quelques jours que je suis ton fil… Moi je suis de l’autre coté, je suis la sœur qui s’inquiète pour son frère qui se bat chaque jour comme toi. Je l’aime plus que tout au monde et je souhaite de tout mon cœur qu’il s’en sorte. Même si j’en crève parfois, si mon frère culpabilisait je lui dirais que je suis assez grande pour le gérer, qu’il ne s’embarrasse pas d’un fardeau supplémentaire, qu'il se concentre plutôt sur sa guérison et qu’il me fasse confiance.
Ce qui me rassure, même si c’est compliqué (rechutes), c’est quand il me raconte ce qu’il entreprend pour reprendre une vie normale car c’est positif et je sais que c’est ce qui le sauvera.

Bon courage !

'Tu es le maitre de ton destin, tu es le capitaine de ton âme'

Moderateur - 08/04/2016 à 15h02

Bonjour Mauïra,

C'est bien tout ça : vos rendez-vous se suivent et semblent plutôt bien se passer ! La difficulté c'est évidemment que cela remue des choses et que cela vous pose des questions. Mais c'est précisément ce travail qui vous fait avancer même si, à court terme, il peut aussi vous fragiliser.

Votre frère est impliqué et j'ai déjà dit que c'était également une très bonne chose. Il peut dire, par personne interposée, ce qu'il ressent. Vous l'entendez, cela vous choque mais je crois que tous les deux cela vous permet de mieux vous comprendre et vous aide à savoir où il a besoin d'être rassuré.

Lorsqu'il dit qu'on devrait vous empêcher de consommer il dit avec ses mots non qu'il faut absolument vous contraindre mais qu'il a juste peur de l'overdose donc peur de vous perdre. Et cela vous l'avez très bien compris. Il tient à vous mais je ne crois pas du tout qu'il vous tienne responsable du risque que vous prenez. Ce risque est inhérent à la prise d'héroïne mais pas inhérent à Mauïra ! Il ne dit pas que c'est votre faute. Ça c'est votre interprétation, prenez-en conscience.

"Tout est de ma faute !" : je crois que cette phrase vous l'avez souvent écrite. C'est chez vous un prisme très fort pour interpréter ce qui arrive autour de vous. Nous en connaissons la cause et le rôle joué par vos parents là-dedans. Cependant je peux vous dire, de mon point de vue extérieur, que je vous perçois plus comme une victime. Vous avez eu un accident qui a eu des conséquences dramatiques et irréparables. Ensuite vous avez rencontré l'héroïne qui, comme vous l'avez dit, a sauvé votre vie à un moment donné, au moment où la culpabilité et la douleur étaient trop fortes. C'était indispensable pour vous à l'époque d'y avoir recours. Vous avez été prise dans un engrenage vital qui dépasse votre simple volonté et qui a permis de préserver votre élan de vie. Vous voulez vivre Mauïra, vous avez cette envie de retrouver votre équilibre et de tout faire pour y arriver un jour. C'est un premier point que vous pouvez rappeler à l'occasion à votre frère pour le rassurer sur le fait que vous voulez vous aussi à tout prix éviter l'overdose.

Vous vous demandez d'ailleurs comment le rassurer. Mais en fait vous donnez déjà la réponse à donner dans l'immédiat : "j'y pense aussi à l'overdose et je suis prudente". Vous n'avez aucune envie de vous suicider, c'est tout le contraire même il me semble ! Et si vous voulez le rassurer encore plus laissez-moi vous rappeler ou vous donner quelques conseils qui permettent de réduire les risques d'overdose :
- essayez de ne pas consommer seule car si vous faites une overdose les témoins ont le temps d'appeler les secours (15 SAMU ou 18 Pompiers) qui ont un antidote qui vous sauvera ;
- essayez d'éviter autant que faire se peu l'injection, qui est le mode d'usage pour lequel le risque d'overdose est le plus fort ;
- essayez d'éviter les mélanges avec une substance également dépresseur du système nerveux comme l'alcool et les benzodiazépines ;
- en face d'un nouvel échantillon prenez la dose la plus faible possible la première fois pour en connaître les effets car parfois il y a des échantillons d’héroïne fortement dosée qui circulent ;
- évitez les ruptures de consommation. Les reprises de consommation après un sevrage sont les moments où le risque d'overdose est le plus grand. Il vaut mieux consommer régulièrement des doses contrôlées (les plus faibles possibles mais sans excès de "faiblesse" non plus car une dose trop faible peut vous pousser à consommer "plus" la fois suivante) que faire le yo-yo ou encore d'arrêter quelques jours ou semaines et reprendre à des doses identiques à celles que vous utilisiez au moment où vous avez arrêté. En effet le sevrage déshabitue le corps aux opiacés et il le déshabitue plus vite aux effets dépresseurs sur le système respiratoire qu'il ne le déshabitue aux effets de plaisir. Comme les doses prises le sont avant tout pour essayer de ressentir les effets positifs il y a, au moment de la reprise, un risque de surdosage par rapport aux effets sur la fonction respiratoire.

Regardez ces conseils et faites le point sur votre pratique de consommation. Quels sont les situations où vous avez des facteurs de protection et celles où votre mode d'usage favorise plutôt le risque ? Là où vos habitudes ont tendance à vous protéger vous pouvez en parler à votre frère pour essayer de le rassurer. Là où vos habitudes ont tendance à favoriser le risque vous pouvez réfléchir tout d'abord à comment vous pouvez les changer pour plus de protection et ensuite en parler peut-être aussi à votre frère pour lui montrer votre souci d'encore mieux faire.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 11/04/2016 à 09h39

Bonjour,

Albane, je suis contente de te lire et ne sois pas désolée de ne pas écrire plus souvent.. Et oui.. mes parents m'ont abandonné et pour ça je leur en veux. J'étais qu'une ado, et je venais de vivre le pire cauchemars qui pouvait arriver dans ma vie. J'avais besoin d'eux !

Tu n'es pas la seule à admirer mon frère parce que moi aussi je l'admire ! Je sais pas comment il fait tout court puis aussi comment il fait pour arriver à me supporter ! Je suis certaine que le plus beau cadeau que je peux lui faire c'est de m'en sortir. Il fait tellement pour moi, je le sais bien et malheureusement j'ai beaucoup de haut et de bas.. et je ne le remercie pas assez je le sais bien.

En ce qui concerne la came et la métha, je sais pas.. J'ai vraiment envie de prendre le moins de risque possible et étant donné que mon mode de consommation est le plus risqué, je sais pas trop. Je crois pas que ce soit une bonne idée même si oui c'est vrai que j'aurai besoin de commencer comme ça..


Janet, merci d'être intervenue et je sais pas si mon frère penserait comme toi même si j'imagine que oui. Courage à toi aussi car c'est pas facile aussi pour vous les proches. Et c'est bien si ton frère avance. Je lui souhaite de s'en sortir et comme c'est positif ce qu'il fait, il n'y a pas de raison qu'il n'y arrive pas.


Modérateur, merci beaucoup pour ces conseils. Je ne savais pas pour l'alcool. Et au final, je suis assez contente car je respecte en majorité tout ça. S'il y a une chose que je ne respecte absolument pas, c'est mon mode de comsommation, l'injection. Et je ne vois pas du tout comment je pourrai changer ça pour plus de protection... Enfin déjà, je trouve que je me protège pas si mal que ça... Et en parlant de l'injection.. est ce que c'est possible d'être accroc à ce geste ? Comment et surtout pourquoi ? Je pose ces questions parce que les quelques jours où j'avais réussi à ne prendre que la méthadone, je m'injectais quand même l'eau strérilisée... Et ça je n'ai pas réussi à en parler au centre.. J'imagine que je devrais mais j'y arrive pas !

Vous me voyez plus comme une victime... ça me fait bizarre de lire ça car c'est pas du tout l'impression que j'ai de moi... En tout cas, mon frère ne travaillait pas de tout le weekend et j'ai passé un bon moment avec lui où on a pu parler calmement sans cris. Et je crois que j'ai réussi à le rassurer un peu quand même donc merci. Puis il m'a dit une chose que je n'avais encore jamais entendu de sa bouche il me semble. Il m'a dit qu'il était fier de moi ! J'suis contente du coup puis demain rdv seule avec le psy. Mon frère m'a aussi avoué que pour lui non plus, les rdv c'était pas facile et que pour ça il était fier et qu'il savait que j'allais finir par m'en sortir ! Ca m'a fait tellement du bien t'entendre ça !

Moderateur - 11/04/2016 à 17h18

Bonjour Mauïra,

Oui, il est tout à fait possible d'être dépendant au geste de l'injection et c'est même courant parmi les injecteurs. Les Csapa connaissent parfaitement cela et vous aider à "décrocher" du geste fait aussi partie de leur travail. Cela semble d'autant plus important que la continuation de ce geste est un facteur de rechute et que cela abîme votre système veineux.

Pour le "pourquoi" c'est plus difficile à expliquer. Il y a sans doute beaucoup de choses qui tiennent au rituel que cela représente de se faire une injection. Un moment délicat qui demande de la concentration et qui peut être "structurant". Bien sûr il y a la recherche du flash aussi, qui peut devenir purement psychologique, par association d'idée aux effets fulgurants de l'héroïne avec ce mode de consommation. Cette dépendance à l'injection peut se "traiter" notamment par une rééducation comportementale.

Je vous conseille de prendre votre courage à deux mains pour en parler. Comme pour l'héroïne vous ne serez pas jugée parce que vous faites cela. Ce n'est qu'en en parlant que vous trouverez des solutions.

A part cela c'est vraiment très positif ce dialogue avec votre frère et que vous puissiez vous appuyer sur lui.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 13/04/2016 à 10h51

Bonjour Modérateur,

Merci beaucoup pour votre réponse mais c'est chaud quand même ! Je suis double dépendante en gros... Ca craint.. et ça veut dire, qu'il faut aussi que je travaille ça avec le psy. Ca fait beaucoup ! Et rdv bien passé hier mais dur dur, j'en pouvais plus.. Et j'ai pas osé en parler.. le moment ne s'y prêtait pas, je trouve. J'en parlerai sans doute vendredi. Au moins je suis sûr que comme vous dites, je ne serais pas jugée là dessus mais aidée. Il faut que je prenne mon courage à deux mains mais pas si facile. Je crois que j'ai peur de son regard.. qu'il change...

En tout cas, je comprends très bien, ce que vous voulez dire en parlant de rituel ect... car ce geste me calme, je suis dans ma bulle.. Puis je comprends bien aussi quand vous parlez de la recherche du flash qui peut devenir psychologique car je crois vraiment que c'est mon cas. Mais comment changer ça ?!
.
Hier soir, j'en pouvais plus, je savais plus ou j'en étais. J'étais complètement perdue et je le suis toujours un peu... même si ça va un peu mieux. Le problème c'est que je ne sais pas quoi faire, c'est le bordel dans ma tête encore une fois. Je doute beaucoup sur mes capacités à m'en sortir parce que je trouve que ça traine.. Je ne me sens toujours pas prête. La méthadone me fait peur un peu et j'imagine que ce n'est pas normal. Que c'est plutôt de l'héroïne que je devrais avoir peur ?!

Puis j'ai l'impression du coup que je serais jamais prête et donc j'hésite à me jeter la tête la première et foncer pour la méthadone mais je ne sais pas, je ne sais plus... C'est tellement difficile et compliqué tout ça... Je ne sais plus quoi faire.. du tout. En gros, je crois que j'ai peur de tomber...

Profil supprimé - 14/04/2016 à 15h14

Bonjour, rdv demain et je suis toujours autant perdue. Qu'est ce qui m'arrive ? Je sais pas, je sais plus. Est ce que je suis prête ou est ce que je ne le suis pas ? J'en sais que dalle et ça me stress et du coup j'appréhende alors que je ne devrais pas ! Je commence à bien connaître le psy maintenant.

Je sais toujours pas quoi faire et tout ça dans ma tête me fatigue et me donne envie de consommer mais non pas maintenant pas dejà. Donc, j'écris et dans un sens j'ai envie de foncer et dans l'autre de garder ce rythme là où alors de tout arrêter vu que j'ai l'impression de rester sur place. Et c'est ca aussi que me fait peur parce que je sais bien que si j'avance pas je vais tout lacher donc foncer est peut etre la solution. J'sais pas.. et surtout du coup j'suis complètement perdue, fatiguée, stressée. J'en peux plus aussi surtout..

Profil supprimé - 14/04/2016 à 18h04

Bonjour Mauïra,

Quel chemin tu parcours, de l'extérieur on voit bien que tu avances ! Peut être pas sur le plan de la dépendance à proprement parlé mais dans ton raisonnement, dans tes envies et ta volonté c'est énorme ! Laisse toi le temps d'être prête happy
Toutes les questions que tu te poses sont difficiles mais t'aident à avancer, se poser des questions c'est aussi se rendre compte de sa situation, faire le point et se motiver!

Le modérateur a raison, le fait de s'injecter une substance est également à prendre en compte, car il fait parti de tes habitudes de vie, et qui sait comme ça peut être dur de se débarrasser de ses habitudes! Au Csapa, ils savent bien que cela fait parti de toi, n'ai aucune honte à leur en parler.

Être perdue et ne plus savoir quoi penser surtout à l'approche de tes rendez vous me paraît normal, c'est pas simple tout ca et même si c'est pour ton bien tu t'inflige de parler et réfléchir sur un sujet qui t'es cher. Mais au final si on veut positiver, t'es rendez vous se sont toujours bien passé, dis toi que les suivants ne seront que mieux happy

Courage à toi, en te souhaitant une bonne fin de journée '

Profil supprimé - 16/04/2016 à 13h59

Bonjour Gomar et merci de me dire que de l'extérieur j'avance parce que de l'intérieur, j'ai pas du tout l'impression d'avancer.. J'ai l'impression de rester sur place.. Et c'est dur. Rdv bien passé hier mais pas facile du tout. Prochain rdv mercredi.. la semaine pro il me voit qu'une fois dans la semaine. Plus j'avance avec le psy et plus c'est dur, j'ai l'impression... Et je sais bien qu'il faut pas que j'abandonne. Surtout pas.

Tu penses qu'il faut que je me laisse le temps d'être prête.. je sais pas trop car et si jamais j'étais jamais prête ?! Quelque part au fond de moi je sais bien que je tiens à l'héroïne.. beaucoup plus que je ne le devrais.. Et ça j'imagine que ce n'est pas normal. Comment pourrai je alors un jour réussir à m'en sortir tout en pensant comme ça ?..

C'est vrai que l'injection fait partie de mes habitudes de vie mais je ne pensais pas en être dépendante.. En tout cas, j'ai réussi à lui en parler hier. Tu as raison, il sait bien que ça fait parti de moi. Après ce qui est bien, c'est qu'il a su me rassurer, ne m'a pas jugée et ne semblait pas surpris comme quoi en gros c'était normal.. Ca m'a fait bizarre. Il m'a aussi dit que ça serait bien de travailler là dessus avant que je reprenne de la méthadone.

Enfin voilà.. j'y vois quand même un peu plus clair même si c'est pas encore tout à fait ça.. Mais c'est vrai que mes rendez vous ce sont toujours bien passés donc comme tu dis autant positiver pour ça. Et même si c'est difficile et que j'ai l'impression que ça me rend plus fragile.. Pourquoi ? Je sais pas...

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