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Héroïne, s'en sortir...

Par Profil supprimé

205 réponses


Profil supprimé - 18/04/2016 à 22h30

Bonsoir,

Ca m'énerve car dans la journée et ce weekend (mon frère était là. Là il dort) ça allait très bien et là gros gros bas.. J'en peux plus et je culpabilise encore et encore.. c'est très dur et j'ai vraiment peur d'être jamais prête donc là encore dans ma tête, je me suis dis, à quoi bon continuer à se battre.. Mais tout au fond de moi, je sais bien qu'il ne faut pas que je lâche mais j'aimerai vraiment réussir à avancer par rapport à ma consommation.. Je sais pas quoi faire ni comment m'y prendre.. Si certains ont des idées, conseils ? Parce que moi là, je suis perdue.. C'est vraiment dur ces hauts et ces bas. Vivement mon rdv de mercredi ! En plus, j'ai vraiment peur du manque, d'être malade à en "crever".. Que j'ose pas, j'ose que dalle... Face à l'héro, je m'incline puis c'est tout. C'est vraiment l'impression que ça me fait et là ce soir ça ne va pas du tout.. J'en peux vraiment plus...

Moderateur - 21/04/2016 à 10h56

Bonjour Mauïra,

Les hauts, les bas, les doutes, la culpabilité : tout cela manifeste que vous êtes en train de livrer bataille. Or, il n'y a pas de défaite possible - même s'il y aura des hauts et des bas - si vous vous en tenez à ce que vous savez et que vous avez écrit, ma phrase favorite : "il ne faut pas que je lâche" !

Si vous voulez avancer par rapport à votre consommation c'est que même si vous avez peur et ne savez pas comment faire vous voulez vraiment changer votre vie. Vous ne savez pas comment faire ? C'est normal parce qu'on ne le sait pas vraiment tant qu'on n'essaye pas. J'ai envie de vous dire : 1) ne perdez jamais votre objectif de vue 2) laissez-vous porter par les conseils que l'on vous donne au Csapa, faites-leur confiance 3) ne vous mettez pas trop la pression en voulant absolument tout réussir et en pensant par anticipation.

Vous avez peur de la douleur et de l'échec ? C'est normal, qui n'aurait pas peur à votre place aussi ? Mais ce n'est qu'en acceptant ce risque d'échouer et tout en faisant évidemment tout pour que cela n'arrive pas que vous vous donnerez toutes les chances d'y arriver justement. L'anticipation c'est ce qu'il y a de pire parce qu'on imagine toujours le plus négatif en fait, beaucoup moins le positif et qu'on va réellement y arriver. J'ai presque envie de vous dire "arrêtez de penser et essayez", avec sérieux. Vous verrez bien ce qui se passe. Même si cela se passe mal il y aura des enseignements à en tirer sur les choses que vous devez faire pour avoir plus de chances d'y arriver à la prochaine tentative. Et en tout cas si vous n'y arrivez pas ce n'est pas entièrement de votre faute, ce n'est pas parce que vous seriez une mauvaise personne et que vous ne le mériteriez pas. Chassez ces pensées de votre esprit. De même, si vous n'y arrivez pas votre frère sera peut-être un peu déçu mais pas longtemps si de toute façon vous ne lâchez pas votre objectif final et vous vous remettez à l'ouvrage dès que possible. Les professionnels du Csapa ne seront pas plus déçus, sauf si vous rompez tout lien avec eux. Leur échec ce n'est pas que vous rechutiez, c'est que vous ne leur fassiez plus confiance pour arrêter. Eux ils ont l'habitude des rechutes et son vraiment prêts à vous aider si cela arrivait, sans vous juger.

Nous sommes avec vous, Mauïra !

Comment s'est passé votre rendez-vous avec le psy ?

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 21/04/2016 à 13h57

Bonjour Mauïra,

J'espère que vous allez vous en sortir , c'est un réel combat, tenez bon , vous pouviez y arriver!
Je prierais pour vous.

Profil supprimé - 22/04/2016 à 23h20

Bonsoir,

Merci Modérateur et merci à vous tous d'être avec moi. Pour ce qui est de mon rdv, bien passé même si assez dur quand même. Pour le moment, je ne suis pas encore prête pour être de nouveau sous méthadone.
Le psy m'a fait réfléchir sur le comment mettre le plus de chance possible pour que je ne replonge pas. Et j'ai dis trois choses dont une impossible : Partir, quitter ma région. Et l'autre, j'avais pensé, à laisser ma carte bleue à mon frère mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je sais pas trop parce que oui ça peut me dissuader à fond et me rappeler une des choses qui fait que je veux arrêter. Mais ça peut aussi ne rien changer et me mettre carrément en difficulté.. donc je sais pas. Il m'a dit de peser le pour et le contre mais j'y arrive pas du tout...
Puis pour le troisième chose, il suffit tout simplement de réussir à m'occuper le plus possible. Pas comme la dernière fois, où j'étais tellement butée héroïne que je ne voulais pas vraiment faire d'autres choses.

J'ai écris votre phrase favorite tant mieux car c'est vrai que malgré tout ça, je garde toujours cette phrase dans ma tête. En tout cas, ça me rassure que tout ça soit normal.
Ca c'est sûr qu'il ne faut pas que je me mette trop la pression mais c'est plus facile à dire qu'à faire malheureusement.
Et oh ça oui, je veux vraiment changer ma vie ! Le psy m'a aussi conseillé d'essayer de diminuer ma consommation ce qui me permettrai d'avancer un petit peu en attendant que je sois prête pour la méthadone. Mais ça ne va pas être facile du tout, je le sais ça car j'ai plutôt tendance à tourner autour de 5/6 injections par jour au lieu de 4/5 en ce moment.. Il m'a dit que c'était normal mais j'ai pas osé demander pourquoi... Donc objectif passer à 5 tout rond. J'espère y arriver.. J'ai du mal à me faire confiance, rien que pour ça. Je laisse passer tranquillement le weekend sans pression et à partir de lundi, j'essaye car vous avez raison, il faut que j'arrête de penser et que j'essaye. Et pour le psy, je le revois mercredi.

Tant mieux si les professionnels du Csapa ont l'habitude des rechutes et que du coup, si ça arrivait qu'ils ne me jugeraient pas. J'espère aussi que mon frère ne sera pas trop déçu même s'il le sera forcément un peu puis surtout j'espère qu'il ne me jugera pas quoi qu'il arrive.

Vous avez aussi raison, il faut aussi que j'arrête de penser par anticipation, penser négatif mais ça aussi c'est plus dur à faire qu'à dire.
Il y a une chose pour laquelle j'ai pas mal honte en ce moment, comme beaucoup d'autres mais elle plus particulièrement. C'est qu'à chaque fois que je rentre d'un rdv avec le psy, c'est tellement dur que à peine rentrée même pas un mot pour mon frère, je me précipite sur ma dose puis dodo et rien que pour ça je culpabilise... Je sais pas si c'est normal de réagir comme ça ? Car à ce moment là, c'est comme si mon frère n'existait plus. D'ailleurs, j'en parle parce qu'il me l'a reproché hier ça.

Vivimaestro merci, j'espère aussi que je m'en sortirai un jour car oui c'est un réel combat contre l'héro mais aussi contre moi même, j'ai parfois même souvent l'impression..

Moderateur - 25/04/2016 à 12h29

Bonjour Mauïra,

Le rendez-vous chez le psy remue nécessairement des choses et en sortant vous devez être à fleur de peau. Que vous ayez envie de vous précipiter vers l'héroïne est compréhensible. Cependant vous aurez fait des progrès le jour où vous serez capable aussi, avant d'aller prendre votre dose, de vous poser quelques minutes pour parler avec votre frère et peut-être aussi "débriefer" avec lui ce que vous ressentez. N'oubliez pas qu'il est votre allié et qu'il a besoin, lui aussi, de savoir ce qui se passe pour vous. Ce "débriefing" peut aussi vous aider à baisser l'envie d'en prendre.

D'une manière générale d'ailleurs, mettre du temps entre votre envie de consommer et votre consommation, différer toujours un peu plus le moment "fatidique" c'est reprendre progressivement le contrôle sur ce que vous faites. Il ne s'agit pas de repousser pour aller jusqu'au manque mais peut-être de vous occuper toujours un peu plus avant de faire votre injection. Un truc à ranger ? Un peu de ménage à faire ? Deux trois courses ? Une discussion à avoir avez votre frère ? Un post à écrire blunk ? Essayez de faire ça tant que vous pouvez résister à la pression psychologique que vous ressentez. Vous tirerez sans doute satisfaction de vos petites victoires et reprendrez confiance en vous progressivement. "S'occuper" ça commence par des petits trucs.

Mais ne vous mettez pas la pression, hein ? Si vous n'y arrivez pas tout le temps c'est pas grave, au moins essayez de temps en temps avant de le faire de plus en plus blunk

Bon courage Mauïra, à bientôt.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 25/04/2016 à 18h43

Chère Mauïra ,

Vous allez vous en sortir petit à petit, c'est comme les personnes qui n'arrivent pas à arrêter de fumer , l'addiction est une chose horrible mais on y guérit tous (même les plus accros) tout est dans la tête. En plus ça doit être cher je suppose? Et le matin quand vous vous réveillez, vous ne vous sentez pas comme quelqu'un qui a la gueule de bois? Quel âge avez-vous ( je ne me souviens pas si vous l'aviez écrit) et quel est votre métier?

Profil supprimé - 27/04/2016 à 10h36

Bonjour,

Modérateur, merci beaucoup pour cette idée que j'ai essayé de mettre en pratique une fois hier et j'ai réussi à moitié.. j'avais envie de consommer et j'ai décidé de faire la petite vaisselle mais je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout de cette tâche... J'imagine que ce n'est pas grave et qu'au fils du temps, je vais faire des progrès. Enfin je l'espère vraiment puis grâce à tout ça j'arriverai sans doute à retomber sur mes pattes pour seulement 5 injections par jour. En tout cas, c'est sûr que je n'attendrai pas le manque quoi qu'on me dise. Parce que mine de rien ça me fait peur.. Et je me dis que c'est peut être aussi à cause de ça que je ne suis pas encore prête pour la méthadone. J'ai tellement douillé la première semaine... Enfin, je sais pas trop. Là je pars dans 30 minutes pour mon rdv et je vais lui en parler. En rentrant, j'essayerai de parler un petit peu avec mon frère (s'il est rentré du boulot) avant de me précipiter vers l'héroïne. Je verrai bien si j'y arrive ou pas mais comme vous me l'avez dit, pas de pression.
En tout cas, merci de me souhaiter, bon courage car c'est sûr que je vais en avoir besoin pour mettre tout ça en pratique le plus possible. Puis c'est vrai que quand je sors du psychologue, c'est vraiment dur... ça remue tellement de choses !!...

Vivimaestro, merci beaucoup de me répondre. Je ne sais pas si c'est vraiment la même car eux ne connaissent pas la douleur du manque. La douleur physique... et malheureusement pour l'héroïne on en guérit pas tous. J'ai un ami qui est décédé quand j'avais 21 ans presque 22. Il a fait une overdose... c'est une des raisons qui fait que je veux m'en sortir. Mais la plus grande des raisons est que je veux me sortir pour ma soeur ! Puis sortir de l'illégalité aussi. Ne plus avoir peur, à tout les coins de rue de me faire arrêter... Bref en tout cas merci. Et sinon, j'ai 23 ans et je n'ai pas de métier. Je suis sans diplôme pour le moment... Avec la méthadone, une fois que je serais stabilisée, j'espère pouvoir reprendre des études par correspondance et cette fois avoir mon Cap Petite Enfance..

Profil supprimé - 28/04/2016 à 11h06

Bonjour,

Hier, en rentrant de mon rdv, j'ai pas réussi à rester un petit moment avec mon frère... comme d'hab, je me suis précipitée sur l'héro. Ce matin, il m'a encore fait la remarque... Et j'avais pas envie de parler. Je lui ai dis que je lui expliquerai tout avant qu'il aille dormir mais il a pas aimé ! Il m'a dit qu'il avait parfois l'impression d'être un fantôme puis il est sortis. Quand il reviendra, je pense m'excuser puis parler avec lui.

En tout cas, il s'est bien passé même si c'est toujours éprouvant.. J'étais contente car il m'a félicité, il m'a dit que j'avançais dans le bon sens. Et qu'une fois que j'aurai retrouvé confiance en moi, que je pourrai avancer encore plus. On a aussi parlé des rechutes car l'échec me fait peur. Il a essayé de me rassurer comme il le pouvait. Puis il y a aussi l'après qui me fait peur... vivre sans héroïne, j'espère en être capable. Ca il m'a dit que c'était une question de confiance en moi... Je sais pas trop... Puis on a parlé d'autres choses mais je sais plus trop quoi... Je le revois lundi, avec mon frère, s'il veut bien.

J'ai du mal à essayer de mettre du temps entre mon envie de consommer et ma consommation... Je ne pensais pas que ça serait aussi dur !! J'imagine que c'est pas normal ?! Je pensais que ça serait assez facile mais non... Mais le plus important c'est que je ne compte pas lâcher. J'ai décidé que le prochain post, j'essayerai... Je verrai bien ce que ça donnera... j'avoue que ça me fait un peu peur tout ça... pourquoi je sais pas trop ?...

Profil supprimé - 28/04/2016 à 14h03

Chère Mauïra ,

Il va falloir vous battre , j'imagine que ça doit être horrible, avez-vous le film Requiem for a dream et Trainspotting? Si non, regardez-les, je pense que ça va vous calmer car en regardant ces films, ça m'a fait horriblement peur que ça n'a que confirmer ce que je pensais sur les drogues dures ..." Jamais je ne pourrais toucher à ça". Je ne fais la morale à personne, je sais que les personnes tombant là-dedans peuvent parfois avoir une vie difficile malheureusement, essayez de trouver un substitut peu être à l'héroïne même si cela ne sera pas similaire exactement mais par exemple, fumer une ou deux cigarettes par jours, boire un petit verre de rouge en rentrant le soir de vos activités (si vous ne faites pas de sport, je vous conseille vivement d'en faire, ça va vous aider) et surtout, la base " vous occuper pour ne pas penser à l'héro". J'ignore votre vie social, si vous avez des amis, essayez de les voir le plus possible, sinon allez vous balader en forêt, distrayez-vous. Votre frère touche à cela aussi? Oui, effectivement, vous êtes jeune, le fait d'avoir perdu un ami à vous devrez vous faire un électrochoc à éviter ces substances non? Je sais que ce n'est pas facile même si je n'ai jamais touché à ça, en ayant vu des films et en l'imaginant, j'ose même pas imaginer ce que vous ressentez quand le manque est grand sad

Déjà, dans un premier temps, changez-vous les idées, trouvez des substituts à ça et une fois que vous vous sentirez mieux, regardez l'avenir afin de reprendre des études pour le CAP petite enfance justement, qui est un beau métier.

La drogue ne doit pas vous dominer, c'est vous qui devez avoir le pouvoir de la dominer, vous devez lui montrer que vous allez bientôt arrêter définitivement de la prendre, que vous voulez vivre et être épanouie dans votre vie et non le contraire. Le problème étant que si vous continuez , vous finirez plus vite au cimetière et ça, ne l'oubliez pas, vous avez encore toute la vie devant vous, pensez à votre ami décédé, pensez aux films que je vous ai cité, regardez des vidéos sur YouTube pour vous donner l'envi de vomir face à ça, affronter le mal par le mal pour guérir. Un psy c'est bien mais hélas, beaucoup ne sont que des charlatans et tout se passe les trois quarts du temps dans la tête. Je suis sur que vous allez réussir, j'ai foi en vous, vous êtes déjà déterminée d'en parler ici donc déjà, ça montre que vous voulez vraiment vous en sortir et ça c'est bon signe happy

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